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Développement des collectivités territoriales: Un programme en 4 piliers pour impulser le changement

Economie
Vers la compétitivité économique des territoires et l’amélioration  de la gouvernance locale Vers la compétitivité économique des territoires et l’amélioration de la gouvernance locale

Le Bénin mise sur le Programme d’appui au développement économique des collectivités territoriales (Padect) pour accélérer la transformation structurelle de l’économie locale. Soutenu par la Bad, ce programme qui couvre les 77 communes du pays, ambitionne de renforcer la gouvernance, la transition numérique, l’inclusion économique et la résilience climatique.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 18 juil. 2025 à 08h13 Durée 3 min.
#développement économique

Porté par l’Etat béninois et soutenu par la Banque africaine de développement (Bad), le Programme d’appui au développement économique des collectivités territoriales (Padect) repose sur un financement axé sur les résultats et comprend quatre grandes composantes.  Il s’inscrit dans le cadre stratégique du Plan national de développement 2018-2025 et du Programme d’action du gouvernement (Pag).

Le programme cible la compétitivité économique des territoires, l’amélioration de la gouvernance locale ainsi que la transition écologique et numérique. A ce titre, le programme représente une réponse globale aux défis majeurs que sont la vulnérabilité climatique, la croissance urbaine déséquilibrée, les difficultés d’accès aux services publics et le manque d’inclusion des groupes vulnérables dans les dynamiques économiques locales.

L’accompagnement technique et financier prévu s’appuie notamment sur l’Agence de développement des petites et moyennes entreprises (Adpme), le Fonds d’appui au développement des communes (Fadec) et le Fonds d’investissement et de garantie des Pme (Figpme).

Le Padect vient en complément d’autres initiatives comme le Programme de gouvernance économique pour la délivrance de services de la Banque mondiale, doté de 150 millions de dollars, soit environ 91,5 milliards F Cfa.

Les retombées attendues du Padect concernent en premier lieu les collectivités territoriales, lesquelles disposeront désormais de moyens accrus pour mettre en œuvre leurs plans de développement communal. Les femmes et les jeunes figurent parmi les principaux bénéficiaires du programme, en tant qu’entrepreneurs, utilisateurs des services numériques ou acteurs des projets climatiques.

En favorisant la compétitivité locale, la transition numérique et la résilience écologique, le Padect ambitionne de faire des territoires béninois des moteurs du développement inclusif. 

Une réponse intégrée aux enjeux

La première composante du programme vise à créer un environnement local propice aux entreprises, avec une attention particulière aux petites et moyennes entreprises, notamment celles dirigées par des femmes.

La deuxième composante porte sur la transformation digitale des collectivités territoriales. Elle prévoit le renforcement de l’accès à internet haut et très haut débit dans plus de deux mille villages, la numérisation des services communaux et la promotion de services innovants dans les domaines de la santé, de l’agriculture et du commerce. L’Agence des systèmes d’information et du numérique (Asin) pilote cette transition pour, entre autres, l’extension du haut et très haut débit (3G et 4G) dans 2 128 villages, notamment autour des centres agricoles et sites administratifs locaux.

La troisième composante concerne le soutien à l’action climatique. Elle prévoit le financement de projets communautaires de résilience climatique, via le Fonds national pour l’environnement et le climat (Fnec) et le Fonds national de réponse aux catastrophes (Foncat). L’accent est mis sur les initiatives de préservation des ressources naturelles, à l’exclusion des grands travaux de génie civil.

La dernière composante concerne le renforcement des capacités institutionnelles. Elle appuie les principales structures chargées de la mise en œuvre du programme, notamment la Cellule de suivi des programmes économiques et financiers (Cspef), la direction du Financement du Développement et les autorités en charge de la régulation des marchés publics.

Des risques à gérer, des garde-fous mis en place

Le Rapport d’évaluation environnementale et sociale du Padect (Bad, juin 2025) conclut à une capacité satisfaisante du pays à gérer les risques et impacts associés, et classe le programme dans la catégorie de risque modéré. Ces risques concernent notamment la gestion des déchets numériques, le respect des normes électromagnétiques, les conflits fonciers ou encore les violences basées sur le genre.

Des mécanismes d’atténuation sont prévus à chaque phase de mise en œuvre du programme, depuis la préparation des projets jusqu’à leur exploitation. Des consultations publiques sont systématiquement prévues, de même que des mesures de renforcement des capacités pour les collectivités et les partenaires techniques.