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Réhabilitation du musée Akaba Idenan de Kétou: Cap sur la phase 2 des travaux

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A l’instar du fort portugais, le musée Akaba Idenan de Kétou  fera bientôt peau neuve A l’instar du fort portugais, le musée Akaba Idenan de Kétou fera bientôt peau neuve

A la suite de la première phase qui a permis de réfectionner une partie du musée Akaba Idenan de Kétou, le gouvernement vient de donner son accord pour la poursuite du second lot des travaux. La réhabilitation et l’aménagement de ce musée renforceront le patrimoine touristique national en pleine modernisation.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 06 sept. 2024 à 06h03 Durée 3 min.
##Economie #Infrastructures

Acte 2 de la restauration du musée Akaba Idenan de Kétou. Ce site culturel et touristique de grande portée sera, bientôt, entièrement réhabilité et donc définitivement mis aux normes. De manière spécifique, les travaux du lot 2 visent à préserver les infrastructures en place et les mettre à l’abri des dégradations liées aux intempéries. Il s’agit notamment de l’aménagement, l’assainissement et le pavage de la voie d’accès et des cours intérieures et extérieures du musée.

Déjà, le lot 1 dont les travaux ont été lancés en juillet 2020, avait permis de réaliser une avancée considérable dans les ambitions du gouvernement pour ce site touristique phare du département du Plateau. Le chantier qui a été régulièrement exécuté, a permis d’aboutir à la réception définitive des travaux de réhabilitation de la case contenant la Porte magique. Ainsi, il y a eu la construction de toilettes modernes, la couverture du bâtiment, la mise en place des installations électriques et la réfection de la clôture. 

Puissance !

Selon la tradition orale, Akaba Idenan, fait de deux portes magiques, est l’entrée unique donnant accès au royaume de Kétou. Elle est la seule et dernière porte intégrée à un ouvrage de fortification dans l'aire culturelle Yoruba et revêt de ce fait, un double caractère historique et militaire. Une fortification de la ville intervenue dans le but de résister aux invasions des guerriers fon. Les deux portes magiques mâle et femelle, entourées de mystères et vénérées par les peuples autochtones, ont été installées depuis des siècles pour sécuriser la seule entrée du royaume de Kétou.

Akaba Idenan, c’est également ce monument historique de 600 m2 environ d'emprise au sol et qui présente encore certaines caractéristiques d'une architecture de défense, notamment un fossé marquant l'entrée principale (entrée extérieure) et une muraille d'épaisseur de 80 cm en moyenne qui ceinturait jadis la cité. Elle dispose d’une cour intérieure par laquelle on accède aux différents types de terrasses, aux loges, et à des locaux ayant chacun leur affectation spécifique. Il était donc impérieux pour ce gouvernement qui place la culture et le tourisme au cœur des politiques nationales, de lancer cette intervention urgente afin de sauvegarder ce patrimoine culturel de la ville de Kétou.

A Kétou, comme ailleurs

Sur toute l’étendue du territoire national, de nombreuses infrastructures culturelles et touristiques sont en gestation ou en modernisation. Entre autres, il y a les palais royaux et musées d’Abomey et l’arène de la Gaani dans la commune de Nikki.

En effet, avec le projet Abomey, il est question de mettre en lumière les spécificités de l’histoire du Danxomè à travers 300 ans d’histoire en continu, la naissance et la création d’un Etat, d’une Nation par agrégation de groupes ethniques différents, dans une région de «Cités- Etats». Ce projet qui est en pleine exécution, est structuré en deux sous-projets. Il s’agit d’une part de la construction du Musée de l’épopée des amazones et des rois du Danxomè (Meard) et d’autre part de la réhabilitation des palais royaux existants, en l’occurrence ceux de Guézo, Glèlè, Bèhanzin et Agoli-Agbo.

S’agissant de l’arène de la Gaani, l’infrastructure est presqu’achevée. Le gigantesque ouvrage, qui est en construction sur un domaine de 20 hectares, comporte plusieurs infrastructures. En dehors du palais royal qui inclut la résidence du roi et celle de la reine-mère, il y a aussi la mosquée, une place des manifestations d’une capacité de

3 500 places qui sera l’arène pour la Gaani et autres événements festifs et un parking d’environ 300 places.

Au tableau du patrimoine culturel béninois, le palais royal du Sinaboko revêt un caractère patrimonial et touristique majeur. Seulement, il était actuellement trop exigu pour permettre un fonctionnement satisfaisant des structures qui y sont installées ou pour l’accomplissement des rites. Aussi, la place des fêtes était trop petite pour les représentations équestres et ne permettait pas aux cavaliers d’exprimer convenablement leurs talents.

La réalisation de ce projet inscrit au Programme d’action du gouvernement (Pag) du second mandat du président Patrice Talon, renforcera l’ambition du Bénin d’être une destination touristique très prisée.

 

Protection

Le gouvernement ne se préoccupe pas seulement de la construction ou de la réhabilitation des infrastructures culturelles et touristiques. Il s’intéresse également à leur pérennisation. Ainsi, la protection du patrimoine culturel est définitivement une réalité au Bénin. Du moins, le cadre légal et règlementaire est désormais au complet avec la prise des décrets d’application de la loi n° 2021-09 du 22 octobre 2021 portant protection du patrimoine culturel en République du Bénin. Il s’agit du décret portant modalités de réalisation de l’inventaire, de classement et de prise en charge des dépenses de conservation et d’entretien des biens culturels; du décret portant création, organisation, gestion et contrôle des musées et du décret portant création et gestion de la plateforme numérique des biens culturels et des éléments du patrimoine culturel immatériel inventorié. Il y a également le décret portant attributions, composition et fonctionnement de la Commission nationale de protection du patrimoine culturel ; celui portant attributions, composition et fonctionnement de l’Unité spéciale de protection des biens culturels ; le décret portant conditions et modalités de délivrance de la licence d’exportation des biens culturels ; puis celui fixant la procédure d’autorisation des fouilles archéologiques. Ces sept textes règlementaires viennent favoriser une application complète et effective de la loi, surtout avec le regain d’intérêt du gouvernement pour la valorisation culturelle.

Déjà, dans l’élan du retour des trésors royaux, un premier décret d’application de la loi avait été pris. Il portait sur l’instauration d’une auto-assurance de l’Etat. Cette auto-assurance porte sur la perte, le vol et les dommages que pourraient subir ces biens publics, les détériorations diverses dont ils peuvent être l’objet à la suite d’un vol, d’un incendie, d’une explosion, les dégâts causés par les eaux, d’une grève, d’un acte de vandalisme. Le décret vise donc spécifiquement une protection efficace des biens culturels en vue de l’émergence d’une économie touristique, culturelle et artistique. «La protection et la sauvegarde du patrimoine culturel sont assurées par l’Etat et ses démembrements et, dans une certaine mesure, par les populations locales concernées. Le ministère en charge de la Culture est la structure de l’Etat qui assure la protection et la sauvegarde des biens culturels…», stipule l’article 11 de la loi n° 2021-09 du 22 octobre 2021 portant protection du patrimoine culturel en République du Bénin