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Denrées de grande consommation: Les prix entre envolée, chute et stabilité

Economie
Cette évolution est portée par une bonne disponibilité du produit sur les  marchés, rendant l’approvisionnement plus fluide Cette évolution est portée par une bonne disponibilité du produit sur les marchés, rendant l’approvisionnement plus fluide

Les marchés urbains du Bénin affichent une dynamique contrastée des prix sur les produits de première nécessité. Tandis que certaines denrées reculent sous l’effet d’une offre abondante, d’autres connaissent une flambée liée à la rareté saisonnière, selon les données de l’Institut national de la statistique et de la démographie. 

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 04 juin 2025 à 08h30 Durée 2 min.
#instad

Les prix des produits de grande consommation ont enregistré des fluctuations notables dans plusieurs grandes villes du Bénin. Entre soulagement pour certains produits et tension sur d'autres, les ménages s’adaptent. Les marchés de Cotonou, Porto-Novo, Parakou, Natitingou, Bohicon et Lokossa, pris en compte dans l’analyse hebdomadaire de l’Instad, ont montré des tendances diverses selon les denrées. Une bonne nouvelle pour les amateurs de sucre : le kilo de sucre raffiné en poudre a vu ses prix reculer à Cotonou, Porto-Novo et Parakou. Cette baisse s’explique par le fléchissement des cours internationaux du produit, impactant favorablement les prix locaux. Dans les villes de Natitingou, Bohicon et Lokossa, les prix sont restés stables, sans variation significative.

Même tendance baissière pour l’huile de coton, dont le litre est désormais vendu à un tarif réduit dans toutes les villes visitées par les observateurs de l’Institut national de la statistique et de la démographie, à l’exception de Lokossa où les prix restent inchangés. Cette évolution est portée par une bonne disponibilité du produit sur les marchés, rendant l’approvisionnement plus fluide. Dans le même registre, l’essence « kpayo » a aussi vu son prix diminuer dans l’ensemble des villes échantillonnées. Cette baisse est étroitement liée à la diminution des prix de l’essence au Nigéria, principal pays fournisseur, et à la dépréciation du Naira, qui rend le carburant importé plus abordable.

Flambée des produits frais

En revanche, certains produits frais ont connu une envolée de leurs prix. C’est le cas de l’igname, dont le prix du kilogramme est en hausse dans toutes les villes. Le recul saisonnier de l’offre explique cette flambée. L’igname, produit de base dans de nombreux foyers, entre en effet dans une phase de rareté avant les prochaines récoltes. Même scénario pour la tomate fraîche. Malgré des importations en provenance des pays voisins, la baisse de l’offre locale continue de faire grimper les prix. Toutes les villes visitées rapportent une hausse, au grand dam des ménagères, pour qui ce légume est essentiel au quotidien. L’oignon frais rond n’échappe pas à cette tendance inflationniste. Le produit, en diminution progressive sur les étals, a vu son prix augmenter partout. La contraction de l’offre locale est ici aussi en cause.

Deux bouffées d’oxygène 

Face à cette conjoncture contrastée, certaines denrées offrent un répit. Le piment frais, très utilisé dans la cuisine béninoise, connaît une baisse des prix dans toutes les villes. Une bonne production locale, combinée à des importations du Ghana, a permis de stabiliser l’offre, entraînant mécaniquement une réduction des prix. Autre bonne nouvelle : le prix du gaz domestique (bouteille de 6 kg) est également en recul dans les points de vente. Cette diminution est attribuée aux récentes réformes gouvernementales visant à améliorer la distribution du gaz de pétrole liquéfié. Lors du Conseil des ministres du 7 mai 2025, des mesures ont été prises pour garantir un meilleur accès à cette énergie domestique essentielle.

Il est à noter que la variation des prix de plusieurs autres produits reste fortement influencée par des pratiques spéculatives. Ces hausses ou baisses, souvent déconnectées des réalités logistiques ou agricoles, compliquent la lecture du marché pour les consommateurs comme pour les commerçants. D’où la surveillance régulière des prix s’avère indispensable pour les ménages, qui doivent ajuster leurs dépenses en fonction des mouvements observés.