La Nation Bénin...
La deuxième édition de la Rentrée économique du
secteur privé a eu lieu, vendredi 19 janvier dernier à Cotonou. Réunis autour
des responsables des chambres consulaires, les acteurs du monde des affaires
ont échangé sur les entraves à lever pour bâtir un écosystème favorable au
développement des entreprises.
Lever les goulots d’étranglement à l’essor des
micro, petites et moyennes entreprises (Mpme) au Bénin reste une préoccupation
des acteurs du secteur privé. Ils l’ont rappelé, vendredi 19 janvier dernier à
Cotonou, lors de la Rentrée économique du secteur dont la deuxième édition est
placée sous le thème « Ensemble pour la construction d’un écosystème au service
du développement du secteur privé ». C’était en marge des échanges des vœux de
santé, de prospérité et d’opportunités entre les chambres consulaires, les
organisations faitières, les chefs d’entreprises et autres acteurs publics et
privés de l’écosystème entrepreneurial au Bénin.
En dépit des efforts déployés par les pouvoirs
publics, le climat des affaires a été globalement peu favorable en 2023 au
Bénin par rapport à 2022, d’après une enquête d’opinion menée par
l’Observatoire du commerce, de l’industrie et des services (Ocis, janvier
2024). Le contexte économique est marqué par le durcissement des conditions
financières sur les marchés de capitaux, la fluctuation négative du naira
(monnaie du Nigeria, premier partenaire commercial du Bénin), la fermeture des
frontières avec le Niger, l’inflation et la perturbation des chaînes
d’approvisionnement induites par la pandémie de Covid-19, la guerre
russo-ukrainienne et autres crises géopolitiques.
Toutefois, les perspectives pour 2024 sont
bonnes, estiment la majorité des dirigeants d’entreprises enquêtés. Pour ce
faire, Arnauld Akakpo, président de la Chambre d’industrie et de commerce
(Cci-Bénin), insiste sur l’optimisation de la gestion des unités de production,
la levée des entraves à l’accès aux marchés et surtout l’accès aux financements
adaptés aux Pme selon leurs spécificités. Pour lui, il est aussi nécessaire de
drainer plus de capitaux et d’investisseurs pour atténuer les effets des crises
actuelles et de renforcer les compétences pour une main-d’œuvre qualifiée et
l’émergence de champions nationaux.
Renforcement de capacités
Travailler au recyclage des maîtres artisans et
à la formalisation du grand nombre est un impératif pour répondre aux attentes,
indique Imorou Soufianou, président de la Chambre des métiers de l’artisanat (Cma-Bénin).
Il salue l’appui de l’Etat à la classification des métiers et à la
réorganisation du certificat de qualification aux métiers (Cqm) dont la
prochaine session est annoncée pour avril prochain.
Pour sa part, Dieudonné Aladjodjo,
vice-président de la Chambre nationale d’agriculture (Cna-Bénin), plaide pour
la dynamisation de la mécanisation agricole et la revue du prix à l’exportation
des produits agricoles, afin d’assurer la rentabilité aux producteurs. La
qualité des pistes rurales laisse à désirer et les problèmes d’accès aux intrants
spécifiques et au financement sont des questions cruciales, signale-t-il.
Les représentants du Conseil national du
patronat (Cnp-Bénin), de la Confédération nationale des employeurs du Bénin
(Coneb), du Conseil des investisseurs privés au Bénin (Cipb) et de la
Plateforme Pme-Bénin ont martelé la nécessité de renforcer le dialogue
public-privé, la synergie d’actions et la complémentarité pour la création de
groupements économiques forts. La prise en compte des entreprises locales dans
les travaux d’infrastructures préoccupe en particulier les acteurs du secteur
des bâtiments et travaux publics (Btp).
Par ailleurs, il importe d’évaluer les récentes
réformes et de faire des propositions pour l’amélioration de l’environnement
des affaires, estiment les chefs d’entreprises. Au nombre de celles-ci,
l’Agence de développement des petites et moyennes entreprises (Adpme) se veut
un dispositif d’intervention du guichet unique des Pme à travers une offre
intégrée d’orientation, d’accompagnement, de financement et de facilitation
d’accès aux marchés, précise son directeur général Edouard Sèhlin. Quant à la
plateforme digitale des Pme www.pmebenin.bj coordonnée par Gwladys Tawéma, il
s’agit d’un outil de maillage, de partage d’informations et de collaboration au
service de l’écosystème des Mpme.