La Nation Bénin...
Le
dernier Bulletin mensuel de la Bceao, publié pour avril 2025, met en lumière
une conjoncture économique globalement stable dans l’Union économique et
monétaire ouest-africaine (Uemoa). Tandis que l’inflation reste modérée à 1,5 %
dans l’Union, les prix des matières premières exportées grimpent.
Dans
un contexte économique mondial marqué par l’instabilité des prix et les tensions
géopolitiques, la sous-région ouest africaine affiche quand même de belles
performances. L’un des indicateurs les plus surveillés dans le contexte actuel
est le niveau des prix à la consommation. Dans l’espace, l’inflation annuelle
en avril s’est établie à 1,5 %. Le Bénin fait mieux avec un taux inférieur,
estimé à 0,8 %. Le pays affiche donc une inflation plus faible que la moyenne
régionale et un climat des affaires favorable, malgré un léger fléchissement
des financements bancaires. C’est ce qui ressort du Bulletin mensuel des
statistiques d’avril 2025 publié par la Banque centrale des États de
l’Afrique de l’ouest (Bceao). Cette performance régionale s’explique notamment
par la baisse des prix de certaines denrées alimentaires importées comme le riz
(−28,8 % sur un an) et le blé (−9,3 %), même si certaines catégories de
produits comme le lait (+25,9 %) et les huiles alimentaires (+21 %) continuent
de voir leurs prix augmenter. En parallèle, l’indice du climat des affaires
reste au-dessus de la tendance de long terme, atteignant 101,2 pour l’ensemble
de la zone Uemoa. Au Bénin, les indicateurs signalent un indice de 100,7. Cette
performance s’accompagne d’un dynamisme entrepreneurial notable, avec plus de
5 000 entreprises immatriculées dans le pays, soit une hausse de 5,6 % par
rapport à mars, et une progression remarquable de 17,9 % par rapport à
avril 2024. À l’échelle de l’Union, la production industrielle a crû de 16,2 %
en avril 2025, tandis que l’indice du chiffre d’affaires dans les services
marchands a augmenté de 8,1 % en avril 2025 contre 2,9 % le mois précédent.
Toutefois, les financements accordés par la Bceao aux banques commerciales ont légèrement diminué. Le montant moyen hebdomadaire des refinancements s’est établi à 8 344,2 milliards Fcfa, en baisse de 0,9 % par rapport à mars. De plus, les échanges sur le marché interbancaire ont chuté de 15,1 %, atteignant un volume moyen de 737,4 milliards Fcfa. Le taux d’intérêt moyen sur le marché interbancaire à une semaine est passé de 5,71 % en mars à 5,52 % en avril.
Flambée des matières premières exportées
Le
Bulletin d’avril 2025 met également en évidence une forte hausse des prix des
principales matières premières exportées par les pays de l’Uemoa. Le prix de la
noix de cajou a augmenté de 56,3 % sur un an, celui de l’or de 37,2 % et celui
du café de 32,9 %. Pour des pays comme le Bénin, où la filière cajou constitue
une source importante de revenus pour des milliers de producteurs, cette hausse
constitue une aubaine. En revanche, d’autres produits comme le coton (−20,8 %),
le cacao (−17,7 %) et le caoutchouc (−9,3 %) enregistrent une chute
préoccupante.
Le
contexte international reste marqué par une politique monétaire prudente. La
Banque centrale européenne (Bce) a abaissé son taux directeur de 2,65 % à
2,40 % en avril, signe d’un assouplissement attendu. De leur côté, la Réserve
fédérale américaine (Fed), la Banque d’Angleterre et la Banque du Japon ont
maintenu leurs taux inchangés. Dans les pays émergents, l’Inde a abaissé son taux
directeur à 6,00 % afin de soutenir sa croissance. Parallèlement, les marchés
boursiers ont enregistré des performances contrastées: le Dax (+25,5 %) et le
Nasdaq (+25 %) dominent les hausses, tandis que l’EuroStoxx 50 (+4,9 %) et le
Ftse 100 (+4,3 %) progressent plus timidement.
Le mois d’avril 2025 confirme la solidité de l’économie béninoise dans un environnement régional relativement stable. Le pays bénéficie d’une inflation contenue, d’un climat des affaires favorable et d’un dynamisme entrepreneurial prometteur. Toutefois, la baisse des financements bancaires, les tensions sur certaines matières premières et la dépendance vis-à-vis de marchés extérieurs appellent à une vigilance accrue.