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Projet de loi de finances gestion 2024: Une budgétisation sensible aux Odd, genre et climat

Economie
Romuald Wadagni, ministre d’Etat chargé de l’Economie et des Finances Romuald Wadagni, ministre d’Etat chargé de l’Economie et des Finances

Le projet de loi de finances exercice 2024 s’inscrit dans une dynamique d’amélioration de la gouvernance. Les directives à l’endroit des ministères et institutions de l’Etat mettent l’accent sur la maîtrise des dépenses, la sensibilité du budget aux objectifs de développement durable, à l’égalité entre homme et femme et au risque climatique.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 19 juil. 2023 à 08h36 Durée 3 min.
#budget ODD
Les propositions budgétaires des ministères et institutions de l’Etat sont attendues à la direction générale du Budget (Dgb) au plus tard le vendredi 21 juillet prochain. Elles doivent être accompagnées du tableau de budgétisation et d'une première esquisse du Plan de passation des marchés et du Plan de consommation des crédits, stipule la lettre de cadrage 
n° 1531/Mef/Dc/Sgm/Dgb/Dppsb/Spsb pour l’élaboration du projet de loi de finances pour la gestion 2024 et du budget pluriannuel 2024-2026 du ministre de l’Economie et des Finances.
Emanant d’une première série de réunions techniques et de dialogue public ayant connu son épilogue le 14 juin dernier avec la tenue du débat d’orientation budgétaire à l’Assemblée nationale, la circulaire en date du 15 juin 2023 précise les repères. « Le projet de loi de finances pour la gestion 2024 réaffirme l’engagement du gouvernement de poursuivre l’œuvre de redressement des comptes publics au service de l’investissement structurant, du social, de l’équité et de la résilience face aux chocs exogènes et les effets du changement climatique », indique le ministre Romuald Wadagni.
Il est recommandé aux ministères et institutions de l’Etat de formuler les priorités et les cibles budgétaires en prenant en compte les Objectifs de développement durable (Odd) dans les documents de planification sectorielle, conformément à l’engagement pris par le Bénin, à l’instar des autres pays du monde, de soutenir le développement durable et contribuer à l’atteinte des Odd à l’horizon 2030.
La répartition des dépenses annuelles devra également prendre appui sur la Feuille de route 2023-2025 sur la budgétisation sensible au genre (Bsg) adoptée par le ministère de l’Economie et des Finances ainsi que sur une note synthétique sur l’intégration du genre, visant la réduction des inégalités entre les femmes et les hommes.
Par ailleurs, les ministères et institutions de l’Etat devront renforcer l’intégration des changements climatiques dans le processus budgétaire à travers la prise en compte des vulnérabilités et des modalités d’adaptation.

Stabilité macroéconomique

L’élaboration du budget 2024 repose sur le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (Dpbep) 2024-2026 adopté par le Conseil des ministres en avril dernier. Il est question de poursuivre la promotion des secteurs à fort potentiel, malgré la conjoncture économique internationale difficile, du fait principalement de la persistance des tensions géopolitiques, des incertitudes liées aux risques sécuritaires dans la sous-région et des tensions de liquidités dans le monde, selon le ministre Wadagni. Avec une croissance économique annoncée autour de 6 % dans un environnement non inflationniste, affirme-t-il, les activités budgétaires à formuler ainsi que les modèles de financement à privilégier devront être en capacité de soutenir le raffermissement économique, la consolidation budgétaire et la maitrise des risques d’endettement.
Pour l’ensemble de l’Administration, le cadre défini pour l’année 2024 repose sur une stabilité des dépenses ordinaires, notamment de fonctionnement, permettant de financer les engagements souscrits par le gouvernement en matière sociale et d'investissement. Les dépenses de personnel connaîtront une hausse, en lien avec les recrutements programmés et les opérations de reversement envisagées dans les domaines de la santé, de la défense et de la sécurité, de la justice et de l’éducation, informe le ministre.
Comme par le passé, souligne-t-il, la budgétisation des dépenses en capital se fera en Autorisations d’engagement et en Crédits de paiement (Ae/Cp). Les crédits budgétaires vont adresser, dans l’ordre de priorité, les besoins de ressources pour la poursuite de chantiers ouverts dans le respect des engagements juridiques et l’inscription des nouveaux projets éligibles au portefeuille d’investissements publics.
Quant aux contrats d’investissement conclus en mode Partenariat public-privé (Ppp), ils doivent être notifiés en appui aux plans de décaissement à la Dgb, ajoute le ministre de l’Economie et des Finances.