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Prix et consommation dans l’Uemoa: Une inflation maintenue négative grâce aux produits alimentaires

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L’inflation reste en territoire négatif, s’établissant à -1,3 % en septembre dernier dans l’espace Uemoa. Une situation rare sur le continent, largement liée au recul marqué des prix des produits alimentaires et à de bonnes conditions d’approvisionnement.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 24 nov. 2025 à 17h56 Durée 4 min.
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Le niveau général des prix à la consommation poursuit sa baisse au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Selon les estimations la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), l’inflation resterait négative d’ici décembre, avant de revenir progressivement vers l’équilibre. Les taux attendus sont de -0,4 % en novembre, puis -0,2 % en décembre, après -0,7 % en octobre.

Cette dynamique inflationniste est avant tout guidée par la chute continue des prix des denrées alimentaires. Elle résulte à la fois de la poursuite de la baisse des cours mondiaux et de l’abondance de l’offre céréalière sur les marchés de l’Union, à la faveur des bonnes récoltes attendues de la campagne agricole 2025-2026. La Bceao tempère toutefois ces perspectives, évoquant un risque de perturbations de la chaîne d’approvisionnement liées à la persistance de l’insécurité dans certaines zones de l’Union.

En septembre, le taux d’inflation est demeuré négatif en s’établissant à -1,3 % en septembre dernier, en légère progression par rapport au taux de -1,4 % observé en août, d’après la Note de conjoncture économique dans les pays de l’Uemoa (Bceao, octobre 2025).

 

Facteurs explicatifs

 

Plusieurs facteurs concourent au repli des prix. La composante alimentaire a reculé de –1,8 %, prolongeant la tendance observée depuis le début de l’année. Les marchés régionaux restent bien approvisionnés, notamment en céréales dont les prix ont chuté de 16,2 % en septembre, soutenus par des récoltes en amélioration. Les tubercules ont également vu leurs prix baisser de 6,4 %, d’après la Banque centrale.

La chute des prix importés contribue également à contenir l’inflation. L’indice des prix alimentaires importés s’est contracté de 19,2 % en glissement annuel, une tendance alimentée par le recul du riz, du lait, du sucre et du blé sur les marchés mondiaux.

Les politiques de soutien à la consommation déployées dans plusieurs pays, comme le Mali, le Niger ou la Côte d’Ivoire, ont renforcé cet effet en atténuant temporairement les tensions sur les prix.


Evolution de l’inflation au sein de l’UEMOA par fonction (contribution en point de %)


L’inflation n’évolue pas au même rythme dans tous les Etats. Le Niger affiche la baisse la plus marquée avec un taux de -10,1 %, suivi du Burkina Faso (-3,9 %) et de la Guinée-Bissau (-1,8 %). En revanche, le Bénin, le Sénégal et le Mali connaissent, au contraire, une hausse des prix liée à des ajustements sectoriels ou à des pressions temporaires sur certains produits importés.