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Baromètre sur l’évolution des entreprises: Des perspectives encourageantes pour 2025

Economie
Ocis, à partir des données de l’enquête  réalisée auprès des entreprises Ocis, à partir des données de l’enquête réalisée auprès des entreprises

L'année 2024 a été marquée par une activité économique en demi-teinte pour les entreprises béninoises, confrontées à divers défis. Cependant, une majorité d'entre elles affiche un optimisme prudent pour 2025, selon les résultats de l'enquête menée par l'Observatoire du commerce, de l'industrie et des services (Ocis).

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 05 mars 2025 à 14h58 Durée 3 min.
#Baromètre sur l’évolution des entreprises
Dans le cadre du suivi de l'évolution des entreprises béninoises, une étude approfondie est réalisée chaque année par l'Observatoire du commerce, de l'industrie et des services (Ocis), pour analyser la dynamique économique et les perspectives à venir. 
Pour l'enquête Perspectives 2025, 1 000 entreprises issues de divers secteurs et régions se sont prêtées à l’exercice, offrant ainsi un aperçu précis des réalités du terrain. Il en ressort qu’après une année 2024 semée d'embûches, 2025 s'ouvre sous de meilleurs auspices pour les entreprises béninoises. Entre stabilisation économique, nouvelles opportunités d'affaires et mesures incitatives, l'environnement des affaires semble prêt à amorcer un nouveau cycle de croissance. Les chefs d'entreprise affichent un optimisme prudent, misant sur une relance progressive et durable.
Selon les résultats de cette enquête sur l’évolution des entreprises, l'année écoulée a été jugée moyenne par 77 % des entreprises interrogées, en raison d'une conjoncture économique morose émanant de différentes crises mondiales. Les secteurs de l'industrie (66 %), de l'artisanat (61 %) et des services (57 %) ont été particulièrement affectés. Plusieurs facteurs expliquent cette contre-performance, notamment la cherté de la vie, la baisse des ventes, l'accès limité aux marchés publics, la fermeture de la frontière Bénin-Niger et la dévaluation du naira et du cedi. Côté chiffre d'affaires, la tendance est à la baisse. 68 % des entreprises ont déclaré une stagnation ou une régression de leurs revenus. Les secteurs les plus touchés sont les services (47,2 %), l'artisanat (39,5 %) et le commerce (38,2 %). En parallèle, la situation financière des entreprises s'est dégradée, avec 75 % d'entre elles signalant des difficultés, surtout dans les services et le commerce. Pour beaucoup, cela s'est traduit par une réduction des effectifs, une baisse des investissements et une difficulté accrue à honorer leurs engagements financiers.

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Quid de l’accès au financement ?

Parmi les obstacles majeurs rencontrés, l'accès aux institutions financières est cité par 39 % des entreprises comme un frein important à leur développement. Pourtant, 56 % des entreprises interrogées n'ont pas sollicité de prêts ces trois dernières années, souvent en raison de procédures complexes, de garanties trop élevées ou de taux d'intérêts jugés défavorables. 
De plus, les Petites et moyennes entreprises (Pme) et les Très petites entreprises (Tpe) restent les plus vulnérables face à cette contrainte, ayant un accès plus restreint aux mécanismes de soutien financier existants. Cette situation limite leur capacité d'innovation et de développement à long terme. 
En outre, plusieurs chefs d'entreprise dénoncent un manque d'accompagnement des structures de financement pour adapter les offres aux réalités économiques actuelles. Certaines initiatives de microcrédit et de soutien aux Pme existent, mais leur impact reste limité par une couverture insuffisante et des conditions d’accès restrictives.
Malgré ces difficultés, 91 % des entreprises se montrent confiantes quant à l'avenir, estimant que l'activité économique en 2025 sera bonne ou très bonne. Ce regain d'optimisme repose sur plusieurs facteurs, dont la stabilisation des réformes économiques, la relance de certains marchés d'exportation et la diversification des sources de financement. L'augmentation attendue des investissements et du recrutement, traduit une volonté de rebondir. Les entreprises comptent également sur la mise en place de mesures incitatives par l'État qui ne cesse de multiplier les initiatives pour garantir un climat des affaires favorable. Entre autres mesures incitatives, une meilleure fluidité dans l’accès aux marchés publics, des allègements fiscaux ciblés et un renforcement des dispositifs de formation et d’accompagnement technique. L’année 2025 s'annonce donc sous le signe de la relance, avec une économie qui devra relever les défis structurels tout en capitalisant sur les opportunités émergentes. La capacité des entreprises à s’adapter et à innover sera déterminante pour concrétiser ces perspectives prometteuses■