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Maryse Lokossou, directrice de la Caisse des dépôts et consignations: « Nous transformons l'épargne nationale en projets concrets… »

Economie
Maryse Lokossou, directrice de la Caisse des dépôts et consignations Maryse Lokossou, directrice de la Caisse des dépôts et consignations

Avec près de 940 milliards de francs Cfa mobilisés, la Caisse des dépôts et consignations du Bénin s’impose comme un acteur central du financement du développement. L’institution transforme des ressources domestiques dormantes en investissements concrets et se veut un bailleur de choix du développement national. 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 08 oct. 2025 à 08h46 Durée 3 min.
#Caisse des dépôts et consignations #Développement

Depuis sa création, la Caisse des dépôts et consignations du Bénin (Cdcb) est régie par un principe fondamental, celui de la gestion des ressources domestiques. Ces dernières proviennent de deux grandes catégories. La première regroupe les dépôts liés aux excédents des fonds de retraite, aux comptes en déshérence ainsi qu’aux activités notariales et judiciaires. La seconde concerne les consignations administratives et judiciaires. L’institution a réussi à mobiliser, au 31 décembre 2024, près de 940 milliards de francs Cfa, soit une progression de 16 % par rapport à 2023. « Ces fonds proviennent exclusivement de ressources béninoises, jusque-là oisives, que nous avons réorientées vers l’intérêt général », souligne la directrice générale, Maryse Lokossou. « Nous sommes un acteur novateur de l’écosystème bancaire et financier avec une mission claire, sécuriser et mobiliser les ressources pour les transformer en projets concrets au service du développement de notre pays », a déclaré madame Lokossou lors d’une récente rencontre avec des médias. Elle a rappelé que l’ambition de l’institution est non seulement d’amplifier l’impact des projets financés, mais aussi de renforcer la transparence et de valoriser les résultats obtenus.

Dans l’écosystème bancaire et financier béninois, la Cdc prend donc une place de plus en plus importante et s’impose progressivement comme un catalyseur de financement. « Notre responsabilité n’est pas seulement de garder ces ressources, mais de les optimiser pour qu’elles rapportent et profitent au plus grand nombre », explique pour sa part le directeur financier de l’institution.

En quelques années, la Cdc Bénin s’est imposée comme un acteur incontournable de l’économie nationale. En sécurisant et en valorisant des ressources domestiques longtemps inactives, elle contribue directement à la transformation économique et sociale du pays. « Nous voulons être perçus comme un partenaire de confiance, un bras financier de l’État, mais aussi comme un catalyseur d’initiatives privées », résume Maryse Lokossou.

Avec la consolidation de ses acquis et l’élargissement de ses initiatives, la caisse s’annonce comme l’un des leviers majeurs du financement des projets structurants dans le pays au service de la prospérité partagée. «L’institution a démarré fort. C’est un bébé qui a grandi très vite », rappelle-t-elle. Pour elle, l’enjeu aujourd’hui est de maintenir la dynamique enclenchée, mais aussi de la sécuriser. Cela passe par deux axes : la diversification des ressources et la consolidation des investissements. Si pour l’instant, l’essentiel des fonds collectés proviennent de la Caisse nationale de sécurité sociale, l’institution veut élargir sa base de financement afin de varier ses sources. Elle quête de nouvelles niches. Il y a donc nécessité, admet la directrice, de trouver un meilleur équilibre entre projets nouveaux et projets en exploitation.

 

Soutenir l’économie

Le gouvernement du président Patrice Talon, à travers la Caisse des dépôts et consignations  a montré que le Bénin est capable de financer une partie de son développement grâce à de nouvelles niches de ressources locales, qui sont des ressources au-delà des recettes traditionnelles des régies, souligne Maryse Lokossou. Elle y voit une innovation majeure, et une preuve de maturité financière. « Quand nous soutenons une Petite et moyenne entreprise, ce ne sont pas seulement des lignes budgétaires, mais ce sont des jeunes qui vont avoir accès à leur premier emploi », apprécie-t-elle. « Nous transformons l'épargne nationale et les fonds confiés en leviers de croissance et en projets concrets qui changent la vie des populations », reconnait-elle modestement.

Ces acquis et résultats fondent les ambitions futures de la caisse qui s’impose comme un acteur central du financement du développement en accompagnant les grands projets publics et privés. « Nous voulons stimuler la croissance économique de notre pays et l'innovation en donnant aux Pme et aux jeunes entrepreneurs les moyens de réussir… Nous voulons renforcer la confiance en restant un gestionnaire transparent, rigoureux et proche des réalités des Béninois », assure-t-elle. Faire en sorte que chaque franc mobilisé par la Caisse se traduise en progrès tangible pour les populations.

Travailler sur les projets et attirer des partenaires

Bien plus qu’un challenge, il faut y voir le vœu profond de cette structure qui entend aussi travailler au renforcement des cofinancements sur ses projets et attirer beaucoup plus de partenaires financiers internationaux pour accompagner les promoteurs. Arriver aussi à diversifier les investissements, c’est l’autre enjeu de la caisse qui a déjà réussi à cofinancer des projets avec la Banque ouest africaine de développement (Boad) et la Banque d’investissement et de commerce de la Cedeao (Bidc). Un Projet concernant la transformation de la noix de cajou, un autre sur la transformation de coton en textile, et un 3e projet de production de la farine panifiable à base de manioc donnent une idée des engagements de la caisse. Si les premiers projets sont déjà en exploitation, le troisième a été approuvé. « Nous sommes en train d'accompagner le promoteur pour boucler son financement, ce qui est déjà fait. Donc d'ici à la fin d'année, c'est un projet qui devrait pouvoir démarrer », laisse entendre Maryse Lokossou. Derrière cet engagement, c’est aussi quelque vingt mille emplois. « Ces projets nous permettent également d'assurer un verdissement du mix énergétique national et nous permettent de développer notre économie… C’est un cercle vertueux qui se crée et qui contribue à l'équilibre de la balance commerciale », apprécie-t-elle.