La Nation Bénin...
Les
progrès accomplis dans le cadre du Projet d’aménagement et de bitumage de la
Route cotonnière Djougou-Péhunco-Kérou-Banikoara sont «moyennement
satisfaisants», selon la Bad. Des mesures correctives sont préconisées pour
accélérer les travaux affichant un taux d’exécution physique de 20 % à fin
avril.
Le
projet d’aménagement et de bitumage de la Route cotonnière
Djougou-Péhunco-Kérou-Banikoara est sur une bonne voie d’atteindre ses
objectifs, mais des diligences s’avèrent nécessaires pour accélérer sa mise en
œuvre. Les travaux routiers, composante principale du projet, sont à un taux
global moyen d’exécution physique de 20 % pour les 3 lots (11 % pour le lot 1 ;
19 % pour le lot 2 ; 37 % pour le lot 3), d’après le Rapport sur l’état
d’exécution et sur les résultats (Eer) en date du 9 juin 2024 publié par la
Banque africaine de développement, partenaire financier du projet. Ibrahim
Boubacar, ingénieur des transports supérieurs et chargé de projet, note des
avancées dans les procédures d’acquisitions relatives aux autres activités. «
Le projet est dans une bonne tendance pour la réalisation de ses produits et
effets », estime-t-il.
Toutefois,
souligne le rapporteur, les progrès accomplis sont actuellement « moyennement
satisfaisants » et « le glissement dans le calendrier initial d’exécution
impacte sur les échéances d’atteintes dudit objectif ».
Approuvé
en 2018 pour une durée initiale de quatre ans, le projet est dans sa sixième
année de mise en œuvre avec un taux d’exécution physique d’activités estimé à
42 % tandis que les taux globaux de décaissement et d’engagement sont
respectivement de 16,82 % et 51,37 %, indique le rapport. Il a permis de former
une première vague de 110 jeunes hommes et femmes aux métiers du Btp (Bâtiment
et travaux publics) dans le cadre du programme d’appui à l’employabilité des
jeunes.
Le
projet vise à contribuer à l’amélioration de la compétitivité du secteur du
coton, au développement économique et au renforcement de l’intégration
régionale. De manière spécifique, il permettra d’améliorer le niveau de service
de la route Djougou – Péhunco – Kérou – Banikoara (209,68 km), de désenclaver
les grands bassins cotonniers et céréaliers traversés et de renforcer les
échanges commerciaux. Le projet devrait aussi participer à la sécurité
alimentaire du pays à travers un accroissement de l’approvisionnement des
centres de consommation en produits vivriers, l’accessibilité à de meilleures
infrastructures de transport et l’amélioration des conditions de vie des
populations.
Progrès
et couacs
Suite à la prorogation de la date de clôture du projet de deux années supplémentaires, les activités à réaliser devraient déboucher sur les résultats prévus avec l’adoption de mesures et réactions appropriées notamment pour augmenter ces taux, remédier aux lenteurs dans les acquisitions et accélérer l’exécution des travaux routiers dans les meilleurs délais, espère M. Boubacar.
Pour
ce faire, indique le rapporteur, il est attendu que l’entreprise Sinohydro
mobilise non seulement tout le matériel contractuellement prévu pour chaque
phase des travaux mais aussi des moyens humains et matériels supplémentaires
avant fin juin, afin de résorber le retard et respecter les plannings
actualisés. Il s’agit aussi d’accélérer les acquisitions non entamées et/ou en
cours, de finaliser les dossiers d’exécution et les consultations avec les
parties prenantes, d’achever le règlement des indemnisations des personnes
affectées par le projet, de réinstaller les populations se trouvant dans le
périmètre de sécurité de la carrière de concassage de granite de Gando-Baka,
conformément aux prescriptions de l’Etude d’Impact environnemental et social
(Eies).
La
mise en œuvre de ces différentes mesures permettrait d’éviter l’accentuation du
retard de mise en œuvre du projet, de pallier la contreperformance du projet en
termes de taux d’engagement, de décaissement et d’exécution physique des
travaux routiers.
D’un
coût total estimé à 128 milliards F Cfa environ, le projet est financé
conjointement par la Bad, le Fonds spécial Africa Growing Together Fund (Agtf)
et le Fonds fiduciaire Union européenne – Afrique pour les infrastructures (Ue-Aitf),
et parallèlement par la Banque ouest-africaine de développement (Boad). La
contribution du gouvernement du Bénin est attendue à hauteur de 5 milliards F
Cfa environ.