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Système éducatif de base en Afrique subsaharienne: Le rapport Pulse 2024 révèle les performances et défis

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Les nombreuses réformes opérées ces dernières années ont permis de soutenir la scolarisation et le maintien des filles  dans le système scolaire Les nombreuses réformes opérées ces dernières années ont permis de soutenir la scolarisation et le maintien des filles dans le système scolaire

L’Afrique subsaharienne soigne progressivement les maux qui minent son système éducatif, même si les écarts sont encore visibles par endroits. Le rapport Pulse 2024 de la Banque mondiale en fait le constat. Avec des réformes qui inspirent, le Bénin figure parmi les meilleurs exemples. 

Par   Maryse ASSOGBADJO, le 30 oct. 2024 à 09h26 Durée 3 min.
#rapport Pulse 2024

Les systèmes éducatifs de base en Afrique subsaharienne ont besoin d’un changement de paradigme pour garantir non seulement la scolarisation universelle, mais aussi l’apprentissage universel. C’est ce que préconise le rapport Africa Pulse 2024 de la Banque mondiale. Le rapport décrit les progrès majeurs accomplis ces six dernières décennies en matière d’éducation de base sur le continent. Il fait focus sur la construction d’une base solide en faveur de l’éducation des enfants. 

Entre 2000 et 2020, les taux nets de scolarisation dans le primaire ont considérablement augmenté dans la plupart des pays : en Éthiopie, ils sont passés de 67 à 96 % ; au Nigeria, de 69 à 87 %. Au Bénin, le taux net de scolarisation au primaire était de 71,6 % pour les garçons et 46,2 % pour les filles. La scolarisation des filles s'est améliorée, avec un taux brut de 107,4 % en 2021, contre 106,44 % en 2020, tandis que la moyenne régionale grimpait d’environ 50 à plus de 80 %.

Cette amélioration au Bénin résulte de la réduction des taux d'abandon et de redoublement, notamment chez les filles, et des efforts déployés par le gouvernement pour le maintien des enfants à l'école primaire.

En Afrique subsaharienne, des progrès ont également été réalisés en matière de réduction des écarts entre les genres, avec plus de filles scolarisées que jamais. L’indice de parité entre les genres pour la scolarisation dans le primaire est passé de 0,85 en 2000 à 0,97 en 2022-2023.

La Banque mondiale constate que ces progrès sont attribuables aux réformes politiques audacieuses que les pays ont entreprises, notamment l’introduction de l’enseignement primaire gratuit et universel ainsi que l’expansion rapide des systèmes scolaires.

Le Bénin sur la bonne voie

Là-dessus, le Bénin a de quoi être fier. Même si tout n’est pas encore rose dans le secteur, les nombreuses réformes opérées ces dernières années ont permis de soutenir la scolarisation et le maintien des filles dans le système scolaire. Le souci du gouvernement étant de lutter contre la déscolarisation et la non-scolarisation des filles qui, parfois faute de moyens, abandonnent l’école. C’est le but des transferts monétaires conditionnels officiellement lancés par Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, le 13 décembre 2022 à Cotonou. Ce programme soutient les filles scolarisées issues de familles en situation difficile sur toute l’étendue du territoire national pour une durée de trois ans. Au total, près de neuf milliards et demi de Fcfa seront distribués à trente mille filles vulnérables, bénéficiaires du Projet d’Autonomisation des femmes et du dividende démographique au Sahel (Sweed). Concrètement, il s’agit de transférer la somme de 450 francs Cfa à chaque fille du primaire concernée et 600 francs Cfa pour les filles du secondaire, par jour sur trois ans.

Selon Véronique Tognifodé, ces transferts monétaires sont un important investissement qui vise indéniablement l’accélération de la croissance économique et de la transition démographique à travers l’augmentation du taux de rétention scolaire des filles. A ce jour, ce programme continue de faire des merveilles dans le rang des élèves filles bénéficiaires et de leurs parents.

A côté des Transferts monétaires conditionnels, il y a la réforme sur la qualité et le contrôle de la qualité dans les Enseignements primaire et secondaire général. L’objectif de cette réforme voulue par le chef de l’Etat « est de repenser et de renforcer les méthodes d'enseignement, d'adapter les programmes pour répondre aux besoins dynamiques de la société béninoise et de mettre en place un mécanisme rigoureux d'encadrement et de contrôle de la qualité ».

Soulignant la pertinence de la réforme, Salimane Karimou, ministre des Enseignements maternel et primaire, indique que l'éducation est le fondement sur lequel repose l'avenir de toute société. Elle est la clé qui ouvre les portes des opportunités, des innovations et du progrès. Chaque enfant doit donc bénéficier d'une éducation de qualité.

Il n’est pas superflu de souligner que la qualité de l’éducation tant recherchée passe par la maitrise des effectifs par classe. Là-dessus, Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement se veut rassurant. Au cours d’une causerie-débat à la veille de la rentrée scolaire 2024-2025, il a souligné, chiffres et faits à l’appui, les efforts du gouvernement ces dernières années. « Nous sommes dans les normes et standards recommandés. Le Bénin est à moins de 50 élèves par enseignant si on prend le ratio global. Les effectifs pléthoriques constatés par endroits, relèvent donc des poches de disparités que le gouvernement travaille à corriger », précise-t-il.

L’autre programme du gouvernement qui fait cas d’exemple dans la sous-région est celui des cantines scolaires. Le niveau de couverture nationale par rapport à ce programme s'est amélioré au Bénin. De 31 % en 2016 à plus de 60 % en 2022, le taux de couverture des écoles primaires publiques en cantines scolaires est évalué à 75 % en 2023, selon un bilan en date du 21 mars 2024.

Selon certaines sources, le Bénin se classe au 5e rang s’agissant de l'accès des plus pauvres à une éducation de qualité■