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Perspectives économiques du Fmi: L’Afrique face aux turbulences de l’économie mondiale (Une croissance attendue à 4,0 % en 2025 et 4,3 % en 2026)

Economie
Les performances relevées restent insuffisantes pour répondre aux défis du développement  et à la création massive d’emplois sur le continent Les performances relevées restent insuffisantes pour répondre aux défis du développement et à la création massive d’emplois sur le continent

Pour l’Afrique subsaharienne, la trajectoire de croissance reste positive mais fragile sous l’effet des tensions commerciales mondiales, de la volatilité des marchés et de la persistance de vulnérabilités structurelles. Le Fmi insiste sur des politiques publiques plus efficaces pour renforcer la résilience économique.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 31 juil. 2025 à 08h32 Durée 3 min.
#Economie mondiale #Afrique #Fmi

Dans un contexte mondial dominé par des tensions commerciales entre grandes puissances, une inflation encore élevée et des incertitudes géopolitiques persistantes, l’Afrique subsaharienne poursuit sa trajectoire de croissance modérée. Selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (Fmi) publiées fin juillet, la région devrait enregistrer une croissance de 4,0 % en 2025, un niveau stable par rapport à 2024, avant une légère accélération à 4,3 % en 2026.

Ces chiffres traduisent une certaine résilience économique dans un environnement mondial peu favorable. Toutefois, souligne le Fmi, cette performance reste insuffisante pour répondre aux défis du développement et à la création massive d’emplois sur le continent.

Parmi les grandes économies de la région, la croissance au Nigeria devrait atteindre 3,4 % en 2025, soit une révision à la hausse de 0,4 point par rapport aux prévisions d’avril. En revanche, l’Afrique du Sud maintient une dynamique plus modeste, avec une croissance qui ressortirait à 1,0 % en 2025, après seulement 0,5 % en 2024, selon les données du Fmi.

Conjoncture encore incertaine

Le Fmi alerte sur les nombreux risques qui planent sur l’économie mondiale, dont les répercussions se feront sentir en Afrique. La hausse des droits de douane et les tensions commerciales persistantes entre les Etats-Unis et la Chine ont ravivé l’incertitude. Bien que des suspensions tarifaires aient été décidées entre les Etats-Unis d’Amérique et la Chine, leur échéance fixée à août 2025 pourrait relancer les craintes de fragmentation économique. Le rebond des droits pourrait ralentir la croissance.

A cela s’ajoute la hausse continue des déficits publics dans plusieurs pays avancés, notamment les Etats-Unis et la France, qui pourrait provoquer une remontée des taux d’intérêt à long terme, avertit le Fmi. Pour les économies africaines, un tel resserrement monétaire international engendrerait un accès au financement international plus coûteux, dans un contexte où le poids élevé de la dette publique demeure préoccupant.

Le rapport du Fmi prévoit une baisse des cours des produits énergétiques, avec notamment une diminution de 7 % du prix du pétrole en 2025. Cette évolution pourrait réduire les recettes d’exportation des pays producteurs d’hydrocarbures, à l’image du Nigeria, de l’Angola ou du Tchad.

Volatilité extérieure

L’institution souligne cependant que, jusqu’à présent, les tensions géopolitiques au Moyen-Orient ont eu un impact limité sur l’offre physique, même si elles pourraient entraîner une hausse des primes de risque sur les marchés.

Par ailleurs, la dépréciation du dollar américain pourrait offrir un répit temporaire aux pays africains, en facilitant un certain assouplissement monétaire local et en réduisant le coût de la dette libellée en devises étrangères. Cet effet demeure toutefois incertain, compte tenu des variations des marchés des changes.

Le Fmi appelle les gouvernements africains à poursuivre les réformes en profondeur. Dans un contexte de marges budgétaires limitées, il est impératif d’améliorer la mobilisation des ressources fiscales, de renforcer l’efficacité des dépenses publiques et de mieux cibler les mesures sociales, exhorte-t-il.

Le rapport recommande également des réformes structurelles de long terme, notamment l’amélioration des compétences sur les marchés du travail, la simplification des réglementations pour les entreprises, le soutien à l’innovation et à l’adoption des technologies numériques.