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Journées scientifiques de l’économie béninoise: Une plateforme d’échanges pour bâtir l’avenir

Economie
Chercheurs et décideurs publics unissent leurs réflexions pour renforcer les institutions et  impulser une nouvelle dynamique au développement du Bénin Chercheurs et décideurs publics unissent leurs réflexions pour renforcer les institutions et impulser une nouvelle dynamique au développement du Bénin

La 6ᵉ édition des Journées scientifiques de l’économie béninoise (Jseb) s’est ouverte, jeudi 27 novembre à Cotonou. Pendant deux jours, des chercheurs venus de 15 pays et les décideurs publics ont analysé le rôle déterminant des institutions dans la prospérité des nations. 

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 01 déc. 2025 à 02h16 Durée 3 min.
#économie béninoise

A l’heure où les mutations économiques mondiales exigent des États une capacité d’anticipation sans faille, la réflexion scientifique apparaît plus que jamais comme un levier stratégique pour éclairer l’action publique. En misant sur le dialogue entre chercheurs, universitaires et décideurs, le Bénin affirme sa volonté d’impulser une nouvelle dynamique à son développement, fondée sur la rigueur de l’analyse, la qualité des institutions et l’efficacité des politiques publiques. En ce sens, les Journées scientifiques de l’économie béninoise (Jseb) viennent pour concrétiser cette ambition. La 6ᵉ édition s’est ouverte, jeudi 27 novembre, réunissant universitaires, experts, décideurs publics et Partenaires techniques et financiers autour du thème : « Institutions et prospérité des nations ». Pendant deux jours, les participants ont débattu du rôle central que jouent les institutions dans la construction de Nations stables, productives et inclusives. Aristide Medenou, directeur général de l’Économie, a rappelé les objectifs de cet événement devenu incontournable. « Les Journées scientifiques de l’Économie béninoise poursuivent une double vocation. La première est de renforcer le pont entre la recherche scientifique et la prise de décisions publiques. La seconde est de débattre de travaux de recherche porteurs de recommandations opérationnelles capables d’avoir un impact concret sur notre économie et sur l’Afrique», a-t-il fait savoir. Selon lui, le thème de cette année s’aligne sur l’évolution des réflexions engagées lors des précédentes éditions. Après avoir exploré l’importance du capital humain en 2024, il s’agit cette année de mettre en lumière la qualité de la gouvernance, pilier de tout développement durable. « Les nations qui prospèrent durablement sont celles qui parviennent à bâtir des institutions solides capables de réduire les inefficiences et d’assurer la stabilité », a-t-il insisté. Pour cette édition, le comité scientifique a reçu près d’une centaine d’articles. Après une sélection rigoureuse, 42 travaux seront présentés, couvrant des thématiques allant de la gouvernance économique aux dynamiques de développement politique, en passant par l’efficacité des politiques publiques. Le meilleur article sera récompensé par le Prix Jseb 2025, tandis que les contributions les plus remarquables seront publiées dans une revue internationale spécialisée.

Soutenir la croissance

Le prestige de l’événement est renforcé cette année par la participation de plusieurs professeurs et chercheurs de renommée mondiale dont le professeur James Robinson, économiste et auteur du célèbre ouvrage “Pourquoi les nations échouent” qui lui a valu le prix Nobel 2024 de l’économie. Hermann Orou Takou, directeur de cabinet du ministre de l’Économie et des Finances, a salué cette occasion unique pour les chercheurs béninois de débattre avec les esprits les plus influents dans l’étude du lien entre institutions et développement. Il a rappelé les efforts réformateurs engagés par le Bénin depuis 2016, dont la modernisation de la gouvernance économique, le renforcement des institutions, la digitalisation des services publics, la mise en place d’agences spécialisées et la réforme de la justice économique. Ces transformations structurelles ont significativement renforcé la confiance des investisseurs et amélioré l’attractivité du pays. « L’indice de perception de la corruption s’est accru de 9 points entre 2016 et 2024 et le Bénin a gagné 26 places au classement de Transparency International», a-t-il précisé. Pour autant, de nombreux défis demeurent. «Les réflexions de ces Journées nous permettront d’identifier de nouveaux leviers institutionnels pour soutenir la croissance, la stabilité et la cohésion sociale dans un contexte régional en mutation », a déclaré le directeur de cabinet, appelant à des échanges sincères et ambitieux.

Présent à l’ouverture, Titus Oladayo Osundina, représentant résident du Pnud au Bénin, a réaffirmé l’appui de son institution au gouvernement dans la consolidation de l’État et la professionnalisation des administrations. « Le renforcement des capacités institutionnelles fait partie de l’Adn du Pnud. Nous sommes prêts à accompagner le Bénin dans sa quête d’un développement harmonieux et inclusif », a-t-il assuré. Cette 6ᵉ édition se veut un espace de collaboration fertile entre universitaires et décideurs publics. Les débats prévus permettront d’examiner, avec rigueur scientifique et regard comparatif, les enjeux institutionnels auxquels le Bénin fait face tels que l’efficacité des politiques publiques, la résilience des institutions, la gouvernance économique, la justice, la transparence ou encore le rôle des administrations dans la performance économique.