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Rencontre annoncée avec Patrice Talon : Les attentes des trois centrales syndicales représentatives

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Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 25 avr. 2022 à 09h55
Les Centrales syndicales invitées à la rencontre avec le chef de l’Etat, demain mardi 26 avril, sont optimistes quant à l’issue de ces assises dont le seul point inscrit à l’ordre du jour est relatif à la question de la revalorisation des salaires. Néanmoins, elles expriment plusieurs autres préoccupations. Aux circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles. Patrice Talon présidera, demain mardi 26 avril, la première session ordinaire de l’année 2022 de la Commission de concertation et de négociation collective. La présence annoncée du chef de l’Etat à ces assises ayant pour unique ordre du jour la revalorisation des salaires suscite l’espoir dans les rangs des responsables syndicaux. « Quand vous observez bien le pouvoir du président Talon, tout est fait avec beaucoup de précisions, de soins, tout est calculé. S’il a choisi le 26 avril, c’est évident qu’il y a un timing. Peut-être veut-il annoncer quelque chose pour le 1er mai et contenter les travailleurs. On espère que c’est cela. Je suis de nature optimiste… », a déclaré Noël Chadaré, secrétaire général de la Confédération des organisations syndicales indépendantes (Cosi-Bénin). La revalorisation des salaires est devenue une préoccupation majeure des travailleurs depuis qu’elle a été annoncée par le gouvernement en décembre 2021. Dans un contexte international marqué par la hausse des prix des denrées de première nécessité, la pression sociale est montée d’un cran, et en dépit de la panoplie de mesures prises par le régime du Nouveau départ pour juguler la crise, le niveau bas des salaires est souvent indexé. «Nous souhaitons vivement que la revalorisation des salaires des travailleurs, tant du secteur public que du secteur privé, soit substantielle. Cela est attendu pour faire face à la cherté de la vie… », a confié le secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), Kassa Mampo. L’heure de vérité A en croire Romuald Wadagni, ministre d’Etat chargé de l’Economie et des Finances, cette préoccupation est partagée par le président Patrice Talon. « Nous avons fait un travail qui a été rétorqué dans le bon sens pour les travailleurs par le chef de l’Etat qui a demandé qu’on aille plus loin. Très rapidement nous irons, dans la suite des discussions que nous avons avec les partenaires sociaux, vers une conclusion qui ne sera que favorable aux travailleurs…», avait-il confié. Ainsi, Patrice Talon aurait jugé insuffisantes les premières propositions du comité technique chargé du dossier. C’est dire que la rencontre avec les centrales syndicales représentatives dans le cadre des travaux de la Commission de concertation et de négociation collective augure de bonnes perspectives. De toute évidence, les acteurs y croient mais espèrent beaucoup du gouvernement pour améliorer le panier de la ménagère. « On peut être satisfait. Le 26 avril, c’est une occasion où nous aurons l’opportunité de discuter avec le chef de l’Etat…», a fait savoir Anselme Amoussou, secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin), qui avait souhaité comme ses pairs obtenir un engagement formel du gouvernement pour une revalorisation annuelle systématique des salaires des agents de l’Etat en fonction, ainsi qu’une planification des pensions de retraite sur les quatre prochaines années. Face au chef de l’Etat demain donc, les débats seront sans doute nourris. A cet effet, les responsables syndicaux n’entendent pas se limiter au seul point inscrit à l’ordre du jour. Ils plaident pour échanger, à l’occasion, sur plusieurs autres sujets d’intérêt pour les travailleurs. « Généralement, nous amendons l’ordre du jour, et nous souhaitons que cette séance se déroule de la même manière, et qu’on accepte que d’autres sujets soient abordés. Parce qu’il y a plusieurs autres points notamment liés aux arriérés de salaires, à la situation des retraités, des enseignants, aux travailleurs radiés de la fonction publique… », a expliqué le secrétaire général de la Cstb, Kassa Mampo. Une préoccupation partagée par les travailleurs qui attendent d’obtenir davantage que la revalorisation des salaires. «Aujourd’hui, on annonce que le seul point à l’ordre du jour, c’est la question des salaires. Quid des autres problèmes?», s’est interrogé Anselme Amoussou.