La Nation Bénin...
Des
mesures fermes pour la libération des emprises situées sous les pylônes haute
tension ont été projetées lors d’une rencontre tenue, ce mercredi 12 mars, entre
le ministre conseiller Jacques Ayadji, le préfet Jean-Claude Codjia et le
Conseil de supervision de la municipalité d'Abomey-Calavi. Un arrêté communal
interdira les jours à venir toute occupation illégale de ces espaces dans un
souci de sécurité publique et d'aménagement du territoire.
L'occupation
anarchique des emprises situées sous les pylônes haute tension dans la
municipalité d'Abomey-Calavi suscite depuis plusieurs années des inquiétudes.
Que ce soit pour des activités commerciales, des regroupements sportifs ou même
des habitations de fortune, ces espaces sont devenus des zones à risque où les
dangers sont minimisés, malgré les alertes répétées des autorités. Ce mercredi
12 mars, la question a été au centre d'une séance de travail entre le Conseil
de supervision de la municipalité d'Abomey-Calavi, le ministre conseiller aux
Infrastructures, à la Gouvernance locale et au Cadre de vie, Jacques Ayadji,
ainsi que le préfet du département de l'Atlantique, Jean-Claude Codjia.
L'objectif est d’agir efficacement pour mettre fin à cette occupation et
garantir la sécurité des populations. Lors de son intervention, Angelo
Ahouandjinou, maire de la commune d’Abomey-Calavi, a rappelé les constats faits
lors d'une récente descente sur le terrain, en compagnie du ministre conseiller
et des équipes techniques. « Nous avons vu de nos propres yeux comment ces
emprises sont utilisées, que ce soit pour des activités de commerce ou des
séances sportives improvisées », a-t-il déploré. Cette situation, jugée
préoccupante, nécessite une réaction rapide et efficace. Ainsi, les autorités
locales ont décidé de prendre des mesures immédiates pour libérer ces espaces.
«
Nous avons pris l'engagement de dégager ces emprises, en commençant par les zones
de Godomey, Togoudo, Tankpè et Maria-Gléta », a précisé le maire. La
municipalité envisage de prendre un arrêté communal interdisant formellement
toute installation sous ces pylônes. Une réunion avec les occupants est prévue
avant l'application des mesures coercitives, afin de leur signifier cette
interdiction et de discuter d'alternatives possibles. Jean-Claude Codjia,
préfet du département de l'Atlantique, a insisté sur l'importance d'agir sans
attendre. Il a rappelé un drame récent survenu dans la région, où neuf
personnes ont perdu la vie après avoir été électrocutées à cause de leur
proximité avec des installations électriques. « Nous avons besoin des hommes
pour bâtir ce pays. Nous ne pouvons pas laisser nos populations s'exposer à un
danger aussi évident», a-t-il déclaré.
Accompagnement
L'occupation de ces espaces ne concerne pas uniquement les jeunes sportifs ou les commerçants. Certains utilisent également ces terrains pour stationner des engins ou entreposer du matériel de construction, malgré les risques d'accidents. « Laisser cette situation perdurer, c'est exposer davantage nos citoyens à des catastrophes évitables », a ajouté le préfet Jean-Claude Codjia, appelant les élus locaux à une vigilance accrue. Conscientes des impacts que cette décision pourrait avoir sur les populations concernées, les autorités ont réfléchi à des solutions d'accompagnement. Pour les sportifs, une rencontre est prévue le mercredi 19 mars afin de leur proposer des zones aménagées où ils pourront poursuivre leurs activités. « Nous allons identifier des espaces spécifiques où ils pourront s'entraîner en toute sécurité », a assuré Jacques Ayadji, en attendant la mise en œuvre du programme gouvernemental plus large visant à améliorer les infrastructures sportives du pays. Les maraîchers installés sous ces pylônes ne sont pas oubliés. Une réflexion est en cours pour leur proposer des sites de relogement adaptés, afin qu'ils puissent continuer à exercer leur activité sans enfreindre les nouvelles réglementations. Quant aux commerçants installés sous ces pylônes, ils libéreront les lieux à leurs propres frais. « Si les occupants ne partent pas d'eux-mêmes, l'État prendra les dispositions nécessaires pour les faire déguerpir », a averti le ministre conseiller. Cependant, il a également souligné la nécessité d'une approche concertée pour éviter des tensions inutiles. Pour assurer l'efficacité de ces mesures, un suivi rigoureux sera mis en place. Après la réunion du 19 mars avec les associations sportives, une descente sur le terrain sera effectuée afin de constater l'évolution de la situation avec un ultimatum fixé au 30 mars pour libérer les lieux.