Situation de la microfinance dans l’Umoa : 1933,5 milliards F Cfa de dépôts collectés en 2021 (Le taux de dégradation du portefeuille en baisse)
Economie
Par
Claude Urbain PLAGBETO, le 20 avr. 2022
à
09h39
Les dépôts collectés par les systèmes financiers décentralisés en 2021 sont en hausse dans l’Umoa, selon la Bceao. En dépit de cette augmentation, le taux brut de dégradation du portefeuille s'est inscrit en baisse avec la reprise post-Covid.
Les Systèmes financiers décentralisés (Sfd) de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) ont maintenu la dynamique de croissance de leurs activités, en termes de collecte de dépôts, d’octroi de crédits et d’ouverture de comptes en faveur de leur clientèle, selon la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao).
Le montant des dépôts collectés par les institutions de microfinance s’est établi à 1933,513 milliards F Cfa à fin 2021 contre 1568,520 milliards F Cfa une année plus tôt, soit une augmentation de 364,992 milliards francs Cfa représentant 23,3 %, précise la fiche de Situation de la microfinance dans l’Umoa au 31 décembre 2021 publiée par la Banque centrale.
La progression est notée dans tous les pays membres sauf en Guinée-Bissau où une diminution de 40,0 millions F Cfa a été relevée. L’augmentation est de 99,876 milliards F Cfa soit + 26,2 % en Côte d'Ivoire, de 69,633 milliards F Cfa soit +18,2 % au Sénégal, de 68,692 milliards F Cfa soit +29,5 % au Togo, de 44,995 milliards F Cfa soit +14,7 % au Burkina, de 40,307 milliards F Cfa soit +32,4 % au Bénin, de 37,747 milliards F Cfa soit +33,0 % au Mali et de 3,781 milliards F Cfa soit +13,9 % au Niger.
En dépit de cette progression, le taux brut de dégradation du portefeuille s’est inscrit en baisse, ressortant à 7,9 % contre 8,5 % à fin décembre 2020, pour une norme généralement admise de 3 % dans le secteur. Cette situation s’explique notamment par les efforts déployés par les Etats dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 ayant favorisé la reprise des activités économiques, salue la Bceao.
En 2020, le portefeuille s’était fortement dégradé en lien avec l’augmentation des crédits en souffrance du fait de la pandémie de Covid-19 qui a affecté les activités économiques. De 16 à fin 2020, le nombre d’institutions de microfinance en difficulté et placées sous administration provisoire dans l’Union est passé à 14 à fin 2021 dont 7 au Bénin, 2 au Burkina, 2 au Niger, 1 en Côte d’Ivoire, 1 au Sénégal et 1 au Togo.
Encours des crédits en hausse
Les dépôts à vue restent prépondérants avec une part de 57,3 % du total des dépôts, contre 21,1 % de dépôts à terme et 21,6 % pour les autres dépôts. L’épargne mobilisée par les Sfd a été constituée à hauteur de 48,7 % par les hommes, 26,9 % par les femmes et 24,4 % par les groupements. Le montant moyen des dépôts par membre s’est établi à 113 725 F Cfa après 106 924 F Cfa à fin décembre 2020, soit une progression de 6,4 %. L’épargne représente 5,1 % de celle collectée par les établissements de crédit de l’Union.
Selon la Bceao, l’encours des crédits des Sfd de l’Union ressort à 1953,462 milliards F Cfa contre 1662,2 milliards F Cfa à fin décembre 2020, soit un accroissement de 356, 056 milliards F Cfa représentant 22,3 %. Cette hausse qui intervient avec la reprise progressive des activités économiques, est notée dans la plupart des pays de l’Union sauf au Niger et en Guinée-Bissau où l’encours des crédits est en baisse. Pour l’ensemble du secteur de la microfinance, l’encours des crédits octroyés représente 7,1 % de celui des établissements de crédit de l'Union.
Les crédits à court terme représentent 51,8 % de l’ensemble des concours accordés par les Sfd, contre 31,7 % pour les prêts à moyen terme et 16,5 % pour les prêts à long terme.
La clientèle masculine des Sfd a bénéficié de 53,6 % des crédits. La clientèle féminine et les groupements bénéficient respectivement de 21,5 % et 24,9 % des financements. L'encours moyen des financements des Sfd par membre est passé de 108 893 F Cfa en 2020 à 114 898 F Cfa à fin décembre 2021, soit une augmentation de 5,5 %.