La Nation Bénin...
Malgré
un démarrage laborieux freiné par des contraintes administratives, le projet
Promac affiche des progrès notables. Le dernier rapport d’avancement de la Bad
met en lumière des bases solides tout en appelant à une accélération des
procédures pour atteindre ses objectifs.
Un
an après son lancement, le Projet de promotion de l’aquaculture et de
compétitivité des chaînes de valeurs de la pêche (Promac) affiche une exécution
encore modeste, malgré des avancées structurantes. Le taux d’exécution physique
cumulé du projet estimé à 2,66 % reste encore faible, avec seulement 1,49 % des
fonds effectivement décaissés, selon le Rapport sur l’état d’exécution et sur
les résultats (Eer) en date du 8 avril 2025 publié par la Banque africaine de
développement (Bad), partenaire financier du projet.
Plusieurs
goulots d’étranglement ont ralenti l’élan, notamment la lenteur des procédures
de passation de marchés, le retard de publication du Plan de passation des
marchés (Ppm) du ministère, l’absence d’un manuel de procédures administratives
et comptables, ainsi que le non-recrutement de l’auditeur externe, signale le
rapporteur Youssouf Kaboré, chargé de projet à la Bad.
Face
à ces difficultés, un plan d’accélération a été élaboré et validé, et des
efforts sont en cours pour lever les blocages structurels. En effet, malgré la
lenteur du décollage, le projet a enclenché plusieurs dynamiques. La cartographie
de 11 sites pour la construction d’étangs piscicoles est finalisée. Les
spécifications techniques pour l’acquisition d’alevins et d’aliments sont
prêtes, en attente de publication sur la plateforme du Système d’information de
gestion des marchés publics (Sigmap).
L’appel à projets pour l’équipement des centres d’incubation est en cours, tout comme le mécanisme de gestion des villages aquacoles. Des conventions sont en préparation avec les partenaires techniques tels que WorldFish et la direction des Pêches halieutiques (Dph) pour la formation des pisciculteurs.
Un potentiel confirmé
Le
rapport souligne que l’objectif de développement du projet reste « satisfaisant
» et pertinent. A terme, Promac devrait bénéficier à plus de 1,2 million de
personnes, avec une forte implication des femmes. Il prévoit également la
création de 800 000 emplois directs et indirects, la mise en place de 6
villages aquacoles avec des étangs, cages flottantes et enclos, la fourniture
de 90 millions d’alevins, 30 000 tonnes d’aliments piscicoles, et la
construction d’infrastructures modernes de transformation, de conservation et
de commercialisation du poisson.
La
performance actuelle du projet est jugée « insatisfaisante» par la Bad.
Toutefois, les perspectives sont jugées «en bonne voie », selon le rapporteur
Youssouf Kaboré. Si les mesures d’accélération sont appliquées avec rigueur et
que les procédures administratives sont allégées, le Promac pourrait enclencher
un véritable tournant dans la modernisation du secteur halieutique béninois.
Doté
d’un coût global estimé à 23,6 milliards F Cfa, le Promac est mis en œuvre par
le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (Maep). Il vise
notamment à renforcer la gouvernance du secteur de la pêche, promouvoir une
aquaculture innovante, accroître la valeur ajoutée du poisson et améliorer les
revenus des acteurs de la chaîne de valeur. L’objectif ultime est de faire de
la pêche un levier de sécurité alimentaire et de croissance économique.
Le projet sera déployé à travers dix départements : Atlantique, Littoral, Mono, Ouémé, Zou, Collines, Atacora, Donga, Alibori et Borgou.