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Relations Afrique-France: « La France renouvèle sa politique à l´égard du continent africain »

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Catherine Colonna, Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Catherine Colonna, Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères

Le gouvernement français a fait ce 21 novembre 2023, une déclaration au parlement relative aux partenariats renouvelés entre la France et les pays africains.  Elle a été portée par la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Catherine Colonna, suivie d’un débat. 

Par   Paul AMOUSSOU, le 23 nov. 2023 à 07h14 Durée 5 min.
#Relations Afrique-France #La France renouvèle sa politique à l´égard du continent africain

Justifiant l’exercice, Catherine Colonna indique qu’« Il s'agit d'une priorité de notre politique étrangère, et il est donc légitime d'y associer pleinement la représentation nationale ». Selon la cheffe de la diplomatie française,

« Tout aussi légitimes sont les questionnements qu'ont pu susciter les différentes crises qui se sont succédé au Sahel». Toutefois, nuance-t-elle,

« l'attitude à notre égard de trois juntes militaires ne doit pas occulter les bonnes relations, et je dirais même, les très bonnes relations que nous entretenons avec l'immense majorité des pays africains » car « Ce serait une erreur, une grave erreur que de réduire l'Afrique, qui est diverse et vaste, au seul Sahel », insiste Catherine Colonna.

Evoquant les relations de la France avec les pays africains, elle indique que sous l’impulsion du président Macron, la France travaille à renouveler sa politique à l'égard du continent africain, et que ce renouvellement porte ses fruits. Et renseignant les députés français à propos de la priorité que revêt l'Afrique pour la diplomatie française, Catherine Colonna affirme que « l'Afrique est un continent qui émerge sur le plan économique, sur le plan diplomatique, sur le plan démographique bien sûr, avec une population de plus d'un milliard d'habitants, en passe de doubler d'ici 2050 et de quadrupler d'ici 2100, pour aller jusqu'à représenter le quart environ de la population mondiale ». Aussi, résume-t-elle, « Dans les années à venir, elle va compter de plus en plus dans les grands équilibres du monde, dans la croissance mondiale, dans la création, dans l'innovation ». En sus des arguments avancés par elle, « c'est aussi en Afrique que se joue l'avenir de la francophonie, sans oublier nos 130 000 compatriotes qui résident dans des pays d'Afrique subsaharienne », plaide-t-elle. Mais encore, « Parce que nous avons besoin de nos partenaires africains pour résoudre les grands défis qui nous attendent pour la paix, pour la sécurité, pour l'adaptation au changement climatique, il est indispensable que la France noue des relations solides, confiantes, avec les gouvernements et avec les sociétés africaines ». 

Nouveau pacte

Evoquant le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, tenu en juin dernier à Paris et auquel ont participé, notamment, vingt chefs d'État africains, la ministre met en relief les liens de dialogue étroit que cela recèle et ayant trait aux sujets d'intérêt commun : la guerre en Ukraine, le climat, les forêts, la réforme de la gouvernance mondiale. Poursuivant son développement, Catherine Colonna fait savoir que « la diplomatie française a un objectif principal en Afrique: c'est que la France soit un partenaire crédible, compétitif et également attractif, aussi bien pour les acteurs économiques que pour les étudiants, les artistes, les créateurs, et en général pour l'ensemble des sociétés civiles ». Ceci dit, non sans souligner que « Ce constat et ces faits vont à rebours de bien des idées reçues ».

Trait commun des réflexes pavloviens et des images d'Épinal, dit-elle, d’aucuns voudraient « faire croire que tout va forcément mal en Afrique et que la France est forcément à la traîne », relève madame Colonna, avant d’éclairer sur la réalité de la politique française en Afrique, portée par la volonté d'investir dans l'avenir, dans les secteurs les plus prometteurs pour l'économie de demain, dans la vitalité de ce continent, qui est le continent le plus jeune du monde, un continent où 60% de la population a moins de 25 ans. 

Briser les tabous

Relevant que « c’est aussi par son investissement solidaire que la France est un partenaire crédible de l’émergence du continent », Catherine Colonna appuie cet argument avec force détails : « …avec plus de 5 milliards par an pour l’Afrique, nous sommes désormais le quatrième bailleur mondial - nous avons dépassé le Royaume-Uni, et surtout, nous sommes le seul pays à avoir augmenté ses financements en direction du continent l’an dernier », insiste-t-elle. Dans le même ordre d’idées, « La France est la première destination des étudiants africains. Ils sont désormais près de 95 000 à faire le choix de nos universités, en augmentation forte, une augmentation de 40 % depuis 2017 », détaille Catherine Colonna.

Mettant en relief cette attractivité, elle bat en brèche « …les griefs souvent entendus et classiques autour de la délivrance des visas », faisant valoir « que nous rénovons en ce moment même notre politique de visas, pour mieux tenir compte de nos objectifs d’attractivité, de rayonnement et de prévention des migrations illégales…». Depuis les engagements pris par le président Macron à Ouagadougou en 2017, engagements réitérés au Sommet de Montpellier en 2021, assure la ministre des Affaires étrangères, la France réinvente sa manière de travailler avec ses partenaires africains : « Nous voulons bâtir, des partenariats respectueux, responsables, où chacun assume ses intérêts réciproques. Un partenariat fait d’écoute et de dialogue. Un partenariat qui implique aussi de briser certains tabous ; nous l’avons fait, comme le tabou de la restitution des œuvres… »