Soutien aux projets agricoles: En quête de mécanismes de financement

Après le succès de sa première édition consacrée à la planification des projets agricoles, Agro Meet-Up a remis le couvert ce mercredi 30 avril à Cotonou, en se concentrant cette fois-ci sur le financement. Autour du thème « Comment financer son projet agricole », cette rencontre d’envergure a rassemblé agriculteurs, éleveurs, start-up agricoles, étudiants, investisseurs et institutions d’accompagnement. Dans un contexte où l’agriculture reste un levier stratégique de développement, la Banque mondiale estime qu’elle emploie plus de 40 % de la main-d’œuvre mondiale. Il devient impératif de soutenir efficacement ceux qui s’y engagent. Agro Meet-Up répond à cet enjeu en se positionnant comme un espace d’échanges, de formation et de réseautage pour les entrepreneurs agricoles.

Tout au long de la séance, les participants ont pu bénéficier des éclairages d’experts venus de structures étatiques et privées. Le Fonds national de développement agricole (Fnda), l’Agence de développement des petites et moyennes entreprises (Adpme), la Caisse des dépôts et consignations (Cdc Bénin) ainsi que Sud Capital ont exposé leurs mécanismes de financement et d’accompagnement.

A en croire les représentants du Fnda, bras financier de l’État pour le développement du secteur agricole, le fonds permet de soutenir les producteurs, transformateurs et autres acteurs des chaînes de valeur agricoles à travers des subventions et des prêts bonifiés. Le fonds propose également des dispositifs d’appui à la professionnalisation, à l’accès aux équipements et au renforcement des capacités techniques, favorisant ainsi une montée en gamme des projets agricoles, notamment en zones rurales.

En ce qui concerne l’Adpme, elle joue un rôle clé dans la structuration et l’accompagnement des jeunes entreprises agricoles en phase de démarrage ou de croissance. À travers ses guichets de services, l’agence aide les entrepreneurs à formaliser leurs structures, à accéder aux financements bancaires et non bancaires, et à renforcer leur compétitivité. L’Adpme développe aussi des dispositifs d’incubation pour aider les start-up agricoles à se stabiliser dans les premières années critiques.

Quant à la Cdc Bénin, elle intervient en tant qu’investisseur institutionnel stratégique pour catalyser les investissements à impact, notamment dans les secteurs productifs comme l’agriculture. Elle mobilise des ressources longues pour accompagner des projets structurants, souvent au stade de maturité, en injectant des fonds dans des modèles d’affaires viables, tout en assurant un effet levier auprès des partenaires financiers.

Chaque intervention a apporté des réponses concrètes aux préoccupations des participants, notamment en matière d’accès aux crédits, de garanties financières, d’assistance technique et d’encadrement juridique.

Malgré les accompagnements dont bénéficie le secteur, les défis restent nombreux. Difficulté d’accès au foncier, manque de structuration des coopératives, faible bancarisation du monde rural, insuffisance d’informations sur les guichets d’accompagnement, etc.

Plusieurs intervenants ont souligné que ces obstacles, bien que réels, peuvent être surmontés grâce à une meilleure coordination entre acteurs publics, privés et bénéficiaires. L’événement a mis en avant l’importance d’un agrobusiness durable, innovant et ancré dans les réalités locales. Avec les différents intervenants, cette deuxième édition a tenu ses promesses. Elle a permis aux participants de repartir mieux informés, mieux connectés, et surtout, plus outillés pour bâtir des projets agricoles viables. Agro Meet-Up offre ainsi une tribune pour penser l’agriculture autrement, en la connectant aux outils modernes de gestion, de financement et de développement.