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Les députés membres de la commission budgétaire de l’Assemblée nationale ont bouclé, jeudi 6 décembre dernier, leurs travaux budgétaires avec l’étude des projets de budget 2019 des ministères des Affaires étrangères et de la Coopération et de l’Energie. Les deux budgets ont été passés au peigne fin par les députés avec les ministres concernés.
28 milliards FCfa pour les Affaires étrangères en 2019
Le budget du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération au titre de 2019 passe de 29 335 000 518 F Cfa à 28 329 000265 FCfa. Il a été revu à la baisse d’à peu près un milliard F Cfa, soit un taux de 3%.
Les grands axes de ces prévisions budgétaires ont été fournis par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération (Maec), Aurélien Agbénonci, qui était face aux députés de la commission budgétaire, dans l’après-midi de jeudi 6 décembre dernier, dans le cadre de l’étude du projet de budget général de l’Etat gestion 2019.
Pour le ministre, ce budget est la part que le ministère des Affaires étrangères donne à l’effort demandé à tous les départements dans le cadre des sacrifices à faire pour financer les priorités de son secteur. « Il est clair que réduire le train de vie de l’Etat ne doit pas épargner la diplomatie. Ce que nous entendons faire avec ce budget au cours de l’année 2019, c’est toujours continuer à faire rayonner notre pays avec une diplomatie de développement, une diplomatie qui permet à notre pays d’être présent au monde et une diplomatie qui permet de mobiliser les ressources pour notre développement national ; mais aussi une diplomatie qui permet à notre machine diplomatique d’être plus à même de répondre aux défis des temps modernes et aux défis de notre développement », précise le patron de la diplomatie béninoise. Cette ambition, à en croire le ministre, a été saluée par les députés qui se disent satisfaits du bilan de la diplomatie béninoise et de l’action diplomatique du président Patrice Talon. « Les députés ont salué les efforts qui ont été faits au cours de cette année en matière de diplomatie et particulièrement ce qui a été fait en matière de e-visa. Nous avons été classés premiers par une institution indépendante dans ce domaine », confie Aurélien Agbénonci. Selon lui, les députés ont également noté avec satisfaction les efforts qui ont été faits dans la délivrance, en un temps record, des visas aux compatriotes qui résident à l’étranger. Mais ils n’ont pas manqué de soulever quelques préoccupations notamment la nécessité pour le Bénin d’élargir sa carte diplomatique, un instrument dynamique qui évolue au gré des intérêts stratégiques et l’évolution géopolitique du monde. « Nous n’allons pas rouvrir notre ambassade en Inde, mais nous allons renforcer nos relations avec ce pays », assure Aurélien Agbénonci. Mieux, annonce le ministre, le gouvernement va ouvrir toujours au cours de l’année 2019, des ambassades itinérantes, c’est-à-dire des ambassadeurs qui seront accrédités près plusieurs pays à l’étranger, résidant à Cotonou et qui effectueront plusieurs missions ponctuelles. Ce mécanisme a déjà prouvé son efficacité lorsqu’il est bien mis en œuvre, conclut le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération.
53,5 milliards F Cfa alloués au ministère de l’Energie
Les crédits alloués au ministère de l’Energie pour le compte de l’année 2019 sont en régression de 4,5% environ par rapport à ceux de 2018. Ils tournent autour d’un montant de 53,5 milliards F Cfa, informe le ministre de l’Energie, Jean-Claude Houssou, qui a présenté jeudi 6 décembre dernier, le contenu de ce budget à la commission budgétaire de l’Assemblée nationale.
Selon lui, cette baisse est surtout due à la scission en deux du ministère, le 27 octobre 2017, avec la création du ministère de l’Eau et des Mines en même temps que le ministère de l’Energie. Le budget 2019, explique Jean-Claude Houssou, traduit la volonté du gouvernement de renforcer les axes phares mis en place depuis 2016 dans le secteur de l’Energie, inscrit au rang des priorités du Programme d’actions du gouvernement (Pag). L’une des grandes actions a été l’élaboration du plan de redressement du secteur de l’énergie qui accorde près de 10% de projets phares pour près de 760 milliards F Cfa avec quatre axes clés. Le premier axe concerne l’augmentation de capacité de production énergétique à travers la construction notamment de la centrale de 120 mégawatts à Maria Gléta et dont les travaux sont à plus de 75% de réalisation physique pour près de 85% de réalisation financière. Il est prévu la construction d’une deuxième centrale de 120 Mw dont les travaux vont démarrer au plus tard le deuxième trimestre de 2019. En dehors de cela, une autre centrale de 25 Mw est également projetée pour l’horizon 2020-2021. Tous ces projets viendront renforcer les actions de réhabilitation dans le secteur énergétique que le gouvernement a entreprises et rendues opérationnelles aujourd’hui à Porto-Novo, Parakou, Natitingou pour près de 350 Mw, informe le ministre. Mieux, le gouvernement ne s’est pas arrêté à ce niveau. Il a décidé de mettre en place un mix énergétique responsable pour permettre au Bénin d’avoir de l’énergie renouvelable à côté du thermique. Ainsi, d’ici fin 2020 début 2021, l’équivalent de 100 Mw de solaire sera réalisé et disponible. « C’est une première dans notre pays et qui va nous permettre à l’horizon 2021-2022 d’avoir une capacité installée dans notre pays autour de 400 Mw, c’est-à-dire largement au-dessus de ce dont on a besoin aujourd’hui et qui nous permet d’entrer déjà en anticipation », se réjouit Jean-Claude Houssou. Il est revenu avec force détails sur le troisième projet phare du gouvernement, en l’occurrence la restructuration de la Société béninoise de l’énergie électrique (Sbee) à travers la réalisation d’un certain nombre de réformes qui commencent déjà à se mettre en place et à porter leurs fruits. Une attention particulière est également accordée au secteur de l’électrification rurale, qui semble être aujourd’hui le parent pauvre de l’électricité. Beaucoup d’efforts ont été déployés, à en croire le ministre, pour mettre en place des dispositions claires qui permettent d’attirer les investissements privés pour accélérer le développement du secteur. Le ministre de l’Energie n’oublie pas non plus le quatrième et dernier projet phare à savoir l’efficacité énergétique et la maîtrise de l’énergie. Tous ces différents projets, insiste le ministre, s’insèrent dans le cadre de la volonté du gouvernement de gagner le pari de l’autonomie énergétique à court et moyen termes.