La Nation Bénin...
Qui a intérêt à faire échec à la dynamique positive qui s’est clairement dessinée ces dernières années ? Car, la marque de la gouvernance Patrice Talon, frappante, a largement contribué au rayonnement accru du Bénin, faisant de sa gouvernance un modèle de réussite nationale incontestable, une évidence même pour quiconque vit au Bénin ces vingt ou trente dernières années, qui se passe de toute notice explicative.
Pourtant,
malgré cet acquis qualitatif, la volonté farouche de certains esprits chagrins
de torpiller ce succès se révèle, motivée par des intérêts souvent personnels,
des ambitions égoïstes, voire des rancunes politiques, qui compromettent la
paix et l’unité nationales. En remplacement d’ailleurs d’une perspective, qu’on
a du mal à envisager, à projeter pour le Bénin d’aujourd’hui.
En
témoigne, la tentative de coup d’État survenue dans la nuit du samedi 6 au
dimanche 7 décembre 2025, un événement cavalièrement orchestré par une faction
militaire qui s’est illustrée par une attaque abrupte contre l’ordre
républicain. Et même déjouée par les
forces loyalistes, cette tentative n’est pas sans rappeler douloureusement un
passé que le Bénin croyait révolu depuis la conférence nationale souveraine de
1990, laquelle avait mis fin à une période trouble marquée par une succession
de coups d’État et d’instabilité politique entre 1960 et 1972, qui valut au
pays son surnom peu flatteur d’« enfant malade de l’Afrique ».
Le
retour soudain de ce virus putschiste, après le lointain 1972 et l’épisode
récent de septembre 2024, démontre que, malgré les progrès accomplis, les
démons du passé restent menaçants dès lors que des esprits fragiles
s’abandonnent aux raccourcis dangereux d’une politique de la force et du chaos.
C’est
un mystère que même les postures politiciennes ne peuvent suffire ni à
expliquer ni à justifier, pour peu qu’on s’essaye à faire un pas de côté pour
se piquer d’un zeste de patriotisme. Il demeure alors légitime de s’interroger:
pourquoi s’acharner à vouloir faire échouer ce qui pour l’essentiel marche
bien, au point de plonger le pays dans l’incertitude et de jeter une ombre sur
son rayonnement international ? La réponse requiert une prise de conscience
patriotique plus profonde.
L’attachement
au Bénin ne peut se conjuguer avec la volonté d’abîmer son progrès ou
d’alimenter la division. En effet, la grandeur d’une nation se mesure aussi
dans sa capacité à refuser que des intérêts partisans ou personnels
compromettent la stabilité durement acquise. C’est à cette condition que le
Bénin pourra véritablement s’élever, témoignant par son exemple qu’il est
possible de conjuguer progrès économique, réforme institutionnelle et respect
du jeu démocratique. Ainsi, si Patrice Talon incarne à la fois un leader tenace
et un artisan du renouveau béninois, il est essentiel que tous – civils,
militaires, acteurs politiques et citoyens – se fédèrent autour de l’idéal
républicain qui fait la force du Bénin moderne. Plutôt que de céder aux
divisions ou aux tentatives désespérées de déstabilisation, il appartiendra à
la société béninoise dans son ensemble d’œuvrer pour traduire en actes concrets
cette vision d’un État démocratique, stable et prospère, auquel chaque Béninois
aspire. La tentative de putsch déjouée ce 7 décembre est certes un choc, mais
elle peut aussi se transformer en un électrochoc salutaire, invitant à dépasser
les querelles stériles pour construire solidement l’avenir de ce pays si riche
de son histoire et de ses potentialités, où l’espoir d’un lendemain meilleur
reste la plus grande ambition collective.
Editorial de Paul AMOUSSOU