La Nation Bénin...
Le
cabinet Secretariat a publié, jeudi 10 avril dernier, un rapport intitulé
« Global financial and economic crime outlook 2025 », qui fournit une analyse
des tendances et risques liés à la criminalité économique et financière pour
l’année en cours. Le rapport introduit le Secretariat economic crime index
(Seci), un indice d’évaluation des efforts en matière de lutte contre la
criminalité économique et financière dans 177 pays, dont le Bénin, qui
enregistre des avancées significatives ces dernières années.
Secretariat,
cabinet spécialisé en gestion de risques, a publié, jeudi 10 avril dernier, la
première édition du « Global financial and economic crime outlook ». Ce rapport
offre une analyse prospective des menaces émergentes en matière de criminalité
économique et financière en 2025, tout en intégrant des données récentes pour
évaluer les vulnérabilités actuelles dans 177 pays. Pour ce faire, le cabinet
s’est appuyé sur le Secretariat economic crime index (Seci), un indice unique
qui synthétise les données issues de l’indice de Bâle sur le blanchiment
d’argent, de l’indice de perception de la corruption de Transparency
International et de l’indice de criminalité organisée de l’Initiative mondiale
contre la criminalité transnationale organisée. « Le Seci est un indice
composite, allant de 0 (risque minimal) à 4 (risque maximal), qui intègre trois
dimensions cruciales de la criminalité économique : le crime organisé, la
corruption et le blanchiment d’argent. Il est construit à partir d’une moyenne
pondérée des données de trois indices de référence mondiaux reconnus : l’indice
de criminalité organisée, l’indice de perception de la corruption et l’indice
Aml de Bâle sur le blanchiment d’argent », précise le rapport. Grâce à l’indice
Seci, Secretariat a établi un classement
actualisé des pays les plus résilients à la criminalité économique et
financière. Ledit classement met en lumière les progrès réalisés à l’échelle
mondiale dans le cadre de la lutte contre les crimes économiques et financiers.
Il souligne aussi que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour mieux
combattre ces infractions qui demeurent une source de préoccupation majeure
dans de nombreux pays.
Avancées notables au Bénin
Dans
le classement dévoilé par Secretariat pour l’édition inaugurale du Global
financial and economic crime outlook, le Bénin a un score Seci de 2,39, et se
retrouve parmi les « réformateurs réactifs », une catégorie regroupant les pays
ayant, pour diverses raisons, du mal à lutter efficacement contre les crimes
économiques et financiers, malgré une volonté politique manifeste. « Ces pays
sont encore confrontés à des difficultés pour lutter efficacement contre la
criminalité financière », indique le rapport. À travers ce classement,
Secretariat exhorte les autorités béninoises à poursuivre les réformes initiées
depuis plusieurs années en matière d’amélioration des normes éthiques de la vie
publique et de lutte contre les crimes financiers et économiques.
Il
convient ici de préciser que depuis 2016, le gouvernement béninois s’est
fermement engagé à éradiquer les infractions ou crimes sous-jacents qui
génèrent des flux financiers illicites et entravent le développement du pays
depuis des décennies. L’adoption d’un nouveau code pénal intégrant la plupart
des actes de corruption et pratiques assimilées, la création du
Haut-commissariat à la prévention de la corruption (Hcpc) ainsi que la création
de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet)
témoignent de cet engagement. La création de la Cellule d’analyse et de
traitement des plaintes et dénonciations (Cpd), un dispositif de gestion des plaintes
et dénonciations des actes de corruption et de mauvaise gouvernance, est un
autre exemple illustrant les efforts des autorités béninoises.
Par
ailleurs, le gouvernement a récemment acté la mise en place d’un système
d’information et de gestion électronique de la commande publique, franchissant
ainsi une nouvelle étape dans son processus d’assainissement de la gouvernance.
Dans un contexte marqué par une fragmentation économique croissante et des avancées technologiques rapides, la lutte contre la criminalité économique et financière demeure un défi complexe. Si le chemin est encore semé d’embûches, les initiatives lancées, ces dernières années au Bénin, témoignent d’une volonté claire du gouvernement d’inscrire le pays dans une dynamique de développement alliant transparence et éthique.