La Nation Bénin...
La
Bceao tient une conférence internationale ce 21 mai à Dakar pour explorer les
usages, défis et perspectives de l’intelligence artificielle dans les missions
des banques centrales.
Dans
un monde où les flux de données explosent et où les interactions économiques
deviennent complexes, les banques centrales n’échappent pas à la pression de la
transformation numérique. L’intelligence artificielle (IA) s’impose comme une
réponse incontournable pour renforcer les capacités d’analyse, de supervision
et d’anticipation dans des domaines aussi sensibles que la politique monétaire,
la stabilité financière ou encore la surveillance des moyens de paiement.
A
l’initiative de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao),
une conférence internationale se tiendra ce mercredi 21 mai à Dakar, sur le
thème : « L’intelligence artificielle: opportunités et défis pour les banques
centrales ». Elle réunira environ 150 participants venus de banques centrales,
d’institutions régionales et internationales, d’organismes de régulation, de
fintechs, d’universités et de centres de recherche spécialisés en intelligence
artificielle.
La
rencontre vise à offrir un cadre d’échanges sur les usages actuels de l’IA dans
le secteur bancaire, les risques qu’elle soulève, et les conditions de son
intégration efficace dans les activités des banques centrales: politique
monétaire, analyse conjoncturelle, supervision bancaire, surveillance des
systèmes de paiement ou encore stabilité financière. En initiant cette
plateforme de réflexion et de collaboration, la Bceao entend poser les jalons
d’une adoption stratégique, éthique et efficiente de l’intelligence artificielle
dans le secteur bancaire et financier de la sous-région.
Quatre panels thématiques
Les
travaux s’articuleront autour de quatre panels à savoir le pouvoir
transformateur de l’intelligence artificielle, son utilisation pour améliorer
la politique monétaire, sa contribution à la stabilité financière, et enfin les
enjeux humains et éthiques liés à son déploiement. Des universitaires de renom,
des responsables de banques centrales d’Afrique, d’Europe et d’Amérique du
Nord, ainsi que des experts d’institutions internationales comme le Fonds
monétaire international (Fmi), la Banque mondiale ou la Banque des règlements
internationaux (Bri), prendront part aux discussions.
Point
d’orgue de cette conférence, une table ronde des gouverneurs des banques
centrales, prévue en clôture, qui permettra de dresser un bilan des échanges et
d’esquisser des perspectives concrètes pour l’intégration de l’IA dans la
conduite des missions de ces institutions.
Pour
la Bceao, cette conférence constitue une étape importante dans sa réflexion sur
l’intégration de l’IA dans ses processus, à l’instar d’autres banques centrales
africaines comme celles du Botswana, de l’Afrique du Sud ou de l’Ile Maurice,
qui ont déjà des expériences dans ce sens.
En s’appuyant sur les contributions d’experts et les retours d’expériences, l’institution espère disposer d’une feuille de route pour réussir cette transition numérique, tout en veillant au respect des normes éthiques et à la sécurité des données. Elle entend ainsi se positionner comme un acteur proactif dans l’adaptation des outils de pilotage monétaire et financier à l’ère de l’intelligence artificielle, dans un souci de stabilité et d’inclusion au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).