La Nation Bénin...
Entre résilience et transformation, la Banque africaine
de développement dresse un bilan impressionnant de ses interventions sur le
continent en 2024, avec des retombées concrètes pour des millions d’Africains.
La Banque africaine de développement (Bad) affiche un
niveau inédit d’engagement en faveur du continent, malgré un contexte
international marqué par l’instabilité économique, les conflits géopolitiques
et les effets pervers du changement climatique. La Revue annuelle sur
l’efficacité du développement (Raed 2025, Bad) dévoilée lors de ses Assemblées
annuelles tenues fin mai à Abidjan, indique un volume record de 11 milliards de
dollars investis en 2024, dont 5,5 milliards consacrés à l’action climatique.
Cette revue met en lumière les résultats obtenus lors de
la première année d’exécution de la nouvelle Stratégie décennale 2024-2033 de
la Banque, structurée autour des cinq priorités phares dénommées les « High 5 »
: éclairer l’Afrique, nourrir l’Afrique, industrialiser l’Afrique, intégrer
l’Afrique et améliorer la qualité de vie des populations.
En 2024, indique la Banque, 14 millions de personnes ont
bénéficié d’un meilleur accès aux soins de santé, près de 5 millions ont accédé
à l’eau potable. Au total, 260 822 emplois directs ont été créés dont 35 %
occupés par des femmes et 46 % par des jeunes. En effet, face au défi du
chômage des jeunes qui se traduit par 26 % des jeunes Africains sans emploi ni
formation professionnelle, la Banque a accentué ses efforts en faveur de
l’autonomisation des jeunes et des femmes. Elle a lancé un Fonds multilatéral
pour l’entrepreneuriat et l’innovation, qui a permis de financer plus de 6 800 start-up
et de générer 86 000 emplois directs dans 27 pays. Près de 92 000 emplois
directs ont été créés pour les femmes, et 598 entreprises féminines ont accédé
au financement.
Réponse aux défis du continent
La Bad inscrit ses interventions dans une dynamique
d’intégration continentale. L’année écoulée, 3,5 millions de personnes ont
bénéficié d’un meilleur accès aux transports, grâce notamment à la
réhabilitation de 1 223 km de routes, selon la revue.
L’institution financière panafricaine a aussi participé à
la construction de 1 678 km de lignes électriques transfrontalières visant à
faciliter l’accès à une énergie abordable dans plusieurs régions. Plus d’un
million de personnes ont été raccordées à l’électricité, grâce à l’ajout de
plus d’un gigawatt de capacité de production, majoritairement issue de sources
renouvelables.
Ces efforts s’intègrent dans la mise en œuvre de la Zone
de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), en connectant les économies
et en soutenant des corridors logistiques essentiels au commerce
intra-africain.
Dans le secteur agricole, 1,5 million d’agriculteurs ont
adopté des technologies climato-intelligentes et 25 000 entreprises
agroalimentaires ont bénéficié d’un appui. Le soutien à la productivité a
permis d’améliorer la sécurité alimentaire de 27 millions de personnes.
« Le potentiel de l’Afrique est illimité, mais pour
concrétiser les opportunités, des investissements stratégiques à grande échelle
sont nécessaires », a affirmé Akinwumi Adesina, président de la Bad. A l’heure
où l’Afrique fait face à une convergence inédite de crises, la Banque entend
jouer un rôle central dans la transformation structurelle du continent.
Avec plus de 560 millions de bénéficiaires sur la décennie écoulée, la Bad confirme son ancrage en tant que partenaire stratégique des Etats africains pour un développement inclusif, résilient et durable.
Des innovations au service de la performance
L’année 2024 a également été marquée par des avancées
institutionnelles notables à la Bad. Le lancement du nouveau Cadre de gestion
des résultats (Cgr) 2024-2033 permet désormais un suivi plus rigoureux et
transparent de la performance des projets. Avec 6,4 milliards de dollars
décaissés, en hausse de 10 % par rapport à 2023, la Banque affiche son efficacité
opérationnelle malgré les contraintes.
En parallèle, des instruments de financement innovants ont vu le jour, comme les garanties partielles de crédit qui ont permis au Rwanda et au Togo d’accéder aux marchés internationaux pour émettre des obligations durables.