La Nation Bénin...

« Je fais des choix difficiles et j’entends qu’on reconnaisse la pertinence de ce que je fais ». Tel pourrait-on résumer ce qu’on pourrait appeler le drame de Talon relativement à l’adhésion populaire à ses actions. Car de fait, et face aux conservatismes de toutes sortes, ses choix ne sont pas toujours bien compris et surtout sont mal vécus. A tort ou à raison.
Face à l’opinion qui fait preuve d’impatience et ses détracteurs qui soulignent avec gourmandise l’absence de résultats, lui entend, à terme, conformément au calendrier qu’il s’est établi en tant que candidat puis à travers le programme d’action du gouvernement, convaincre ses compatriotes de la pertinence de ses choix et de ses actions. Des résultats en appoint ; le moment dit ! Il convient, à tout le moins, lui en donner présomption et ne pas le juger à priori.
Mais en attendant, les spéculations riment avec les contestations. Et ne se veulent pas souvent à l’avantage du pouvoir. Qu’à cela ne tienne, le président Talon, droit dans ses bottes, tient son cap. Il a réitéré cette disposition de sa gouvernance, une fois encore, au détour de l’interview qu’il a accordée à des médias internationaux et diffusée sur RFI et TV5Monde ce dimanche. Ce fut un large tour d’horizon comme on dit dans le jargon journalistique, des questions actuelles ou de fond, qu’elles soient politiques ou socio-économiques.
Du déguerpissement ? « Un message civique », encore que contrairement à ce qui est allégué, les commerçants dégagés des emprises des voies publiques n’ont ni perdu leur offre (affaire) ni la demande qui la justifiait, soutient-il. Des affermages et mise en gestion privée de certaines unités publiques de production, notamment le port ? « Ce que nous recherchons, c’est la gestion efficace et ceci, peu importe les origines de celui qui nous les procure », objecte Patrice Talon qui n’élude pas non plus la question relative au renouvèlement de son mandat présidentiel. Il faut retenir à ce propos qu’il « avisera » et que, ce dont tout le monde est accessible en raison de la loi (deux mandats non renouvelables prévoit la Constitution en vigueur au Bénin), ne doit pas lui être refusé, vu que la révision de la Constitution devant entériner le mandat unique qu’il a préconisé, est retoquée !
Quant à l’initiative (avortée) de retrait de grève à certaines catégories socioprofessionnelles, au choix de confier les rails à la Chine, ainsi que d’autres questions liées à sa gouvernance, le président Talon a professé sa bonne foi et réitéré sa volonté de rompre avec les mesurettes qui n’agissent pas en profondeur sur les maux dont le Bénin souffre. Aussi entend-il prendre, même si cela est durement ressenti, des mesures structurelles et non pas conjoncturelles comme par le passé, pour relever le pays et ne serait-ce que créer les conditions de sa mise en orbite. Cela suppose des réformes, qui ne sont pas de nature à plaire à tout le monde, et des mesures qui ne manqueront pas de gêner des intérêts…C’est du reste,, le propre de toute réforme…