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Evolution des échanges commerciaux: Entre sursaut des exportations et recul des importations

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Les exportations béninoises ont progressé de 4,1 % entre le troisième et le quatrième trimestre 2024, malgré un net repli en glissement annuel. À l’inverse, les importations ont baissé de 7,4 % sur la même période.

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 05 juin 2025 à 07h54 Durée 3 min.
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Le commerce extérieur du Bénin présente une configuration contrastée au dernier trimestre de l’année 2024. D’après les données de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INStaD), compilées par l’Observatoire du commerce, de l’industrie et des services (Ocis) dans son bulletin du premier trimestre 2025, les exportations de marchandises ont progressé de 4,1 % par rapport au trimestre précédent, tandis que les importations ont reculé de 7,4 % sur la même période. Une situation qui traduit à la fois un regain de la performance exportatrice et une baisse de la demande en produits importés. Après plusieurs trimestres en demi-teinte, les exportations du Bénin ont connu une embellie modérée. Certains groupes de produits phares ont porté cette reprise. Il s’agit “des graines et fruits oléagineux, des produits non déterminés autrement...” avec un bond remarquable de 29,2 points de pourcentage. “Le coton, à l’exclusion des linters, non cardé ni peigné” avec un point de +3,3. “Les autres graisses végétales fixes…” avec +3,2 points. Ces performances permettent de contenir la baisse annuelle des exportations, qui reste néanmoins significative, à -20,4 % par rapport au quatrième trimestre 2023. En valeur, les dix principaux produits exportés concentrent à eux seuls 88,7 % du total des exportations, soit plus de 100,3 milliards de F Cfa. Le coton se taille la part du lion avec 38 milliards de F Cfa, représentant 34 462 tonnes exportées, majoritairement à destination du Bangladesh. Suivent les graines oléagineuses avec 33,1 milliards de F Cfa, les tourteaux (5,6 milliards de F Cfa) et les fruits à coque comestibles (5,6 milliards de Fcfa). Cependant, le recul des exportations de fèves de soja (-13,4 points), de fruits à coque (-8,5 points) illustre la fragilité de cette reprise.

Quid des importations ?

Du côté des importations, la tendance reste résolument baissière. Sur les trois derniers mois de 2024, les achats à l’étranger ont chuté de 7,4 % par rapport au trimestre précédent, et de 17,7 % en glissement annuel. Ce recul est principalement lié à la diminution des importations de produits de grande consommation comme le riz (-4,5 points sur le trimestre, -1,8 point en glissement) et des produits énergétiques tels que les huiles de pétrole et bitume (-1,1 point). Le riz semi-blanchi, toujours en tête des produits importés, représente à lui seul 27,1 % de la valeur des importations, pour un montant de 85,8 milliards de Fcfa et un volume de près de 370 000 tonnes. Les huiles de pétrole (10,1 %) et les médicaments (2,9 %) complètent le podium des produits les plus importés. Au total, les dix premiers postes d’importation cumulent 55,5 % des importations, estimées à 275,1 milliards de F Cfa pour le trimestre.

Dans l’espace Cedeao, les exportations béninoises demeurent relativement modestes, totalisant 9,6 milliards de F Cfa. Le Nigéria reste le premier partenaire régional avec près de 50 % de ces échanges. Les exportations vers ce voisin concernent principalement les huiles de pétrole (4,1 milliards F Cfa), les machines industrielles (0,4 milliard F Cfa) et l’huile de palme (0,1 milliard F Cfa), souvent destinées à la réexportation. La Côte d’Ivoire (15,4 %) et le Togo (14,8 %) complètent le trio de tête, avec une palette de produits plus diversifiée allant des tissus de coton aux barres en acier.

À l’importation, l’Inde conserve sa place de premier fournisseur du Bénin. Outre le riz, elle exporte vers le pays des médicaments (2,8 milliards F Cfa), des vaccins (1,3 milliard F Cfa) et du matériel électrique (1,2 milliard F Cfa). La Chine suit avec des équipements industriels de manutention (6,6 milliards F Cfa) et de téléphonie (2,7 milliards F Cfa), tandis que la France se positionne en troisième fournisseur, notamment avec des médicaments (9,8 milliards F Cfa).

Malgré les performances du coton et des produits oléagineux, les exportations béninoises souffrent d’un essoufflement sur certains marchés. Du côté des importations, la baisse reflète à la fois une maîtrise des achats et une éventuelle contraction de la demande intérieure. Ces évolutions appellent à une stratégie commerciale plus résiliente, misant sur la diversification des produits exportés et la consolidation des partenariats régionaux et internationaux.