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Tissu teint à l’indigo selon le procédé naturel ancestral: Plus qu’un art, désormais un métier valorisant !

Culture
Présentation de quelques motifs à l’occasion du symposium Présentation de quelques motifs à l’occasion du symposium

Le tissu teint à l’indigo selon le procédé naturel ancestral n’est plus seulement un art. C’est désormais un métier, avec de nombreux corps dérivés. La tenue à Ouidah de la troisième édition du Symposium de l’indigo africain (Sia) a permis de révéler bien des faces cachées de cette activité devenue plus que génératrice de revenus. 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 11 déc. 2024 à 09h59 Durée 2 min.
#Symposium de l’indigo africain (Sia)

Les ‘’indigotières’’ du Bénin et d’ailleurs, à l’occasion de la troisième édition du Symposium de l’indigo africain (Sia) ont exposé aux acteurs du monde culturel et artisanal, diplomates, députés, élus locaux, universitaires et autres des aspects peu ou pas connus de leur métier. Beaucoup y voient un travail artisanal comme tout autre. Mais dans les faits, il n’en est rien. Qu’on soit dessinateur, attacheuse, teneur de cuve… l’art de l’indigo se structure autour de différents corps de métiers qui se dévoilent et se professionnalisent de plus en plus. Si le troisième Sia a décidé de mettre l’emphase sur ces métiers, c’est pour valoriser le travail de ceux qui y consacrent leur énergie, leur temps et leur vie. Parmi eux, l’initiatrice du symposium, Nadia Adanlé. L’évolution et la professionnalisation du tissu teint à l’indigo selon le procédé naturel ancestral ont permis de former de nombreux professionnels appelés à faire leurs preuves sur le marché. Très peu au départ, ils sont aujourd’hui des dizaines, spécialisés dans tel ou tel autre domaine. Hommage a été rendu aux pionniers de cet art à l’ouverture du symposium. Attestations de fin de parcours, bâton de commandement pour les plus réputés, gadgets divers, insignes de reconnaissance… Tout ce qui permet de valoriser et de mettre en lumière le talent des gens de l’indigo était au menu.

Nadia Adanlé, promotrice de Couleur indigo dont la vocation est de promouvoir cet art, s’est réjouie de cet instant qui lui permet entre autres de célébrer certains de ses collaborateurs, du moins ses collaborateurs d’hier. Car, collaborateurs par le passé, ils sont désormais des collègues, soutient-elle. « Le virus de l’indigo a fait son effet de contagion », se réjouit-elle. Le travail de l’indigo est une profession faite de plusieurs métiers. Lesquels exigent une méthode de travail adaptée. Le passage de main passe principalement par le tutorat pour les apprenants qui ont fait l’option de se spécialiser. C’est un métier exigeant et passionnant, reconnait-elle. Ses pairs et elle ont en tout cas fait l’option de rester fidèles à une tradition, à un art, celui de l’authentique, s’est-elle engagée. « Nous devons donner le meilleur de nous et maintenir le flambeau haut, tant qu’il nous restera un souffle de vie », laissera-t-elle entendre. 

Les motifs comptent 

La troisième édition du Symposium de l’indigo africain (Sia) a également mis en lumière les motifs, un des pans essentiels du travail des ‘’indigotières’’. Elles ont saisi l’instant du symposium pour transporter dans l’univers du bleu, les nombreux invités et participants au symposium. La danse des motifs. C’est ainsi qu’on pourrait résumer cette autre séquence de la rencontre qui a permis de présenter à Indigo Home à Ouidah, les seize gammes du tissu Elu Vo. Les motifs existants (plus de 800) ont été présentés au public de manière à lui permettre d’appréhender le processus de fabrication. La complexité et le travail qualitatif qui précèdent le produit fini ne doivent plus passer inaperçus, ont soutenu les ‘’indigotières’’ qui ont décidé de les mettre en lumière. L’objectif ici, c’est de « donner un aperçu des richesses infinies de cet art, à travers la pluralité des gammes et l’infinité des motifs et, ainsi, amener le public à saisir la dimension triptyque (historique, socioculturelle et identitaire) de ce savoir-faire mais aussi à cerner les défis qui lui sont inhérents ».