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Classement des pays: Le Bénin reste parmi les économies à revenu moyen inférieur

Economie
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Comme chaque année, la Banque mondiale a dévoilé, Mardi 1er juillet dernier, sa nouvelle classification des pays selon leur revenu national brut par habitant. En Afrique de l’Ouest, le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana consolident leur place dans la catégorie des économies à revenu moyen inférieur, tandis que le Togo et le Burkina Faso restent classés parmi les pays à faible revenu.

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 04 juil. 2025 à 08h45 Durée 3 min.
#Banque mondiale

Fidèle à sa méthodologie, le Groupe de la Banque mondiale vient de mettre à jour sa classification des économies en quatre groupes : faible revenu, revenu intermédiaire de la tranche inférieure, revenu intermédiaire de la tranche supérieure et revenu élevé.

Cette hiérarchisation repose sur l’indicateur de revenu national brut (Rnb) par habitant de l’année précédente, calculé en dollar américain selon la méthode Atlas. Pour l’exercice en cours, une économie est dite « à faible revenu » si son Rnb par habitant est égal ou inférieur à 1 135 $, soit environ 632 627 F Cfa ; « à revenu intermédiaire inférieur » entre 1 136 $ et 4 495 $ ; « à revenu intermédiaire supérieur » entre 4 496 $ et 13 935 $ et « à revenu élevé » au-delà de ce seuil. Au-delà d’un simple indicateur statistique, cette classification conditionne l’accès à l’aide publique au développement (Apd) et aux financements à conditions préférentielles, notamment via l’Association internationale de développement (Ida). 59 pays dont le Bénin bénéficient encore de ces crédits concessionnels. Dans un contexte d’endettement croissant et de vulnérabilités économiques multiples, rester éligible à l’Ida demeure un levier majeur pour financer infrastructures, éducation, santé ou transitions énergétiques.

Pour l’exercice 2026, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Cameroun, l’Égypte ou encore le Nigeria se maintiennent dans le groupe des économies à revenu moyen inférieur. Ces pays, malgré un dynamisme économique porté par les réformes structurelles et les investissements dans l’agriculture, les services ou les énergies renouvelables, peinent encore à franchir le seuil du revenu intermédiaire supérieur. À l’inverse, le Burkina Faso, le Togo, le Niger ou le Mali figurent toujours parmi les 25 pays de la planète classés dans la catégorie à faible revenu. Une situation qui rappelle la persistance de fragilités liées notamment à la faible diversification économique, aux crises sécuritaires récurrentes ou à l’instabilité politique.

Enjeux majeurs

Au niveau global, la Banque mondiale note qu’en 40 ans, la proportion de pays à faible revenu est passée de 30 % à seulement 12 % aujourd’hui, quand les économies à revenu élevé représentent désormais 40 % du total, contre 25 % en 1987. Certains pays illustrent ce basculement : le Costa Rica, par exemple, accède cette année au statut d’économie à revenu élevé, porté par une croissance soutenue (+4,3 % en 2024) et une forte demande intérieure. Le Cap-Vert, pays ouest-africain insulaire, se hisse dans la tranche supérieure des économies à revenu intermédiaire grâce à une relance touristique dynamique et un dividende démographique aux normes, augmentant mécaniquement son Rnb par habitant. Mais la dynamique est loin d’être uniforme. La Namibie, quant à elle, rétrograde en raison du ralentissement de ses activités minières, notamment la baisse de la demande de diamants, couplée à une révision démographique à la hausse qui dilue la richesse par habitant.

Comprendre les facteurs qui influencent cette catégorisation est crucial pour les États. Pour l’Afrique de l’Ouest, l’enjeu est de maintenir une croissance robuste, mais inclusive, et maîtriser les facteurs démographiques pour faire progresser le Rnb par habitant. Ces données doivent guider les stratégies nationales pour stimuler la diversification, renforcer la résilience aux chocs externes (inflation, change) et consolider l’intégration régionale, notamment à travers la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).

Si l’Asie de l’Est et le Pacifique n’ont presque plus de pays à faible revenu (3 % seulement), l’Afrique subsaharienne en compte encore 45 % malgré une baisse significative depuis les 75 % de 1987. Dans l’Uemoa, la dynamique varie fortement d’un État à l’autre. Le Sénégal et le Bénin affichent un certain dynamisme, mais restent sous le seuil du revenu intermédiaire supérieur. Le Togo et le Niger, eux, peinent à inverser la tendance malgré des efforts sur le plan budgétaire et des investissements soutenus par l’Ida et d’autres bailleurs multilatéraux.