La Nation Bénin...
Les députés ont modifié, hier mercredi 9 juillet, la loi
organique sur la Cour constitutionnelle pour notamment instaurer un mécanisme
de filtrage des recours afin de permettre une utilisation rationnelle du temps
judiciaire.
Les articles 27, 28, 29, 37, 40 et 86 de la loi n°2022-09
du 27 juin 2022 portant loi organique sur la Cour constitutionnelle ont été
modifiés à la faveur de la séance plénière des députés ce mercredi. Les
dispositions des articles 29.1 et 37-1 de la loi ont été complétées à travers
la loi n° 2025-18 modifiant et complétant la loi n°2022-09 du 27 juin 2022
portant loi organique sur la Cour constitutionnelle. Les modifications opérées
visent notamment à préserver la spécificité de la Cour constitutionnelle, afin
de la distinguer clairement des juridictions ordinaires. Il s’agit ici de
recentrer la Cour sur sa mission première, celle d’une juridiction statuant exclusivement
sur la base de la Constitution et compétente pour le contentieux normatif,
qu’il soit abstrait ou concret. Il s’agit de rationaliser la procédure
notamment celle du contentieux abstrait à travers une procédure désormais
souple, rapide et réservée aux parties et personnes invitées par la cour, sans
audience publique générale; celle du contentieux concret par l’introduction de
délais spécifiques pour les requêtes individuelles en vue d’améliorer la
sécurité juridique et la prévisibilité du sort des recours. Les modifications
permettent par ailleurs de rationaliser la procédure devant la haute
juridiction par le maintien des audiences publiques ciblées pour les contrôles
directs et le contrôle a posteriori des lois, lorsque la situation concrète d’un
citoyen ou la préservation d’un intérêt subjectif est en jeu, afin de garantir
une certaine transparence et l’accessibilité de la cour pour des situations
spécifiques et ensuite garantir le droit à la propriété, un droit fondamental
souvent au cœur des contentieux. L’adoption de cette loi dont le projet a été
initié par le gouvernement permettra l’équilibre entre l’accessibilité des
citoyens à la justice constitutionnelle et la nécessité de préserver
l’efficacité, la spécialisation et la prévisibilité de la cour
constitutionnelle. L’avènement du texte contribuera à garantir une meilleure
protection des droits dans un Etat de droit renforcé. Les députés, lors de
l’étude du projet de loi, ont voulu savoir si le droit de saisine des citoyens,
tel que prescrit par la Constitution, est toujours garanti et préservé par le
texte. Sur la question, la réponse du ministre en charge de la Justice a été on
ne peut plus claire. Yvon Détchénou a rassuré que le droit de saisine directe
de la Cour constitutionnelle est une garantie fondamentale de promotion de la
démocratie et de l’Etat de droit. Partant de là, cette saisine directe ne
saurait être entachée pour quelque raison. Pour autant, il est nécessaire
qu’elle soit encadrée pour éviter à la Cour constitutionnelle d’être submergée
par des procédures superflues ou des demandes qui ne relèvent pas au fond de sa
compétence. C’est pour cette raison qu’il est envisagé un mécanisme de filtrage
des recours pour une utilisation rationnelle du temps judiciaire, a précisé le
garde des Sceaux. Ainsi, le droit de saisine de la Cour par le citoyen reste
inchangé. Ce qu’il a semblé nécessaire de modifier, c’est le trajet du
traitement du recours par souci de rationalité. Ainsi, pour toute requête, le
président de la Cour constitutionnelle désigne un rapporteur qui procède à un
examen préalable de la compétence de la haute juridiction et de la recevabilité
du recours. Ainsi, il s’agira dorénavant de rationaliser le traitement des
contentieux portés devant la cour pour ne connaître que ceux qui relèvent
véritablement de sa compétence conformément à la Constitution et aux lois en
vigueur, précise le ministre Yvon Détchénou dans sa réponse à la commission en
charge des Lois qui a étudié le projet de loi en avant-première.
L’adoption de cette loi permettra l’équilibre entre l’accessibilité des citoyens à la justice constitutionnelle et la nécessité de préserver l’efficacité