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Conjoncture économique dans l’Uemoa au 3e trimestre 2024: La Bceao relève une accélération de l’activité économique

Economie
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Le Comité de Politique monétaire (Cpm) de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a relevé une accélération de l’activité économique dans la zone Uemoa, au troisième trimestre 2024.

 

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 06 janv. 2025 à 06h41 Durée 2 min.
#conjoncture économique internationale et régionale

Le Comité de Politique monétaire (Cpm) de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a examiné les principales évolutions de la conjoncture économique internationale et régionale, ainsi que les facteurs de risque pouvant affecter les perspectives à moyen terme d’inflation et de croissance économique dans l’Union. Au titre de la conjoncture internationale, le Comité a noté une consolidation de l’activité économique mondiale au troisième trimestre 2024, dans un contexte où l’inflation s’est inscrite en baisse dans la plupart des régions du monde. En ce qui concerne la conjoncture économique dans l’Uemoa, le Comité de Politique monétaire a relevé une accélération de l’activité économique au troisième trimestre 2024, avec une progression de 6,0 % du Pib en volume, sur un an, après celle de 5,3 % enregistrée le trimestre précédent. L’accélération de la croissance du Pib en volume dans l’Union est liée à la bonne orientation de l’activité économique dans l’ensemble des secteurs de l’économie. En effet, au cours du trimestre sous revue, la contribution du secteur primaire est ressortie à 1,3 pdp, après une réalisation de 1,2 point un trimestre plus tôt. S’agissant du secteur secondaire, la contribution à la croissance s’est accrue de 0,2 point, passant de 1,4 pdp au deuxième trimestre 2024 à 1,6 pdp au cours du trimestre sous revue. Quant au secteur tertiaire, sa contribution à la croissance au troisième trimestre 2024 a augmenté de 0,4 point pour ressortir à 3,1 pdp.

La gestion des finances publiques dans l’Uemoa, au cours des neuf premiers mois de l’année 2024, laisse apparaître une diminution du déficit budgétaire global, base engagements, dons compris, qui ressort à 4 395,6 milliards, contre 4 491,7 milliards sur la même période de l’année 2023. Les échanges extérieurs des pays de l’Union, au cours du troisième trimestre 2024, se sont traduits par un solde global déficitaire de 1 851,0 milliards, après un déficit de 1 840,7 milliards enregistré à la même période de l’année précédente. Sur les neuf premiers mois de 2024, le déficit global de la balance des paiements s’est atténué, ressortant à 715,9 milliards contre 3 537,1 milliards sur la même période de l’année 2023, en lien avec l’amélioration des termes de l’échange et la mobilisation de ressources extérieures notamment sur les marchés financiers internationaux par certains pays de l’Union. Le déficit du compte courant s’est en effet replié, se situant à 5,9 % du Pib sur les neuf premiers mois de 2024 contre 9,7 % du Pib un an plus tôt. Selon les dernières projections réalisées par la Bceao, la croissance économique de l’Union devrait ressortir à 6,0 % en 2024, après 5,3 % en 2023. Le Comité de Politique monétaire a indiqué que ces perspectives de croissance restent cependant entourées de risques baissiers, liés notamment à la dégradation de la situation sécuritaire dans la sous-région ainsi qu’aux effets néfastes du changement climatique sur la production agricole.

Le Comité de Politique monétaire a noté que l’inflation est ressortie à 4,1% au troisième trimestre 2024. Cette évolution est essentiellement imputable à l’accélération des prix des produits alimentaires, consécutive à la faiblesse de l’offre induite notamment par une campagne agricole 2023/2024 moins favorable et des difficultés d’approvisionnement des marchés en lien avec la situation sécuritaire. Selon les dernières prévisions, l’inflation devrait s’établir à 3,6 % en 2024, après 3,7 % en 2023. En 2025, elle devrait encore rester au-dessus de la cible sur une partie de l’année, avec des risques qu’elle soit plus élevée. Ces risques concernent la persistance de la situation sécuritaire dans certains pays, l’impact de conditions climatiques défavorables sur la production agricole et les effets des tensions géopolitiques et commerciales sur les prix mondiaux des produits énergétiques et alimentaires.

Au regard de ces perspectives, le Comité de Politique Monétaire a décidé de maintenir les taux directeurs de la Bceao à leurs niveaux en vigueur depuis le 16 décembre 2023. Ainsi, le taux minimum de soumission aux appels d’offres d’injection de liquidité est maintenu à 3,50 % et le taux du guichet de prêt marginal demeure à 5,50 %. Le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l’Union reste inchangé à 3,0 %, niveau en vigueur depuis le 16 mars 2017.