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Consommation au mois de Juin: Léger recul des prix, l’inflation annuelle en hausse

Economie
Marché de ganhi Marché de ganhi

L’Institut national de la statistique et de la démographie (INStaD) a rendu public le bulletin mensuel de l’Indice harmonisé des prix à la consommation (Ihpc) pour le mois de juin 2025. Il en ressort une légère baisse du niveau général des prix par rapport au mois précédent, mais une tendance haussière de l’inflation en glissement annuel.

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 11 juil. 2025 à 15h17 Durée 3 min.
#Inflation alimentaire

En variation mensuelle, le niveau général des prix est passé de 103,3 en mai à 103,2 en juin 2025, soit un recul de -0,1 %. Cette baisse modérée est principalement imputable au repli des prix des produits alimentaires et boissons non alcoolisées, qui affichent un recul global de -0,7 %. Dans cette catégorie, les agrumes comme les oranges et citrons ont vu leurs prix diminuer de -2,9 %, en raison de leur pleine saison. Les huiles végétales, dont l’huile de coton, ont aussi connu une baisse de -2,9 %, soutenue par une meilleure disponibilité sur les marchés. De même, les céréales, notamment le maïs, ont affiché une baisse de -0,9 %, liée à des opérations de déstockage.

Cependant, cette tendance baissière a été modérée par une augmentation notable des prix dans la division “Transports” (+2,2 %), portée principalement par une flambée des prix de l’essence (+5,7 %). Cette hausse s’explique par une rareté du carburant frelaté appelé kpayo, très prisé par les consommateurs en zone urbaine. L’inflation sous-jacente, c’est-à-dire celle qui exclut les variations saisonnières et les produits énergétiques, a également connu un léger recul, passant de 101,7 à 101,5. Du point de vue de la provenance des produits, les prix des produits importés ont progressé de +1,1 %, tandis que ceux des produits locaux ont diminué de -0,5 %. Cela traduit une pression extérieure croissante sur les prix, malgré un effort de stabilisation interne.

En moyenne annuelle, le taux d’inflation atteint désormais

+1,1 % contre +1,0 % le mois précédent. Ce taux, qui reste dans la norme de convergence de l’Uemoa, est obtenu à partir de l’évolution des prix sur une période de 24 mois. Sur le plan trimestriel, c’est-à-dire entre mars et juin 2025, les prix à la consommation ont connu une progression de +0,4 %. Cette hausse est liée à plusieurs divisions, dont : les produits alimentaires (+0,7 %), les vêtements et chaussures (+0,4 %), le logement et les combustibles (+4,1 %), la santé (+0,3 %), les loisirs (+0,7 %) et les services d’enseignement (+0,1 %). À l’inverse, des baisses ont été observées dans les boissons alcoolisées (-0,7 %), les transports (-1,9 %), la restauration et l’hébergement (-0,4 %) et les services financiers (-0,7 %).

Vigilance pour maintenir la stabilité

En glissement annuel, soit comparé à juin 2024, le niveau général des prix a bondi de +1,8 %. Cette hausse est alimentée notamment par l’augmentation des prix des produits alimentaires et boissons non alcoolisées (+5,9 %), des vêtements (+2,9 %), des services de santé (+2,5 %) et des transports (+1,5 %). Toutefois, des baisses importantes ont été enregistrées dans des divisions telles que le logement, eau et électricité (-1,7 %), l’information et communication (-2,7 %), les loisirs (-2,2 %) et les assurances et services financiers (-3,1 %).

Par nature de produits, la hausse annuelle est tirée par les produits frais (+5,6 %), les produits énergétiques (+1,2 %) et ceux hors énergie et hors produits frais (+1,3 %). Elle est également portée par l’augmentation des prix des produits importés (+3,0 %) et locaux (+2,0 %). Le secteur secondaire, avec une hausse de +6,2 %, est le principal moteur de cette inflation annuelle, loin devant les secteurs primaire (+1,9 %) et tertiaire (-1,2 %). Enfin, les biens non durables affichent une hausse significative de +5,8 %, ce qui affecte directement le coût de vie des ménages.

Malgré une détente des prix en juin, la dynamique annuelle montre que les pressions inflationnistes persistent, surtout sur les produits de première nécessité et importés. Une vigilance accrue reste nécessaire pour maintenir la stabilité du pouvoir d’achat.