La Nation Bénin...
Malgré
un environnement international marqué par l’incertitude, l’Uemoa continue
d’afficher une croissance robuste, soutenue par des fondamentaux économiques
solides. Toutefois, cette dynamique positive reste exposée à plusieurs risques
internes et externes, incitant à la prudence tant chez les autorités que chez
les acteurs économiques.
L’Union
économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) entrevoit des perspectives
économiques globalement favorables pour les mois à venir, portées par une
dynamique interne robuste. Selon la dernière Note de conjoncture dans les Etats
de l’Uemoa (Bceao, avril 2025), l’activité économique dans l’Union devrait
s’intensifier, soutenue par une demande intérieure dynamique et une progression
constante dans des secteurs structurants tels que l’agriculture vivrière, les
activités extractives, le commerce, les services, les transports et les
bâtiments et travaux publics (Btp). Selon les prévisions de la Banque centrale,
la croissance du produit intérieur brut (Pib) en glissement annuel atteindrait
7,3 % au deuxième trimestre 2025 puis 7,4 % au troisième trimestre, après une
estimation de 7,1 % au premier trimestre.
Cette
évolution favorable est corroborée par les anticipations positives des chefs
d’entreprise, recueillies dans l’enquête de conjoncture de la Bceao. La
solidité des services et de l’industrie manufacturière constitue également un
levier déterminant du dynamisme économique régional.
Toutefois,
ces perspectives demeurent sensibles aux tensions géopolitiques, à
l’instabilité sécuritaire et aux incertitudes climatiques.
Expansion monétaire maîtrisée
La croissance de la masse monétaire dans l’Union est également notable. À fin mars 2025, elle s’établit à 12,8 % en glissement annuel, en hausse de 0,6 point par rapport à février. Cette progression chiffrée à 6 052,3 milliards de francs Cfa est principalement liée à l’augmentation des créances intérieures (+9,2 %) et à la consolidation des Avoirs extérieurs nets (Aen) des institutions de dépôt.
En détail, les créances nettes sur les administrations publiques centrales progressent de 16,8 %, tandis que les créances sur l’économie enregistrent une hausse plus modérée (+4,0 %). Du côté des composantes, la masse monétaire augmente sous l’effet de la hausse des dépôts (+10,7 %) et de la circulation fiduciaire (+19,7 %).
En
ce qui concerne le niveau général des prix, la Bceao anticipe un taux
d’inflation de 2,0 % en avril et en mai 2025, en glissement annuel. Cette
stabilité des prix résulte d’un repli des cours mondiaux des denrées
alimentaires, notamment le blé, le sucre et le lait. A cela s’ajoute
l’approvisionnement progressif des marchés de l’Union en céréales issues de la
campagne agricole 2024-2025, dont la production a augmenté de 3 %.
Autre facteur de modération de l’inflation : la baisse des prix du carburant décidée en Côte d’Ivoire début avril, avec des réductions respectives de 2,3 % pour l’essence et 2,1 % pour le gasoil. Toutefois, l’insécurité dans certaines régions et les nouvelles barrières tarifaires entre les pays de l’Union et les États-Unis pourraient atténuer l’effet modérateur de ces facteurs favorables.