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Le gouvernement consacre plus de 150 milliards F Cfa au secteur agricole en 2026. Cette enveloppe vise à renforcer la production, améliorer les infrastructures et consolider les mécanismes sociaux au profit des producteurs, des éleveurs et des acteurs de la pêche.
Le secteur agricole reste l’un des piliers de la transformation structurelle du Bénin et le Programme d’action du gouvernement (Pag) le mentionne clairement. L’agriculture, l’élevage et la pêche ne sont pas seulement perçus comme des leviers de croissance, mais également comme des outils puissants de justice sociale, de redistribution et d’inclusion économique. Dans cette dynamique, plus de 150 milliards F Cfa sont affectés au secteur agricole en 2026 et l’Etat renforce une fois de plus son engagement avec un coût budgétisé de plus de 103 milliards Fcfa. Selon les orientations stratégiques, cette allocation budgétaire s’inscrit dans la poursuite des efforts engagés depuis près d’une décennie. L’objectif est de garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle, améliorer la rentabilité des activités agricoles et favoriser l’autonomisation des jeunes et des femmes, souvent sous-représentés dans le marché formel de l’emploi.
Du point de vue opérationnel, les ressources mobilisées pour 2026 serviront à soutenir des interventions structurantes. Elles portent notamment sur l’appui à la production végétale et au renforcement de la résilience des exploitations face aux aléas climatiques ; les aménagements hydro-agricoles, indispensables à l’irrigation, ainsi que la construction d’infrastructures de désenclavement rural; le financement agricole et le développement de mécanismes assurantiels pour sécuriser les investissements ; les aménagements pastoraux, incluant aires de pâturage, parcelles fourragères, couloirs de transhumance et postes de contrôle ; la valorisation des produits d’élevage à travers des infrastructures modernes facilitant l’accès au marché ; le renforcement des dispositifs de transformation, de stockage et de conservation des produits agricoles. Ces actions traduisent la volonté du gouvernement de moderniser durablement le secteur tout en améliorant les conditions de vie des populations rurales. Les interventions sont structurées autour de trois grands programmes budgétaires. Le programme de pilotage et soutien aux services du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche. Doté de 11,01 milliards F Cfa, il couvre les activités transversales du ministère, y compris celles à forte sensibilité sociale. Les actions phares incluent la prise en compte du genre et l’amélioration de l’accès des femmes aux ressources ; l’intégration des enjeux environnementaux, climatiques et de gestion durable des terres ; le renforcement des capacités d’action des femmes rurales ; et la communication sur le secteur agricole et la sécurité alimentaire.
Le social pour les agriculteurs
Le 2e programme budgétaire est l’agriculture. Avec 117,5 milliards F Cfa et un coût budgétaire de 80,2 milliards, ce programme est le plus important et concentre 68 % des actions à sensibilité sociale. Parmi les activités majeures financées, on note l’appui aux intrants de qualité, adaptés aux zones agroécologiques ; la mécanisation agricole, non seulement pour la production, mais aussi pour la transformation et la commercialisation ; la mise en œuvre de la Stratégie nationale de gestion durable des terres ; le déploiement du Projet d’appui au développement du maraîchage (Padmar) financé à hauteur de 3,95 milliards F Cfa ; la promotion des filières à haute valeur ajoutée (ananas, anacarde, maraîchage); le développement des filières conventionnelles telles que le riz, le maïs et le manioc ; la mise en œuvre du Programme national de développement de la mécanisation agricole (Pndma) avec un financement de 2 milliards F Cfa. Ce programme confirme la volonté du Bénin de devenir un acteur compétitif dans les chaînes de valeur agricoles à l’échelle régionale et internationale.
Le troisième programme budgétaire englobe la Pêche et aquaculture. Doté de 7,79 milliards F Cfa, ce programme fait partie des plus socialement orientés, avec plus de 90 % d’actions à sensibilité sociale. Les investissements dans ce domaine concernent l’appui à la production et à l’utilisation des semences halieutiques ; le renforcement des capacités des pisciculteurs ; le Programme national de développement des filières aquacoles, soutenu à hauteur de 3,21 milliards F Cfa ; le Projet de promotion de l’aquaculture durable et des chaînes de valeur halieutiques (Promac), bénéficiant de plus de 3,7 milliards F Cfa ; le repeuplement des plans d’eau et la gestion durable des pêcheries ; la construction d’infrastructures de transformation et de conservation des produits halieutiques ; l’amélioration des infrastructures de la pêche maritime artisanale.
Au total, 67 % du budget global du secteur agricole, de l’élevage et de la pêche est composé d’actions à forte sensibilité sociale, confirmant l’engagement du gouvernement envers les acteurs ruraux et les communautés vulnérables. L’ambition est de favoriser un secteur agricole plus moderne, plus résilient et mieux structuré, tout en assurant une croissance inclusive portée par les territoires.
Ce programme confirme la volonté du Bénin de devenir un acteur compétitif dans les chaînes de valeur agricoles à l’échelle régionale et internationale