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Défis de la cryptomonnaie au Bénin: L’Ansalb alerte et conseille

Economie
Les cryptomonnaies sont en pleine expansion mais il faut savoir raison garder Les cryptomonnaies sont en pleine expansion mais il faut savoir raison garder

Face aux défis qu’impose l’avènement des cryptomonnaies, l’Académie nationale des sciences, arts et lettres du Bénin (Ansalb) a donné une conférence publique, vendredi 15 décembre dernier, à l’Université d’Abomey-Calavi. C’était pour les organisateurs, l’occasion d’éclairer les décideurs pour une prise en compte des réalités liées à cette monnaie virtuelle et sur la nécessité d’un encadrement juridique. 

Par   Ariel GBAGUIDI, le 20 déc. 2023 à 05h33 Durée 3 min.
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La cryptomonnaie gagne du terrain et il faut agir pour mieux la maîtriser. En décidant d’organiser une conférence publique à ce sujet, vendredi dernier, l’Académie nationale des sciences, arts et lettres du Bénin a voulu porter un regard scientifique sur la question, pour ensuite tendre le relais aux pouvoirs publics.

Axée sur les « Enjeux et défis des cryptomonnaies au Bénin », la conférence s’est ouverte par une présentation générale de la technologie qui sous-tend la pratique. Eugène Ezin, professeur titulaire en Informatique et Intelligence artificielle, a expliqué que celle-ci est basée sur la cryptographie et les blockchain. A l'en croire, il existe plus de 23 000 cryptomonnaies. Cette florescence et cette dynamique évolutive s’expliquent par le fait que « le principe de la non-intermédiation, caractéristique essentielle de la blockchain », a permis le développement des contrats intelligents.

Appréciant cette dynamique insaisissable et le caractère très mouvant des opérations, Julien Hounkpè, Docteur en droit et spécialiste du numérique, a fait avec les participants, un tour d’horizon des normes réglementaires au Bénin et dans l’espace de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), pour finir par conclure « qu’il n’existe pas encore une réglementation en la matière, à la date d’aujourd’hui. » Il insiste sur le danger que cela pourrait constituer, à partir du moment où l’utilisateur n’est pas protégé. Le caractère volatil de la monnaie ainsi que les risques de blanchiment et de financement du terrorisme amènent l’enseignant de droit à l’Université d’Abomey-Calavi, à proposer aux décideurs politiques une prise de conscience de la situation dans l’Uemoa. Il suggère que le droit évolue en la matière car, dira-t-il, qu’on le veuille ou non, la technologie prend de l’ampleur. « Les risques infractionnels et les enjeux socioéconomiques des cryptomonnaies rendent nécessaire leur réglementation qui doit reposer sur la prise en compte de l’encadrement au plan international et les solutions spécifiques au contexte africain », a-t-il ajouté. Il fait également un clin d’œil à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, qu’il appelle à voir la possibilité de créer sa propre monnaie électronique en vue de mieux la gouverner.