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Politique monétaire: Maintien des taux directeurs pour la stabilité et la croissance

Economie
Banque centrale des États de l'Afrique de l'ouest (Bceao) Banque centrale des États de l'Afrique de l'ouest (Bceao)

Réuni le 4 décembre à Dakar au Sénégal, le Comité de politique monétaire (Cpm) de la Bceao a décidé de maintenir les taux directeurs en vigueur depuis décembre 2023. Cette décision s'inscrit dans un contexte de croissance économique soutenue mais aussi de tensions inflationnistes et de défis géopolitiques.

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 06 déc. 2024 à 07h17 Durée 2 min.
#BCEAO

La Banque centrale des États de l'Afrique de l'ouest (Bceao) a opté pour la stabilité en maintenant le taux principal directeur à 3,50 % et le taux d'intérêt sur le guichet de prêt marginal à 5,50 %. Cette décision, prise lors de la réunion ordinaire du Comité de politique monétaire (Cpm) tenu à Dakar, traduit la volonté de soutenir la dynamique économique actuelle tout en gardant un œil vigilant sur les pressions inflationnistes. Depuis leur ajustement en décembre 2023, ces taux visent à encourager un financement adéquat des économies des huit pays membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). L'activité économique dans l'espace continue de montrer des signes de vigueur. En 2024, la croissance économique a atteint 6,0 % et devrait s'accélérer pour atteindre 6,3 % en 2025. Ces performances sont portées par une hausse notable des crédits accordés aux entreprises et aux particuliers, qui ont progressé de 5,9 % en rythme annuel à fin septembre 2024. Cependant, cette expansion s'accompagne de défis structurels, notamment dans le secteur agricole qui peine encore à répondre à la demande en produits vivriers. Ce déficit de l'offre locale affecte directement l'inflation, une clé variable suivie de près par l’institution bancaire. Malgré une légère décrue à 3,4 % en octobre 2024, le taux d'inflation reste au-dessus de la fourchette cible de 1 % à 3 % visée par la Banque centrale. Pour l'année 2024, l'inflation est prévue à 3,6 %, contre 3,7 % en 2023. Les risques haussiers pour 2025 sont significatifs, selon le communiqué de la Banque. Ces risques concernent la situation sécuritaire dans certains pays, l’impact de conditions climatiques défavorables sur la production agricole et les effets des tensions géopolitiques et commerciales sur les prix mondiaux des produits énergétiques et alimentaires. Ces facteurs pourraient compliquer davantage la maîtrise des prix dans les mois à venir. Dans ce contexte, la Bceao reste attentive. Le Comité de politique monétaire a réaffirmé son engagement à surveiller de près l'évolution des conditions économiques et financières. Si la situation l'exige, la Banque centrale se dit prête à ajuster ses politiques pour garantir la stabilité économique et monétaire de l'Union. Sur le plan extérieur, l’Union enregistre des progrès notables. La consolidation prévue du compte courant, associée à une mobilisation accumulée de ressources extérieures, contribue à renforcer la viabilité financière et monétaire de l'Union. Cette évolution constitue un filet de sécurité important face à la préférence des marchés internationaux, tout en soutenant les efforts de développement des États membres. En maintenant ses taux, la Bceao adresse un signal clair aux banques, aux entreprises et aux investisseurs afin que la stabilité reste une priorité. Ce choix vise à assurer un environnement propice aux affaires, à encourager les investissements et à renforcer la confiance dans les économies des pays membres.