La Nation Bénin...
Invité de l’émission Club de l’Economiste hier jeudi 2 octobre, Ngueto Tiraïna Yambaye, directeur général du Fonds africain de garantie et de coopération économique (Fagace), a salué les mutations opérées par le Bénin et souligné le rôle central du secteur privé dans la dynamique de croissance du continent.
Le Fonds africain de garantie et de coopération économique (Fagace) était à l’honneur, hier jeudi 2 octobre, à l’occasion de l’émission Club de l’Economiste. Au cours des échanges, Ngueto Tiraïna Yambaye, directeur général de l’institution panafricaine, est revenu sur le rôle du Fagace, ses mutations récentes et son importance dans le financement accéléré du développement en Afrique. Tout en rappelant le paradoxe d’un continent riche en ressources mais encore sous-financé, il a mis en exergue les performances du Bénin, présenté comme un exemple inspirant pour l’ensemble des pays membres. «Heureusement, pour le cas du Bénin, nous avons une économie qui bouge, une économie qui croît, dont l’esprit entrepreneurial de la population n’est plus à démontrer », a affirmé le directeur général du Fagace. Depuis cinq ans, le Bénin enregistre des résultats remarquables. Ngueto Tiraïna Yambaye n’a pas hésité à classer l’économie béninoise parmi les plus performantes du continent. Les banques béninoises, a-t-il souligné, travaillent en bonne intelligence avec le Fagace et le secteur privé pour stimuler la production locale. Cette collaboration ouvre la voie à un objectif stratégique qui est de faire du Bénin un pays exportateur net de produits alimentaires. « Nous devons créer un secteur privé rural capable de servir non seulement l’économie béninoise mais aussi l’Afrique », a-t-il insisté, appelant à capitaliser sur le dynamisme entrepreneurial observé dans les zones rurales. Au-delà de ses réussites internes, le Bénin devient aussi un modèle pour les autres pays. Grâce à l’Institut du Fagace, un centre de réflexion et de partage d’expériences, les meilleures pratiques sont diffusées dans la sous-région, conformément à la vision de l’apprentissage par les pairs.
Créé
pour accompagner le financement du développement en Afrique, le Fagace s’est
radicalement modernisé au cours des cinq dernières années.
«
L’institution a connu plusieurs mutations et s’est transformée pour pouvoir
mieux travailler avec les banques, les marchés financiers et les porteurs de
projets », a expliqué Ngueto Tiraïna Yambaye. L’objectif est de lever le
principal obstacle à l’émergence africaine, celui du sous-financement
structurel. Le directeur général a insisté sur la mission de l’organisation qui
est de garantir les financements, soutenir les investisseurs et faciliter
l’accès au crédit pour le secteur privé. Selon lui, seule une implication
accrue du secteur privé permettra de générer davantage d’emplois, de créer de
la richesse et d’accélérer la prospérité partagée.
Au service des Etats et des populations
Le
directeur général du Fagace a tenu à rappeler la philosophie qui guide son
institution. « Le Fagace est une institution au service des populations et des
États, et non l’inverse », a-t-il clarifié. Pour lui, les transformations
opérées depuis cinq ans ont renforcé l’efficacité et l’attractivité de
l’institution. Aujourd’hui, le Fagace bénéficie d’une meilleure notation sur le
marché financier international, gage de crédibilité et de solidité. Cette
reconnaissance témoigne de la confiance dont il jouit auprès des partenaires
mondiaux. L’institution est désormais très sollicitée, ce qui conforte sa
stratégie de croissance et d’expansion. Fort des acquis de sa transformation,
le Fagace prépare déjà la prochaine phase de son développement, avec une vision
stratégique sur la période 2026-2030. L’un des grands défis à venir sera le
renforcement de ses fonds propres, afin de soutenir davantage d’investissements
et de projets structurants. Le directeur général a également annoncé un
élargissement significatif de la base des pays membres, passant de 14 à 25.
Cette extension consolidera le rôle du Fagace comme acteur incontournable du
financement en Afrique. Au-delà des perspectives techniques et
institutionnelles, Ngueto Tiraïna Yambaye a tenu un discours empreint
d’optimisme. « L’Afrique est la frontière de la nouvelle croissance et du
développement du monde », a-t-il lancé, invitant à garder foi dans le potentiel
du continent. Si le sous-financement reste un obstacle majeur, il est convaincu
que les solutions résident dans l’intelligence collective, la coopération entre
États, institutions financières et secteur privé, ainsi que dans la
valorisation des expériences réussies comme celle du Bénin.
Ngueto Tiraïna Yambaye