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Remise de lettres de créance au chef de l’Etat: Les ambassadeurs de Chine, Niger et huit autres pays s’installent

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Les relations entre le Bénin et la Chine se renforcent Les relations entre le Bénin et la Chine se renforcent

Dix ambassadeurs ont remis, jeudi 13 mars au palais de la Marina, leurs lettres de créance au chef de l’Etat. A travers ce geste protocolaire, ils s’installent dans leurs fonctions et s’engagent, chacun en ce qui le concerne, à œuvrer pour renforcer les relations diplomatiques entre le Bénin et leurs pays respectifs.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 14 mars 2025 à 08h16 Durée 5 min.
Les nouveaux ambassadeurs de la Chine, du Niger, du Vatican, du Canada, de la Guinée, de la Côte d’Ivoire, de la Tunisie, du Portugal, de l’Iran et de l’Algérie sont entrés pleinement dans l’exercice de leurs prérogatives sur le territoire béninois à travers la remise de leurs lettres de créance respectives à Patrice Talon, président de la République. 
A la sortie de l’audience qu’ils ont eue avec le chef de l’Etat après le rituel habituel, chacun d’eux a précisé ses priorités pour l’amélioration constante des relations diplomatiques. 
« Depuis la visite du président Patrice Talon en Chine, les relations entre nos deux pays n’ont cessé de se renforcer dans divers domaines comme la sécurité, les infrastructures, etc.», a déclaré Wei Zhang, nouvel ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Chine près le Bénin après la remise de ses lettres de créance au chef de l’Etat. Il garde ferme sa foi en une meilleure éclosion de la coopération entre le Bénin et la Chine. « J’ai la certitude que les relations sino-béninoises vont continuer à se développer et se consolider », a poursuivi le diplomate de l’Empire du milieu. 
Né en septembre 1973 à Nanjing, Zhang Wei est titulaire d’un master. Il totalise 28 ans de carrière au service de son pays. 
Après avoir intégré le ministère des Affaires étrangères en 1996, il y a occupé de nombreux postes aussi bien à la Centrale que dans les services extérieurs. 
A la Centrale, il a servi au Département de l’Afrique en qualité d’attaché et de troisième secrétaire puis à la direction des Affaires générales. 
Détaché à la municipalité de Tangshan dans la province du Hebei, il a été élu adjoint au maire avant de retourner au ministère des Affaires étrangères pour y occuper le poste de Conseiller au département de l’Afrique pendant environ deux ans. 
Dans les services extérieurs, il a assumé plusieurs fonctions notamment celles d’attaché à l’ambassade de la Chine au Mali, Premier secrétaire, consul puis consul général adjoint à Marseille et Conseiller à l’ambassade en France. 
En 2021, Zhang Wei fut promu ministre - conseiller à l’ambassade de son pays à Madagascar ; poste qu’il occupa jusqu’à sa nomination en qualité d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Chine près le Bénin.

Vatican et Niger aussi

Entre l’Eglise catholique et le Bénin, les relations sont au beau fixe. La preuve, c’est la nomination de Mgr Rubén Darios Ruiz Mainardi en tant que nonce apostolique au pays du cardinal Bernardin cardinal Gantin, de regrettée mémoire. Après l’audience avec le chef de l’Etat, le représentant du Saint-Siège se réjouit que la collaboration soit optimale entre les deux parties depuis plus de 150 ans. « Nous pourrons continuer à aider les Béninois sur le plan social », a ajouté le prélat né le 17 novembre 1964 en Argentine et ordonné prêtre le 26 mai 1991. Monseigneur Rubén Darios Ruiz Mainardi est diplômé en droit canonique. Il est entré au service de la diplomatie du Saint-Siège le 1er mars 2000 et a été successivement en mission dans les nonciatures apostoliques en République du Congo, en Slovénie, en Suisse, à Cuba, en République centrafricaine et en France.
Avant sa nomination en qualité de nonce apostolique au Bénin, il était en service à la section des Affaires étrangères de la Secrétairerie du Vatican depuis le 10 janvier 2018. Il a le rang d’archevêque et parle couramment l’anglais, le français, l’italien et le portugais.
Si avec le Saint-Siège, les relations diplomatiques sont stables, ce n’est pas le cas avec le Niger. Depuis juillet 2022, les frontières entre les deux pays sont fermées. Ce n’est donc pas la lune de miel. Kadade Chaïbou, nouvel ambassadeur du Niger près le Bénin, est conscient de cette réalité et mesure la portée de sa mission. « Les relations diplomatiques n’existaient plus. C’est maintenant que ça se fait », note  l’ambassadeur qui annonce un projet de mise en place de la commission mixte pour discuter des différents problèmes et y trouver des solutions. « Nous nous attelons au rétablissement de la confiance entre les deux pays et le reste suivra », assure-t-il. Ce qui est important aujourd’hui, c’est le rétablissement des échanges diplomatiques », estime le diplomate.
Kadade Chaïbou, né le 1er janvier 1963 à Toukounou (Filingué), est diplômé de l’Ecole nationale d’administration (Ena) du Niger, option droit. Juriste, il totalise quarante années d’expériences au service de son pays.
Après son admission au concours de la magistrature, il intégra le ministère nigérien de la Justice et y assuma plusieurs fonctions notamment celles de greffier audiencier au tribunal de Tahoua (1983-1989), greffier chargé des Affaires civiles au tribunal de Niamey (1991-1994), greffier en chef à la Justice de Paix de Tera (1994-1996), greffier en chef près la Délégation judiciaire de Goure (1999-2002), chef de Chambre judiciaire à la Cour suprême (2007-2010) et greffier d’instruction à la Haute Cour de Justice (2010-2013).
Détaché à la Chambre criminelle de la Cour de cassation en 2013, il assure la direction de ladite Chambre jusqu’à sa nomination en qualité d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire près le Bénin.

Canada et Guinée, même élan

Avant de se prononcer sur sa mission, Tina Guthrie, nouvelle ambassadrice du Canada près le Bénin, a laissé parler son cœur. « J’ai félicité le président de la République pour tout ce qu’il a réalisé en termes d’infrastructures et de social », a-t-elle introduit avant de faire une annonce importante. Selon elle, le Canada a engagé le processus pour l’ouverture d’une ambassade à Cotonou. Ce qui facilitera les échanges entre les deux pays. La diplomate canadienne ajoute également que son pays reste préoccupé par la situation sécuritaire aux frontières avec le Niger et le Burkina Faso et apportera sa contribution pour sa résolution. 
Née le 23 août 1970 à Bath au Canada, Tina Guthrie est titulaire d’une licence de l’Université de Saint Thomas et d’une maîtrise de l’Université de Carleton en science politique. 
Après quatre années passées à l’Agence canadienne d’évaluation environnementale, elle rejoint l’Agence canadienne de développement international où elle a été chef de cabinet du vice-président exécutif, directrice des politiques et de la planification pour le programme Haïti, directrice des Opérations stratégiques et de la planification à la direction Europe, du Moyen-Orient et du Maghreb. 
De 2014 à 2017, elle a été mutée au Bureau d’Accra où elle a assumé les fonctions de conseillère ministérielle et de directrice principale du Programme de développement.
De retour à la Centrale, Tina Guthrie a servi au sein de la Division des relations d’aide  internationale, au Bureau des opérations de développement et à la Direction générale de l’innovation, des partenariats pour le développement.
Avant sa désignation en qualité d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Canada près le Bénin, elle occupait le poste de chef de coopération en Haïti.
La Guinée est dans la même logique que le Canada. Ce pays entend renforcer ses relations avec le Bénin. Siaka Sissoko, nouvel ambassadeur de la Guinée près le Bénin, promet la consolidation des liens. Il lève également un coin de voile sur ses échanges avec le chef de l’Etat. « Nous avons exploré comment raffermir les relations », a-t-il déclaré. Entre autres secteurs de coopération, il cite l’éducation, la défense et la sécurité, l’agriculture, etc. 
Siaka Sissoko est né le 9 février 1969. Il est titulaire d’un diplôme d’études supérieures de droit public de l’Université de Conakry et d’un master en gestion et administration publique de l’Université d’Anvers en Belgique. 
Il a été directeur général chargé de la Coordination des aides extérieures entre 2012 et 2014, président du Comité de coordination du Programme des volontaires   de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) de 2015 à 2016, membre du Comité national du Tarif extérieur commun de la Cedeao de 2015 à 2018 et parallèlement, de 2015 à 2018, il occupa le poste de président des Comités de pilotage des programmes et projets de la Cedeao. 
Avant sa nomination en tant qu’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Guinée près le Bénin avec résidence à Abuja, il était depuis 2016 directeur et chef du bureau national de la Cedeao à la direction nationale de l’Intégration africaine du ministère guinéen en charge des Affaires étrangères. 

Portugal et Côte d’Ivoire

Né le 2 novembre 1973 à Lisbonne, Paulo Adāo Martins Dos Santos, nouvel ambassadeur du Portugal près le Bénin, est diplômé en relations internationales de l’Université de Lisbonne. 
Diplomate de carrière, il est entré au ministère portugais des Affaires étrangères en 1996 et a servi aussi bien à la Centrale que dans les services extérieurs, à des postes de coopération bilatérale et multilatérale. 
A la Centrale, il a servi à la direction des Affaires multilatérales, à la direction générale des Affaires européennes, au département des Organisations politiques internationales et au département du Moyen-Orient et Maghreb, au département des Organisations politiques internationales et au département des Affaires européennes. 
Dans les postes diplomatiques, il a assumé les fonctions de chef de mission adjoint dans les ambassades de son pays à Windhoek en Namibie, Sarajevo en Bosnie-Herzégovine, La Havane à Cuba, au Caire en Egypte, à Moscou en Russie. Il fut également Consul général à Caracas au Venezuela et ministre-conseiller à la Mission permanente du Portugal auprès des Nations unies à New-York aux États-Unis d’Amérique. 
De mai 2023 à février 2024, il a assumé les fonctions de chargé d’affaires en pied de l’ambassade du Portugal à Abuja avant sa désignation en qualité d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire près la République fédérale du Nigeria avec juridiction sur le Bénin. 
S’agissant de son nouveau poste, Paulo Jorge Adāo Martins Dos Santos  avait déjà une affection pour le Bénin avant sa nomination. La preuve, il y était en visite privée six ans plus tôt pour ses vacances. « C’est impressionnant, le développement connu par le pays ces dernières années », apprécie-t-il. 
Pour apporter sa touche à l’édification en cours, il entend réhausser le niveau des relations. «On a constaté qu’il y a beaucoup de potentiels pour élever le niveau des relations », annonce le diplomate tout en précisant qu’il y a une abondance de thèmes qui peuvent être développés.
Quant à la Côte d’Ivoire, il y a également nombre de secteurs dans lesquels elle collabore avec le Bénin. Assiélou Félix Tanon, le nouvel ambassadeur ivoirien près le Bénin, a échangé avec le chef de l’Etat sur la qualité des relations entre les deux pays. «Je lui ai dit que je m’engage pour que les relations continuent afin que je puisse les diversifier et les renforcer», a-t-il confié. Il promet de tout mettre en œuvre pour que le Bénin et la Côte d’Ivoire soient les leaders de la sous-région. 
Né le 14 janvier 1965 à Bongouanou en Côte d’Ivoire, Assiélou Félix Tanon est titulaire d’une licence d’enseignement en sciences physiques de l’Université nationale de Côte d’Ivoire et d’un diplôme du Centre d’études diplomatiques et stratégiques de Paris option Relations internationales approfondies. 
Au cours de sa carrière professionnelle, il a occupé successivement les fonctions d’assistant du chef de cabinet du président de la République, professeur de mathématiques au lycée, conseiller technique chargé des relations extérieures et des projets au ministère de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, chef de cabinet du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique.
Il a, en outre, exercé les fonctions de conseiller technique à l’Intégration africaine et de directeur par intérim de l’Afrique subsaharienne et de l’océan Indien au ministère ivoirien des Affaires étrangères. Il a également servi en qualité de conseiller chargé des questions diplomatiques à la présidence de la République et a représenté la Côte d’Ivoire au sein de divers groupes de haut niveau de la Cedeao.
Il occupait, depuis le 5 avril 2023, le poste d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire près la République du Ghana avec juridiction sur le Bénin.

La Tunisie, l’Iran et l’Algérie sont là

« C’est une amitié vieille de plusieurs décennies qui s’est installée entre nous. J’ai promis au président d’aller de l’avant… Tout le monde est satisfait ». Ces propos d’Antit Mohsen, nouvel ambassadeur de la Tunisie près le Bénin, témoignent de l’excellence de la qualité des relations entre les deux pays. Malgré ce niveau de coopération, le diplomate entend œuvrer pour de meilleurs résultats. « Nous sommes là pour faire évoluer les relations et atteindre un niveau honorable. Nous sommes tous Africains donc la priorité doit être l’Afrique», a informé l’ambassadeur Antit Mohsen, un cadre titulaire d’une licence en anglais, d’une maîtrise en langue anglo-américaine de l’Université de Valenciennes en France et d’un doctorat de troisième cycle.
En termes de parcours, il est entré au ministère tunisien des Affaires étrangères en 2012 et y a occupé divers postes aussi bien à l’administration centrale que dans les services extérieurs. Entre autres, il a été conseiller à la direction générale Amérique/Asie, conseiller à la direction générale Afrique ainsi qu’au département de l’information. Il a été également conseiller des Affaires étrangères à l’Institut diplomatique tunisien pour la formation, les études et le responsable de la coopération internationale.
Dans les services extérieurs, il a occupé le poste de conseiller chargé des Affaires consulaires, sécuritaires, culturelles, éducatives, universitaires et sanitaires à l’ambassade de son pays à Ankara.
Jusqu’à sa nomination, Antit Mohsen était membre du cabinet du ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens de l’étranger, chargé des dossiers consulaires, de l’Asie puis de l’Afrique et de l’Académie diplomatie internationale. 
De son côté, Ali Tiztak, nouvel ambassadeur de l’Iran près le Bénin, est titulaire d’un doctorat en Relations internationales. Il a commencé sa carrière professionnelle en tant qu’expert du secrétariat du 8e sommet de l’Organisation de la coopération islamique tenu à Téhéran. Le diplomate a été également expert du département général du Commonwealth des nations et du Caucase au ministère iranien des Affaires étrangères avant d’être affecté successivement dans les ambassades de son pays en Ukraine et en Russie respectivement en qualité de 2e secrétaire et 3e conseiller. Il a occupé aussi le poste de premier secrétaire des pays d’intérêt commun et du Caucase et de secrétaire adjoint de l’ambassade de Turkménistan.
Avant sa nomination au poste d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République islamique d’Iran près le Niger avec juridiction sur le Bénin, il était directeur du secrétariat du Bureau de la mer Caspienne. Il parle couramment l’anglais, le russe, l’espagnol et l’arabe.
Avec le président Talon, il a évoqué les futures pistes de collaboration entre les deux pays. « Nous avons ensemble parlé des efforts à fournir dans le futur pour le bien de nos deux populations », a-t-il déclaré ajoutant que les échanges ont aussi porté sur les relations économiques et politiques.
En ce qui la concerne, l’Algérie est déterminée à consolider ses relations avec le Bénin. Hocine Hezoued, son nouvel ambassadeur, l’a réitéré après la remise de ses lettres de créance. Mais déjà, le diplomate semble bien fasciné par la célérité du développement du Bénin. «J’ai exprimé mon admiration au président pour tout ce qui a été fait ces dernières années en termes de démocratie, de développement et de prospérité», a ajouté ce diplômé de troisième cycle en Banque finance de l’Institut de financement du développement du Maghreb arabe en Tunisie en 1995. 
Nommé secrétaire diplomatique auprès du cabinet du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, il fut affecté à l’ambassade d’Algérie au Venezuela en qualité de 1er secrétaire.
Avant sa nomination comme ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République algérienne démocratique au Nigeria avec juridiction sur le Bénin, Hocine Mezoued était directeur des Relations économiques et de la Coopération internationale à la direction générale des Relations multilatérales. 
Ces dix nouveaux ambassadeurs qui prennent ainsi fonction apporteront certainement leur grain de sel à l’élan de développement actuel du Bénin