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Sommet mondial sur la société de l’information Smsi+20: Appel à la réduction de la fracture numérique en Afrique

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Le président de l’Assemblée nationale, face aux représentants des institutions et autres parties prenantes Le président de l’Assemblée nationale, face aux représentants des institutions et autres parties prenantes

Œuvrer à la réduction de la fracture numérique et à l’exploitation du potentiel des technologies de l’information et de la communication au service du développement durable. Tel est l’objectif du Forum africain du Sommet mondial sur la société de l’information (Smsi+20) dont les travaux ont été ouverts par Louis Gbèhounou Vlavonou, président de l’Assemblée nationale, ce mercredi 14 mai à Cotonou, en présence de représentants de diverses institutions régionales.

 

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 15 mai 2025 à 08h21 Durée 3 min.
#Sommet mondial sur la société de l’information

« le Sommet mondial sur la Société de l’Information (Smsi) s’impose comme un jalon fondamental dans la construction d’un avenir numérique partagé, centré sur les valeurs d’inclusion, d’équité et de durabilité ». Ces propos du président de l’Assemblée nationale illustrent à bien des égards l’objectif du forum dont il a ouvert les travaux, ce mercredi. 20 ans après le Sommet mondial sur la société de l’information en Afrique, Louis Gbèhounou Vlavonou voit les assises de Cotonou comme une opportunité pour évaluer les progrès réalisés en Afrique dans la transformation numérique, identifier les défis persistants et tracer une feuille de route ambitieuse pour l’avenir.

« C’est un moment de grande portée historique que nous vivons aujourd’hui en inaugurant ici à Cotonou les travaux de l’édition 2025 du Sommet mondial sur la société de l’information en Afrique », admet le président de l’Assemblée nationale.

Aussi plaide-t-il pour que les bases soient jetées en vue d’un dialogue africain renforcé sur les questions essentielles pour des solutions concrètes et adaptées aux réalités du continent. « Le Smsi 2025 doit marquer une étape décisive dans la construction d’un espace numérique africain interconnecté, résilient et au service du développement humain », indique-t-il, appelant à la réduction de la fracture numérique.

Evoquant le bilan du Sommet mondial sur la Société de l’Information depuis sa création à ce jour, le président a relevé que c’est à Genève, en 2003, puis à Tunis en 2005, que les États, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile ont posé les fondations d’un engagement collectif autour de deux documents clés : la Déclaration de principe et le Plan d’action de Genève. Ces textes fondateurs ont donné naissance à une vision ambitieuse : «réduire la fracture numérique et faire des Tic un levier de développement humain».

Depuis lors, il convient de réaliser que le Smsi a évolué, devenant un espace permanent de dialogue, de suivi et de coordination. Chaque année, des forums multipartites rassemblent en effet gouvernements, institutions techniques, universitaires et acteurs non étatiques autour des avancées, défis et opportunités du numérique. Ce processus, rappelle-t-il, a permis de structurer les efforts autour de plusieurs axes tels que : l’accès universel à Internet et aux infrastructures numériques de base ; la cybersécurité et la confiance numérique ; l’alphabétisation digitale et la formation aux compétences du XXIe siècle ; la gouvernance de l’Internet fondée sur la transparence et la participation multipartite ; et plus récemment, l’intelligence artificielle et l’éthique, les données ouvertes et la souveraineté numérique.

Des avancées et des défis

Des actions qui auront permis aux différentes sociétés de franchir un cap en ce qui concerne le taux de pénétration de l’Internet sur le continent. De 2005 à 2024, le nombre d’internautes en Afrique est passé de moins de 10 % à près de 45 % de la population, selon les données de l’Union internationale des télécommunications (Uit). Des initiatives emblématiques ont vu le jour, comme le Partenariat mondial sur l’intelligence artificielle (Gpai) ou le programme e-Africa de l’Union africaine.

Le Smsi a également soutenu des cadres politiques tels que l’Agenda 2063 de l’Ua et les Objectifs de développement durable (Odd), en démontrant le rôle catalyseur des Tic pour atteindre l’éducation pour tous, la santé, la réduction de la pauvreté et l’inclusion économique.

Loin d’un simple sommet, le Smsi est devenu une dynamique planétaire, un écosystème de coopération, de suivi et de partage de bonnes pratiques. Cette initiative, en 2025, entre dans sa phase de maturité, avec de nouveaux défis à relever à savoir: la souveraineté technologique, l’éthique de l’Ia, l’accès équitable aux données, l’inclusion des femmes et des jeunes dans l’économie numérique.

Des défis que le Bénin entend relever à travers son ambition de devenir la plateforme des services numériques pour toute l’Afrique de l’Ouest et de faire des Technologies de l’Information et de la Communication le principal levier pour son développement socio-économique. A ce propos, le représentant de la ministre du Numérique et de la Digitalisation à l’ouverture des travaux du forum a rappelé les avancées enregistrées par le pays en matière de développement numérique.

Des efforts assez louables qui appellent toutefois à d’autres challenges que les représentants des institutions régionales ont mis en relief. C’est le cas d’Amadou Diongue, représentant résident de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Le Bénin est appelé à investir dans la formation des jeunes et dans le développement des infrastructures pour une transformation digitale et à tirer profit du potentiel d’innovation du secteur privé local pour la digitalisation de ses services administratifs. 

A l’ouverture des travaux, la députée Alidjanatou Saliou Arékpa, coordonnatrice du Réseau des parlementaires béninois pour le numérique et l’identification des personnes, a salué l’engagement des différents partenaires pour l’organisation desdites assises notamment la Commission économique pour l’Afrique (Cea) et l’Union internationale des Télécommunications.

Les participants, pendant les trois jours de travaux, auront l’occasion de mener des réflexions autour de plusieurs sujets, notamment les initiatives mondiales pour faire progresser la société de l’information et stimuler la transformation numérique, l’alignement avec les Objectifs de développement durable et les aspirations de l’agenda 2063 de l’Union africaine ainsi que la gouvernance des données en Afrique.