La Nation Bénin...
Le
ministre des Affaires étrangères, Olushegun Adjadi Bakari, a défendu une vision
proactive, pragmatique et inclusive de la diplomatie béninoise lors du Benin
Investment Forum, le 8 mai dernier à Cotonou. Une diplomatie fondée sur la
résilience, les valeurs nationales et l’impact économique concret.
La
diplomatie béninoise apparaît « utile, enracinée et résiliente », selon
Olushegun Adjadi Bakari, ministre des Affaires étrangères. A l’occasion de la
septième édition du Benin Investment Forum, le 8 mai dernier à Cotonou, il a
exposé les piliers d’une stratégie ambitieuse qui vise à faire du Bénin un
acteur économique influent en Afrique de l’Ouest.
En
guise d’entrée en matière, le ministre a choisi une image locale forte : celle
du raphia, plante endémique des zones marécageuses, souple et résistante. «
Cette plante survit aux inondations, sert à tout, des toitures aux paniers en
passant par les instruments. Elle relie. Notre diplomatie est comme elle»,
déclare-t-il. Cette « diplomatie du raphia», explique le ministre, traduit la
capacité du Bénin à tisser des liens durables et utiles avec tous les
partenaires, dans un esprit d’ouverture et de pragmatisme. Le ministre faisait
notamment allusion aux crises traversées, de la pandémie de Covid-19 à la
fermeture des frontières avec le Nigeria et le Niger, en passant par les chocs
économiques à l’international, notamment la guerre russo-ukrainienne.
Depuis
2016, sous l’impulsion du président Patrice Talon, le Bénin a orienté sa
diplomatie vers l’économie. Mais pour Olushegun Adjadi Bakari, il ne s’agit pas
d’une logique strictement technocratique. « L’objectif n’est pas la
comptabilité, mais la transformation. Chaque relation, chaque partenariat doit
se traduire par un impact direct sur notre économie et sur la vie des citoyens
», affirme le chef de la diplomatie béninoise.
Trois leviers d’attractivité
Cette
approche s’est concrétisée dans les partenariats stratégiques noués avec des
pays comme l’Afrique du Sud pour l’accès au marché textile, l’Inde pour la
transformation de l’anacarde, le Maroc avec qui des coopérations industrielles
sont en cours, ou encore les Emirats arabes unis dans la perspective d’accords
de libre-échange.
Le
ministre a rappelé les réformes engagées par le gouvernement pour améliorer
l’attractivité du pays. Il évoque un cadre juridique modernisé avec la révision
des principaux textes en matière d’investissement, de droit du travail, de
foncier et de secteur minier. Ces efforts visent à offrir un environnement des
affaires plus clair et plus prévisible pour les opérateurs économiques.
Par
ailleurs, il met en avant le rôle central de l’Agence de promotion des
investissements et des exportations (Apiex) qui constitue un guichet unique
pour les investisseurs. Cette structure simplifie les démarches, évite la
dispersion administrative et accompagne les projets de bout en bout. « Nous
savons où nous allons, et cela donne confiance», insiste le ministre.
Olushegun Adjadi Bakari a aussi souligné l’importance stratégique de la zone économique spéciale de Glo-Djigbé, présentée comme la vitrine de l’industrialisation béninoise. « Nous n’avons plus besoin de longs discours. Aujourd’hui, nous pouvons montrer du concret. Des usines tournent. Des investisseurs travaillent », laisse-t-il entendre. Cette dynamique est appelée à se poursuivre avec la zone de Sèmè-Kpodji, destinée à devenir un nouveau pôle industriel régional.
Une diplomatie connectée et anticipatrice
La
modernisation de la diplomatie passe également par l’intégration du numérique.
Le ministre a illustré cette évolution par le recours de plus en plus fréquent
à des échanges directs entre chefs d’Etat via des applications comme WhatsApp.
« Cela bouleverse les anciennes procédures diplomatiques ; nous devons intégrer
cette réalité pour gagner en réactivité», explique-t-il.
Olushegun
Adjadi Bakari insiste aussi sur l’urgence pour le Bénin et l’Afrique de faire
entendre leur voix dans les grandes négociations internationales sur les
technologies émergentes, notamment l’intelligence artificielle. « L’Afrique
doit être présente dans les discussions sur les régulations futures »,
suggère-t-il.
A
travers sa diplomatie économique révolutionnaire, le Bénin cherche non
seulement à attirer des investissements mais aussi à positionner ses produits,
ses entreprises et son image sur les marchés internationaux. « Nous voulons que
notre coton transformé, notre cajou, nos tissus trouvent leur place sur les
grands marchés africains et mondiaux», affirme le ministre.
Mais au-delà des accords et des discours, l’objectif central reste la création d’emplois pour la jeunesse, la génération de richesses et l’amélioration concrète des conditions de vie. « Rien n’est impossible. Nous partons à la conquête du monde, fiers et convaincus que nous y parviendrons », conclut Olushegun Adjadi Bakari.