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Climat des affaires: Des perspectives heureuses pour les entreprises en 2024

Economie
Hyppolyte D. Koukou, coordonnateur de l’Ocis, présentant les résultats de l’étude qui montre que l’année 2023 aura été globalement une année difficile  pour les entreprises au Bénin Hyppolyte D. Koukou, coordonnateur de l’Ocis, présentant les résultats de l’étude qui montre que l’année 2023 aura été globalement une année difficile pour les entreprises au Bénin

Si les entreprises béninoises ont noté un environnement des affaires globalement «peu favorable » en 2023, les perspectives pour 2024 s’annoncent plutôt bonnes, selon une enquête de l’Observatoire du commerce, de l’industrie et des services.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 23 janv. 2024 à 02h55 Durée 4 min.
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L’année 2024 augure de bonnes perspectives pour les entreprises béninoises. C’est du moins ce que pensent 57 % d’entre elles ayant participé à une enquête d’opinion de l’Observatoire du commerce, de l’industrie et des services (Ocis, janvier 2024). Cela devrait se traduire aussi bien dans la production et les chiffres d’affaires que dans la trésorerie, les marges commerciales, l’investissement et le recrutement du personnel.

L’espérance est beaucoup plus nourrie dans le secteur des services (61 %) que dans les secteurs de l’artisanat (59 %), de l’agriculture (59 %), de l’industrie (50 %) et du commerce (49 %), d’après les résultats de l’étude présentés lors de la rentrée économique, vendredi 19 janvier dernier à Cotonou, par Hyppolyte D. Koukou, coordonnateur de l’Ocis. Au total, 1000 entreprises se sont prêtées à l’exercice sur toute l’étendue du territoire national, informe-t-il.

L’optimisme est plus remarquable dans les régions économiques de Natitingou (67 %), d’Abomey (65 %) et de Cotonou/Littoral (63 %) que dans les régions de Cotonou/Atlantique, de Lokossa et de Parakou où 55 % des entreprises sont confiantes quant aux bonnes perspectives.

Quelque 37 % des entreprises estiment même que l’activité sera « très bonne », tandis que 6 % restent pessimistes au regard des difficultés rencontrées au cours de l’année écoulée. En effet, 57 % des entreprises ayant participé à l’enquête ont estimé que l’environnement des affaires en 2023 a été « peu favorable» comparé à 2022, notamment dans les secteurs de l’artisanat (73 %), de l’industrie (68 %), des services (53 %), du commerce (53 %), de l’agriculture (52 %).

Situation peu reluisante

Environ 15 % des enquêtés ont répondu que l’environnement des affaires a été carrément défavorable à leur activité en 2023. Seulement 28 % des enquêtés estiment qu’il a été favorable.

Le chiffre d’affaires a été stable ou en baisse pour 61 % des entreprises contre 39 % pour celles qui ont connu une hausse des recettes par rapport à 2022, rapporte M. Koukou. Le niveau de production a été stable ou en baisse pour 63 % des entreprises, contre 37 % pour les entreprises ayant noté une hausse de production, poursuit-il. Selon l’étude, 71 % des promoteurs ont déclaré que le niveau de stock de produits finis dans leur entreprise a été stable ou en baisse en 2023 par rapport à 2022. Le niveau de commandes a été stable ou en baisse pour 56 % des entreprises contre 44 % pour celles ayant connu une hausse.

Au total, 65 % des entreprises ont indiqué que l’effectif total dans leur entreprise a été stable ou en baisse en 2023 comparé à 2022, alors que 35 % ont présenté une hausse du personnel. 

En termes de situation financière, 73 % des entreprises ont indiqué une trésorerie stable ou en baisse en 2023 contre 27 % en hausse. Les chefs d’entreprises, dans une proportion de 61 %, ont soutenu que la rentabilité a été soit fragile soit stable, contre 39 % pour ceux dont le résultat s’est amélioré. Logiquement, 64% des enquêtés ont déclaré que le niveau d’investissement de leur entreprise en 2023 a été en baisse ou stable par rapport à l’année précédente

Entraves à surmonter

Au nombre des difficultés, les chefs d’entreprises ont pointé du doigt trois principaux obstacles à savoir l’insuffisance de fonds propres (53 %), les difficultés d’accès au financement bancaire (47 %) et le manque d’opportunités (45 %). A cela s’ajoutent d’autres facteurs limitants de l’activité économique tels que les nouvelles réglementations/mesures de l’Etat (28 %) et la rentabilité insuffisante (28 %).

En particulier, l’insuffisance de fonds propres reste un obstacle beaucoup plus marqué dans le secteur de l’industrie (56 %), l’artisanat (55 %), l’agriculture (53 %), le commerce (51 %) et le secteur des services (50 %).

Au nombre des événements majeurs ayant affecté l’activité économique l’année dernière, 52 % des chefs d’entreprises indiquent l’inflation ; 16 % ont signalé les répercussions du coup d’Etat intervenu en juillet au Niger ; 10 % éprouvent toujours des difficultés à se relever suite à la crise sanitaire et économique de Covid-19 et 7 % estiment que leur activité est impactée par la guerre russo-ukrainienne. Dans l’ensemble, 16 % des dirigeants ont répondu que leur activité a été impactée par d’autres facteurs tels que le terrorisme et les aléas climatiques.

Selon l’étude, l’impact de l’inflation est beaucoup plus ressenti dans les secteurs de l’industrie et de l’artisanat (68 %) que dans les secteurs de l’agriculture (56 %), du commerce (43 %) et des services (39 %).