La Nation Bénin...
Lors du déroulement des élections législatives du dimanche 26 avril dernier, la Société civile avait mis en place une cellule de veille pour alerter et apporter des réponses rapides aux problèmes et questions qui étaient posés sur le terrain. Gustave Assah, coordonnateur de Social Watch Bénin a fait part de ses appréciations sur la pertinence du système mis en place, des défis à relever et de ses perspectives.
Quelle est la contribution de la société civile au processus électoral ayant conduit au scrutin législatif du dimanche dernier ? En réponse à cette préoccupation, le coordonnateur de Social Watch Bénin, Gustave Assah, vice-président de la Plate-forme de la Société civile dans le cadre de la veille et l’alerte mise en place dimanche dernier, a été clair. Contrairement aux élections antérieures, la Société civile n’a pas été plurielle pour les législatives du 26 avril dernier. Elle s'est unifiée grâce aux ONG comme SOS civisme, Social Watch Bénin, ALCRER, WANEP-Bénin, à travers la Coalition nationale pour la paix et d’autres institutions fortes comme le Haut Commissariat à la gouvernance concertée qui ont apporté leur véritable contribution dans la mise en place de ce dispositif», a souligné Gustave Assah, coordonnateur de Social Watch pour montrer la pertinence de la cellule de veille et d’alerte mise en place par la plate-forme de la Société civile pour apporter des solutions rapides aux problèmes qui se sont posés. La plate-forme de la Société civile a également montré, renseigne-t-il, l’application du système par l’opérationnalisation d’une démarche inclusive de l’implication de la société civile dans les processus électoraux. Ce qui a donné, selon lui, un résultat appréciable. Avant, rappelle-t-il, on pouvait attendre de régler les contentieux sur la base des recours présentés devant la Cour constitutionnelle. Mais l’initiative en cours, souligne Gustave Assah, a permis à la CENA, lorsque l’alerte relative aux électeurs qui voulaient aller photocopier les bulletins avec portables lui a été transmise, de faire passer une bande pour interdire d’entrer dans les isoloirs et les salles ou bureaux de vote avec les portables. Voilà donc, justifie-t-il, une réponse rapide et cela a marché.
« La plate-forme a également eu comme résultats d’une de nos requêtes sur la base des SMS arrivés, qu’il y a quelqu’un qui s’est enfui avec le matériel de vote et des documents dans le septentrion», a-t-il ajouté. Sur cette base, apprécie-t-il, le spécialiste des questions de sécurité a mis en branle son réseau. Le délinquant fugitif a été poursuivi et la récupération du matériel a permis de poursuivre le vote, s’est réjoui le coordonnateur de Social Watch Bénin. «Voilà des leçons dont la plate-forme ne disposait pas, mais capitalisable». La Cour constitutionnelle a la possibilité pour délibérer sur des contentieux, rapporte-t-il, de recourir à notre plateau technique et de se référer à la base de données ainsi constituée.
Aller au-delà de 100 observateurs
Pour les prochaines étapes, Gustave Assah, espère aller au-delà de 100 observateurs, car selon lui, le besoin se fait sentir aujourd’hui si les moyens le permettent, de prendre en compte les 13000 postes de vote pour accomplir le travail. Ainsi, la plate-forme, relève-t-il, compte bien capitaliser l’expérience pour disposer des résultats au soir des élections, avec la possibilité de livrer les tendances déjà au soir, sans oser donner les résultats.
En termes de moyens, estime Gustave Assah, la plate-forme n’en a pas beaucoup. Mais le "small money big impact" aura permis, explique-t-il, d’avoir des résultats appréciables grâce à l’appui technique et logistique du PNUD.
Sur la base des dysfonctionnements et faiblesses dans la mobilisation pour jouer son rôle, la Société civile, selon le coordonnateur de Social Watch Bénin, entend de plus en plus faire jouer le mécanisme de renforcement des capacités en sa faveur, au profit des populations et des partis politiques. Car, il importe que tous ces acteurs maîtrisent la définition des documents de vote, leur utilisation.
«La Société civile a prévu un atelier surtout que nous sommes dans l’attente de deux imminentes élections couplées et la présidentielle qui pointe aussi à l’horizon», souligne-t-il pour justifier la nécessité de la formation des formateurs. Car, ce qui est très important, explique-t-il, c’est la capacité d’anticipation qui s’inscrit dans une vision mobilisatrice pour accompagner ce processus national.
« Il est regrettable que la Société civile n’ait pas pu anticiper et il faut être sur le terrain et couvrir tout le territoire. Il faut vite former les gens et les envoyer sur le terrain pour couvrir la plupart des communes et postes de vote. Ce qui exige des moyens», a fait remarquer Gustave Assah.
Pour lui, il y a à relever les défis de la perfection et de la pérennisation. Perfection, explique-t-il, parce qu’il faut voir les outils nécessaires pour accompagner ce processus et envisager comment faire pour que cet outil ne soit pas la propriété d’autres personnes.
Il est prévu de tenir dans les prochains jours un atelier de capitalisation, a exposé le coordonnateur de Social Watch, pour identifier les forces et faiblesses de cette démarche en vue d’identifier à court, moyen et long termes, les actions et partenariats possibles à mettre en place pour consolider l’expérience avec l’appui de l’Union africaine, de l’Organisation internationale de la Francophonie, de l’Union économique et monétaire ouest africaine et de la CEDEAO pour asseoir les bases d’une collaboration future.