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Archéologie de sauvetage: L’Inmaac s’approprie «Les témoins du passé»

Culture
Les différentes disciplines artistiques de l’institut doivent contribuer d’une manière ou d’une autre à la mise en œuvre de l’archéologie de sauvetage Les différentes disciplines artistiques de l’institut doivent contribuer d’une manière ou d’une autre à la mise en œuvre de l’archéologie de sauvetage

L’institut national des métiers d’art, d’archéologie et de la culture de l’Université d’Abomey-Calavi (Inmaac-Uac) a donné un spectacle de théâtre sur l’importance des sites et objets archéologiques, jeudi 20 février dernier dans l’amphithéâtre Etisalat de l’Uac. Cette représentation a réuni un parterre de promoteurs des découvertes archéologiques et culturelles. 

Par   Isidore GOZO, le 24 févr. 2025 à 10h47 Durée 2 min.
#archéologie #art

« Nous sommes les témoins du passé, nous sommes la mémoire de ce pays, et nous sommes en danger.». Tel est le cri de cœur lancé par les objets archéologiques dans l’œuvre «Les témoins du passé » écrite par Rose Ablavi Akakpo, maître-assistante, option « Etudes théâtrales». En fait, ces objets sont exaspérés par le traitement qui leur est réservé. C’est également à travers ces phrases plaintives que les passionnés de la scène de l’Institut national des métiers d’art, d’archéologie et de la culture (Inmaac) ont sensibilisé, ce jeudi 20 février, le public réuni dans l’amphithéâtre Etisalat de l’université d’Abomey-Calavi. Ainsi, en interprétant le rôle des personnages de l’œuvre, qui sont aussi des objets archéologiques (pans de murs, foyers de cuisson de sel, bris de cauris,...), les acteurs ont su démontrer la nécessité de procéder à l’archéologie de sauvetage avant tout projet de construction. Leur capacité à s’approprier l’histoire, leur gestion du temps, de l’espace scénique et leurs mimiques leur ont permis de retenir l’attention du public pour faire passer le message. Mêlant humour et tristesse, rires et mélancolie, les acteurs ont mis à profit l’occasion pour valoriser les danses locales, notamment le Akonhoun et le Zinli, dont l’exécution leur a aussi valu l’admiration des spectateurs.

Placé sous le thème « Les sites archéologiques, sources d’inspiration pour les expressions artistiques », ce spectacle s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet Arts’chéovision initié par l’Inmaac pour informer sur l’importance du patrimoine archéologique. Au dire du professeur Romuald Tchibozo, directeur de l’Inmaac, les différentes disciplines artistiques de l’institut (les arts visuels, la mode, le cinéma, le théâtre et la musique) doivent contribuer d’une manière ou d’une autre à la mise en œuvre de l’archéologie de sauvetage. « L’objectif, c’est d’œuvrer pour que l’archéologie préventive devienne normale dans notre pays, que les gens ne fassent plus les routes ou les grands travaux de construction sans qu’il n’y ait au départ l’archéologie de sauvetage», a-t-il expliqué. Fier d’avoir contribué à l’évolution du projet, dans son rôle de l’annonceur, Mariano Fadégla, étudiant en troisième année d’art dramatique à l’Inmaac, a salué le dévouement des initiateurs dudit projet avant de souligner les chances qu’offre le patrimoine archéologique dans un contexte de recouvrement de l’identité culturelle africaine. « Il faut qu’on s’intéresse désormais aux richesses archéologiques pour pouvoir écrire notre histoire jugée inexistante.». Florida Mama, également étudiante à l’Inmaac, a exprimé sa satisfaction dans son rôle de Foyer de cuisson de sel et les émotions qu’elle a su transmettre au public.