La Nation Bénin...
Face aux chocs successifs et aux transformations
mondiales, il apparait important de redéfinir les priorités afin de bâtir une
approche plus robuste, mieux arrimée à la Vision 2050 de la Cedeao et
résolument tournée vers la résilience économique.
Les bouleversements sanitaires, politiques et économiques
des dernières années ont profondément remodelé l’environnement économique en
Afrique de l’Ouest. Dans ce contexte, des initiatives sont prises par
différentes institutions pour redéfinir les priorités afin de dynamiser la
transformation des économies ouest-africaines. Ainsi, la Banque
d’investissement et de développement de la Cedeao (Bidc) a choisi de revisiter
sa feuille de route afin de renforcer sa pertinence et d’assurer une meilleure
cohérence avec les aspirations communautaires. Conçue initialement autour de 11
des 17 Objectifs de développement durable (Odd), la Stratégie 2025 de
l’institution, adoptée en 2020, avait pour ambition d’ancrer l’action de la
Banque dans les priorités communautaires définies à Niamey lors de la 57ᵉ Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao. Mais
certaines circonstances, notamment sanitaires, les crises géopolitiques et les
mutations économiques, ont imposé une adaptation. C’est dans ce contexte que la
Bidc a révisé sa Stratégie 2025 afin de la rendre plus robuste, plus alignée
sur la Vision 2050 de la Cedeao et davantage tournée vers la résilience des économies
ouest-africaines. Le Cadre stratégique communautaire (Csc), arrivé à échéance
en 2020, n’avait pas pu être immédiatement remplacé à cause des perturbations
liées à la pandémie du Covid-19. En 2022, la Commission de la Cedeao a adopté
la « Vision 2050 », qui repose sur cinq piliers : paix et sécurité, gouvernance
et État de droit, intégration économique et interconnectivité, développement
inclusif et durable, et inclusion sociale. En tant que bras financier de la
Communauté, la Bidc a un mandat qui se rattache naturellement aux piliers 3 à 5
de cette vision, tout en contribuant indirectement aux deux premiers. La
Stratégie 2025 a donc été révisée pour s’aligner sur cette nouvelle boussole
régionale et rester pertinente dans un contexte de changements multiples.
Des orientations stratégiques
La version initiale de la Stratégie 2025 se concentrait
sur six axes : accroître la visibilité de la Banque, améliorer ses notations de
crédit, renforcer la mobilisation de ressources, consolider la gouvernance,
recruter et retenir des talents de haut niveau, et moderniser ses
infrastructures technologiques. La révision maintient ces piliers mais y ajoute
une dimension davantage tournée vers les partenariats et l’intégration
régionale, en intégrant désormais l’Odd 17 (Partenariat pour la réalisation des
objectifs). La Banque entend ainsi multiplier les synergies avec les
institutions financières internationales, les États membres et les acteurs
privés, afin d’optimiser l’impact de ses financements.
Dans la pratique, la Bidc mise sur une stratégie
d’investissements ciblés dans les pôles de croissance régionaux, pour stimuler
la relance après les récessions successives. Elle met aussi l’accent sur la
transformation structurelle : intégration économique, promotion de la santé et
de la protection sociale, renforcement de la résilience climatique, et
investissements dans l’éducation, notamment scientifique et technologique. Ces
choix s’inscrivent dans le deuxième pilier de la Vision 2050 de la Cedeao, qui
promeut un développement inclusif et durable. La Banque entend ainsi être un
catalyseur pour réduire les inégalités sociales et territoriales, tout en
soutenant la transition écologique et numérique de la sous-région. Plusieurs
facteurs ont rendu cette révision indispensable. D’une part, les résultats
enregistrés jusqu’en 2023 montrent que de nombreux objectifs quantitatifs
étaient déjà atteints ou en passe de l’être. Il fallait donc rehausser
l’ambition et adapter le cap. D’autre part, l’environnement régional s’est profondément
modifié avec l’instabilité politique croissante, les tensions sécuritaires, la
volatilité financière et la fragilisation des monnaies de certains États
membres. Dans ce contexte, la Bidc cherche à consolider sa crédibilité
financière et institutionnelle. L’amélioration de sa notation de crédit demeure
un objectif clé, car elle conditionne sa capacité à lever des ressources sur
les marchés internationaux. La gouvernance interne, la transparence et
l’efficacité opérationnelle sont également placées au cœur de cette dynamique
de transformation. La révision de la Stratégie 2025 vise à doter la Banque
d’outils plus adaptés aux réalités du moment, tout en maintenant le cap sur les
grandes priorités régionales. Elle traduit une volonté de continuité et d’innovation
à la fois : continuité dans l’accompagnement des États membres vers le
développement ; innovation dans la manière de mobiliser les ressources et de
créer des partenariats durables.
L’objectif de mobilisation des ressources ne prend pas en compte les ressources concessionnelles