Tournée gouvernementale à Cotonou : tous unis contre la cherté de la vie
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Par
Joel TOKPONOU, le 19 mai 2022
à
09h57
La tournée gouvernementale dans le Littoral s’est achevée, hier mercredi 18 mai, avec des échanges entre la délégation conduite par la ministre Véronique Tognifodé et les populations des 7e et 8e arrondissements de Cotonou dans la salle de conférence de la mairie éponyme.
Ce sont des populations des 7e et 8e arrondissements de Cotonou très au fait de l’actualité nationale et internationale qui ont rencontré, hier mercredi 18 mai, la délégation gouvernementale venue leur expliquer les contours de la cherté de la vie que connaissent actuellement bien des pays dans le monde.
Entre diagnostics, informations, suggestions et questionnements, femmes des marchés, conducteurs de taxis-motos, fonctionnaires admis à la retraite, jeunes diplômés en quête d’emploi et autres ont fait part aux ministres Véronique Tognifodé, Raphaël Akotègnon et Hamed Aguèmon de leurs préoccupations et attentes ainsi que les possibilités de sortie ou tout au moins d’atténuation de la crise.
La quarantaine révolue, Houessou Auriole est le deuxième intervenant. Sa préoccupation découle du paradoxe qui entoure les enseignements reçus au cours de son parcours académique. « On nous a appris que la vallée de l’Ouémé est la deuxième au monde. N’est-il pas temps de valoriser cette vallée, surtout dans cette crise qui perdure ? » s’interroge-t-il.
Comme pour le soutenir, Bertin, conducteur de taxi-moto, déclare à sa suite: « Il serait malintentionné d’imputer la cherté de la vie au gouvernement. Nous savons que beaucoup de choses se font mais nous demandons que le gouvernement mette des terres cultivables à la disposition des zémidjans pour qu’ils retournent à l’agriculture ».
Les commerçantes ne sont pas du reste. Avec fermeté, Hortense Davès, responsable des femmes du marché saint Michel, salue les mesures du gouvernement pour amoindrir les effets de la situation qui porte d’énormes préjudices aux femmes. Profitant de l’occasion, elle glisse sa principale revendication. « Nous appelons le gouvernement à construire le marché Saint Michel, le seul du 7e arrondissement comme il le fait pour tous les autres », lance-t-elle sous les ovations de l’assistance qui semblait l’attendre sur ce point.
L’acteur politique Hubert Ballè propose une autre manière de contraindre les commerçants véreux au respect des prix des produits subventionnés par le gouvernement. « Nous devons mettre en place une brigade de contrôle des prix. C’est le seul moyen pour s’assurer de l’impact des mesures du gouvernement sur les populations », suggère-t-il.
Encore plus d’actions
Aux questions et propositions des populations, les réponses n’ont pas manqué. Ce sont d’abord le directeur général de la Douane et la directrice départementale du Commerce intérieur du Littoral qui ont exposé les efforts déployés par le gouvernement en termes de réduction des taxes et de contrôle des prix.
Préfet du département du Littoral, Alain Orounla a surtout relevé que « le sens d’anticipation du gouvernement a beaucoup contribué à amoindrir la cherté de la vie ». Exemples à l’appui, il a montré que la situation est pire dans d’autres pays.
Pour sa part, le ministre Raphaël Akotègnon a apaisé les populations. « Le gouvernement travaille sur une initiative dénommée projet des grandes plantations, qui inclut la vallée de l’Ouémé », a-t-il annoncé. Il s’agit, développe-t-il, d’emblaver 500 000 hectares avec diverses spéculations, notamment les produits vivriers.
Cheffe de la délégation, Véronique Tognifodé a rappelé plusieurs mesures déjà mises en œuvre, notamment les transferts monétaires aux artisans pour soutenir leur résilience face à la Covid-19, les subventions et allègements fiscaux accordés aux importateurs, le renforcement du programme de microcrédit Alafia, la revue à la baisse du coût de l’électricité, etc. Elle se réjouit aussi de ce que les populations ont une nette compréhension de la situation causée par la Covid-19 et de la guerre entre l’Ukraine et la Russie.
« La Russie et l’Ukraine jouent un important rôle sur le marché du blé, du gaz et autres. Ce qui fait que la guerre entre ces deux pays a d’énormes conséquences sur nos pays », a-t-elle précisé à l’assistance qui, entre temps, s’interrogeait sur ce qui pourrait faire qu’un conflit entre deux pays éloignés du Bénin peut avoir autant d’impacts sur les Béninois.
« La rareté et la cherté de certains produits ne sont pas dépendantes de la politique et de la stratégie adoptées par le gouvernement mais sont liées à la crise financière mondiale», a-t-elle aussi martelé. Elle a noté le désir des populations de voir le gouvernement organiser fréquemment de pareilles tournées qui constituent des cadres d’échanges directs au cours desquels les problèmes majeurs de la société sont abordés.
La tournée se poursuit
Au terme de cette tournée, Luc Atrokpo, maire de la commune de Cotonou, s’est félicité de la réussite des différentes séances. Il a particulièrement exprimé sa satisfaction par rapport à la pédagogie de la ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, cheffe de la délégation gouvernementale. « La première partie du travail vient de s’achever. Mais il reste à le poursuivre », informe-t-il.
Selon lui, plusieurs équipes seront mises en place pour parcourir les différents quartiers des treize arrondissements afin de sensibiliser les populations. « Il sera question pour elles d’informer le dernier citoyen de la commune afin qu’il comprenne les tenants et les aboutissants de la crise ainsi que les mesures du gouvernement », a-t-il déclaré n