La Nation Bénin...
Avec
près de 940 milliards de francs Cfa mobilisés, la Caisse des dépôts et
consignations du Bénin s’impose comme un acteur central du financement du
développement. L’institution transforme des ressources domestiques dormantes en
investissements concrets et se veut un bailleur de choix du développement
national.
Depuis
sa création, la Caisse des dépôts et consignations du Bénin (Cdcb) est régie
par un principe fondamental, celui de la gestion des ressources domestiques.
Ces dernières proviennent de deux grandes catégories. La première regroupe les
dépôts liés aux excédents des fonds de retraite, aux comptes en déshérence
ainsi qu’aux activités notariales et judiciaires. La seconde concerne les
consignations administratives et judiciaires. L’institution a réussi à
mobiliser, au 31 décembre 2024, près de 940 milliards de francs Cfa, soit une
progression de 16 % par rapport à 2023. « Ces fonds proviennent exclusivement
de ressources béninoises, jusque-là oisives, que nous avons réorientées vers
l’intérêt général », souligne la directrice générale, Maryse Lokossou. « Nous
sommes un acteur novateur de l’écosystème bancaire et financier avec une
mission claire, sécuriser et mobiliser les ressources pour les transformer en
projets concrets au service du développement de notre pays », a déclaré madame
Lokossou lors d’une récente rencontre avec des médias. Elle a rappelé que
l’ambition de l’institution est non seulement d’amplifier l’impact des projets
financés, mais aussi de renforcer la transparence et de valoriser les résultats
obtenus.
Dans
l’écosystème bancaire et financier béninois, la Cdc prend donc une place de
plus en plus importante et s’impose progressivement comme un catalyseur de
financement. « Notre responsabilité n’est pas seulement de garder ces
ressources, mais de les optimiser pour qu’elles rapportent et profitent au plus
grand nombre », explique pour sa part le directeur financier de l’institution.
En
quelques années, la Cdc Bénin s’est imposée comme un acteur incontournable de
l’économie nationale. En sécurisant et en valorisant des ressources domestiques
longtemps inactives, elle contribue directement à la transformation économique
et sociale du pays. « Nous voulons être perçus comme un partenaire de
confiance, un bras financier de l’État, mais aussi comme un catalyseur
d’initiatives privées », résume Maryse Lokossou.
Avec
la consolidation de ses acquis et l’élargissement de ses initiatives, la caisse
s’annonce comme l’un des leviers majeurs du financement des projets
structurants dans le pays au service de la prospérité partagée. «L’institution
a démarré fort. C’est un bébé qui a grandi très vite », rappelle-t-elle. Pour
elle, l’enjeu aujourd’hui est de maintenir la dynamique enclenchée, mais aussi
de la sécuriser. Cela passe par deux axes : la diversification des ressources
et la consolidation des investissements. Si pour l’instant, l’essentiel des
fonds collectés proviennent de la Caisse nationale de sécurité sociale,
l’institution veut élargir sa base de financement afin de varier ses sources.
Elle quête de nouvelles niches. Il y a donc nécessité, admet la directrice, de
trouver un meilleur équilibre entre projets nouveaux et projets en
exploitation.
Soutenir l’économie
Le
gouvernement du président Patrice Talon, à travers la Caisse des dépôts et
consignations a montré que le Bénin est
capable de financer une partie de son développement grâce à de nouvelles niches
de ressources locales, qui sont des ressources au-delà des recettes
traditionnelles des régies, souligne Maryse Lokossou. Elle y voit une
innovation majeure, et une preuve de maturité financière. « Quand nous soutenons
une Petite et moyenne entreprise, ce ne sont pas seulement des lignes
budgétaires, mais ce sont des jeunes qui vont avoir accès à leur premier emploi
», apprécie-t-elle. « Nous transformons l'épargne nationale et les fonds
confiés en leviers de croissance et en projets concrets qui changent la vie des
populations », reconnait-elle modestement.
Ces acquis et résultats fondent les ambitions futures de la caisse qui s’impose comme un acteur central du financement du développement en accompagnant les grands projets publics et privés. « Nous voulons stimuler la croissance économique de notre pays et l'innovation en donnant aux Pme et aux jeunes entrepreneurs les moyens de réussir… Nous voulons renforcer la confiance en restant un gestionnaire transparent, rigoureux et proche des réalités des Béninois », assure-t-elle. Faire en sorte que chaque franc mobilisé par la Caisse se traduise en progrès tangible pour les populations.
Travailler sur les projets et attirer des partenaires
Bien
plus qu’un challenge, il faut y voir le vœu profond de cette structure qui
entend aussi travailler au renforcement des cofinancements sur ses projets et
attirer beaucoup plus de partenaires financiers internationaux pour accompagner
les promoteurs. Arriver aussi à diversifier les investissements, c’est l’autre
enjeu de la caisse qui a déjà réussi à cofinancer des projets avec la Banque
ouest africaine de développement (Boad) et la Banque d’investissement et de
commerce de la Cedeao (Bidc). Un Projet concernant la transformation de la noix
de cajou, un autre sur la transformation de coton en textile, et un 3e projet
de production de la farine panifiable à base de manioc donnent une idée des
engagements de la caisse. Si les premiers projets sont déjà en exploitation, le
troisième a été approuvé. « Nous sommes en train d'accompagner le promoteur
pour boucler son financement, ce qui est déjà fait. Donc d'ici à la fin
d'année, c'est un projet qui devrait pouvoir démarrer », laisse entendre Maryse
Lokossou. Derrière cet engagement, c’est aussi quelque vingt mille emplois. «
Ces projets nous permettent également d'assurer un verdissement du mix
énergétique national et nous permettent de développer notre économie… C’est un
cercle vertueux qui se crée et qui contribue à l'équilibre de la balance
commerciale », apprécie-t-elle.
Maryse Lokossou, directrice de la Caisse des dépôts et consignations