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Banque africaine de développement: Un record de 11 milliards de dollars investis en 2024

Economie
La Bad inscrit ses interventions dans une dynamique d’intégration continentale La Bad inscrit ses interventions dans une dynamique d’intégration continentale

Entre résilience et transformation, la Banque africaine de développement dresse un bilan impressionnant de ses interventions sur le continent en 2024, avec des retombées concrètes pour des millions d’Africains.

 

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 20 juin 2025 à 08h32 Durée 3 min.
#Banque africaine de développement (Bad)

La Banque africaine de développement (Bad) affiche un niveau inédit d’engagement en faveur du continent, malgré un contexte international marqué par l’instabilité économique, les conflits géopolitiques et les effets pervers du changement climatique. La Revue annuelle sur l’efficacité du développement (Raed 2025, Bad) dévoilée lors de ses Assemblées annuelles tenues fin mai à Abidjan, indique un volume record de 11 milliards de dollars investis en 2024, dont 5,5 milliards consacrés à l’action climatique.

Cette revue met en lumière les résultats obtenus lors de la première année d’exécution de la nouvelle Stratégie décennale 2024-2033 de la Banque, structurée autour des cinq priorités phares dénommées les « High 5 » : éclairer l’Afrique, nourrir l’Afrique, industrialiser l’Afrique, intégrer l’Afrique et améliorer la qualité de vie des populations.

En 2024, indique la Banque, 14 millions de personnes ont bénéficié d’un meilleur accès aux soins de santé, près de 5 millions ont accédé à l’eau potable. Au total, 260 822 emplois directs ont été créés dont 35 % occupés par des femmes et 46 % par des jeunes. En effet, face au défi du chômage des jeunes qui se traduit par 26 % des jeunes Africains sans emploi ni formation professionnelle, la Banque a accentué ses efforts en faveur de l’autonomisation des jeunes et des femmes. Elle a lancé un Fonds multilatéral pour l’entrepreneuriat et l’innovation, qui a permis de financer plus de 6 800 start-up et de générer 86 000 emplois directs dans 27 pays. Près de 92 000 emplois directs ont été créés pour les femmes, et 598 entreprises féminines ont accédé au financement.

 

Réponse aux défis du continent

La Bad inscrit ses interventions dans une dynamique d’intégration continentale. L’année écoulée, 3,5 millions de personnes ont bénéficié d’un meilleur accès aux transports, grâce notamment à la réhabilitation de 1 223 km de routes, selon la revue.

L’institution financière panafricaine a aussi participé à la construction de 1 678 km de lignes électriques transfrontalières visant à faciliter l’accès à une énergie abordable dans plusieurs régions. Plus d’un million de personnes ont été raccordées à l’électricité, grâce à l’ajout de plus d’un gigawatt de capacité de production, majoritairement issue de sources renouvelables.

Ces efforts s’intègrent dans la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), en connectant les économies et en soutenant des corridors logistiques essentiels au commerce intra-africain.

Dans le secteur agricole, 1,5 million d’agriculteurs ont adopté des technologies climato-intelligentes et 25 000 entreprises agroalimentaires ont bénéficié d’un appui. Le soutien à la productivité a permis d’améliorer la sécurité alimentaire de 27 millions de personnes.

« Le potentiel de l’Afrique est illimité, mais pour concrétiser les opportunités, des investissements stratégiques à grande échelle sont nécessaires », a affirmé Akinwumi Adesina, président de la Bad. A l’heure où l’Afrique fait face à une convergence inédite de crises, la Banque entend jouer un rôle central dans la transformation structurelle du continent.

Avec plus de 560 millions de bénéficiaires sur la décennie écoulée, la Bad confirme son ancrage en tant que partenaire stratégique des Etats africains pour un développement inclusif, résilient et durable.

Des innovations au service de la performance

L’année 2024 a également été marquée par des avancées institutionnelles notables à la Bad. Le lancement du nouveau Cadre de gestion des résultats (Cgr) 2024-2033 permet désormais un suivi plus rigoureux et transparent de la performance des projets. Avec 6,4 milliards de dollars décaissés, en hausse de 10 % par rapport à 2023, la Banque affiche son efficacité opérationnelle malgré les contraintes.

En parallèle, des instruments de financement innovants ont vu le jour, comme les garanties partielles de crédit qui ont permis au Rwanda et au Togo d’accéder aux marchés internationaux pour émettre des obligations durables.