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Inflation au Bénin: Une stabilité globale avec des vulnérabilités

Economie
Les tensions sur les produits de première nécessité fragilisent les ménages les plus vulnérables, en particulier dans les  régions intérieures Les tensions sur les produits de première nécessité fragilisent les ménages les plus vulnérables, en particulier dans les régions intérieures

L’inflation au Bénin est contenue à 0,3 % en avril dernier, selon l’Instad. Une stabilité qui masque toutefois une hausse des prix alimentaires. 

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 13 mai 2025 à 07h15 Durée 3 min.
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L’Indice harmonisé des prix à la consommation (Ihpc) s’établit à 103,0 en avril 2025 contre 102,8 le mois précédent, selon le dernier Bulletin mensuel des prix publié par l’Institut national de la statistique et de la démographie (Instad). Cette hausse modérée des prix est tirée par les produits alimentaires dont les prix ont grimpé de 1,5 %, mais elle a été atténuée par les transports.

En effet, les tubercules, plantains et bananes à cuire connaissent une envolée des prix de 7,4 %, en raison du renchérissement de l’igname et de ses dérivés, notamment les cossettes. Les poissons et autres fruits de mer voient également leurs prix augmenter de 2,4 %, en lien avec la baisse de l’offre face des produits halieutiques à une demande accrue. Quant aux céréales, une hausse de 1,6 % est enregistrée sur les marchés du fait de la hausse des prix du maïs en grains séchés dont l’offre a baissé. Le maïs s’échange en moyenne à 263 F Cfa le kilo, avec des pics à 297 F à Lokossa. Le riz long tourne autour de 626 F Cfa et l’igname culmine à plus de 1 300 F Cfa à Porto-Novo. L’huile d’arachide, bien que locale, reste onéreuse à 1 578 F Cfa le litre en moyenne, tandis que l’essence «kpayo » coûte 578 F Cfa en moyenne.

Ainsi, les prix des produits de première nécessité confirment les tensions sur le panier de la ménagère, affectant directement le pouvoir d’achat des ménages les plus vulnérables.

Disparités 

La dynamique inflationniste a été partiellement freinée par la baisse du prix des carburants, en particulier l’essence «kpayo». En fait, les prix des transports reculent de 1,5 % avec un net fléchissement de 3,6 % pour l’essence. Cette évolution s’explique par une amélioration de l’offre observée sur les marchés informels.

Les produits locaux affichent globalement une hausse mensuelle de 0,6 %, alors que les produits importés enregistrent un repli de 0,5 %. En parallèle, l’indice relatif à l’inflation sous-jacente, c’est-à-dire celle excluant des phénomènes perturbateurs liés aux produits saisonniers et énergétiques, recule légèrement pour atteindre 101,5 contre 101,6 en mars.

Les évolutions régionales restent contrastées. Le Nord-Est affiche la plus forte progression mensuelle des prix (+1,0 %) et la plus forte hausse trimestrielle (+4,0 %), tandis que le Sud-Est reste stable et enregistre une baisse annuelle de 3,7 %.

Tendances trimestrielle et annuelle

Entre janvier et avril 2025, les prix à la consommation ont progressé de 2,3 %. Cette tendance est alimentée par la hausse des prix des produits alimentaires de 6,1 %, mais aussi par ceux des vêtements (1,2 %), des services de santé (1,6 %) ou encore des services d’enseignement (0,6 %). A l’inverse, les secteurs du transport, de l’information et de la communication ainsi que des services de restauration enregistrent des baisses.

Les produits frais affichent une forte hausse trimestrielle de 5,9 %, contre une légère baisse de 0,8 % pour les produits énergétiques. Le secteur primaire se distingue avec une hausse de 5,8 %, suivi par le secondaire (2,4 %) et les services (0,6 %).

En glissement annuel, le niveau général des prix progresse de 0,8 %. Cette hausse est portée par plusieurs divisions de consommation, notamment l’alimentation (3,5 %), la santé (2,8 %), les vêtements et les transports (2,2 % chacun). Toutefois, certains secteurs comme le logement, l’énergie, les loisirs ou encore les services financiers connaissent une baisse des prix.

Le taux d’inflation moyen annuel, qui sert d’indicateur de convergence dans l’espace Uemoa, ressort à 1,2 % à fin avril. Il reste donc largement en dessous du seuil communautaire de 3 % et traduit une baisse de 0,2 point de pourcentage par rapport au mois précédent.