La Nation Bénin...
Le représentant résident de la Commission de l’Uemoa en
Côte d’Ivoire, Gustave Diasso, a présenté aux médias le plan stratégique
2025-2030 articulé autour de cinq axes majeurs. Le programme dénommé «Impact
2030 » ambitionne de doter l’Union d’économies plus productives,
d’infrastructures modernes, d’un capital humain renforcé et d’une gouvernance
transformée.
Treize écosystèmes régionaux, sept chantiers
d’infrastructures et une série de réformes ambitieuses… Le plan stratégique
2025-2030 de la Commission de l’Uemoa dessine la trajectoire d’une Union plus
intégrée, compétitive et résiliente d’ici cinq ans.
Devant un parterre de journalistes économiques réunis
dans le cadre du colloque sous-régional sur la presse économique, le
représentant résident de la Commission de l’Uemoa en Côte d’Ivoire, Gustave
Diasso, a exposé, mercredi 25 juin dernier, les ambitions de transformation
économique, sociale et institutionnelle qui sous-tendent ce nouveau référentiel
stratégique baptisé « Impact 2030 ». Il a invité les médias à jouer un rôle de
relais et de veille pour accompagner cette dynamique régionale.
Le premier chantier de ce plan quinquennal, c’est
l’industrialisation de l’Union via la création de 13 écosystèmes de production
régionaux intégrés. L’objectif est de substituer progressivement les
importations massives qui représentent environ 90 % du commerce extérieur en
2023 par des productions locales, de valoriser les matières premières et de
bâtir des chaînes de valeur autour de l’agro-industrie, des industries
extractives et des services à valeur ajoutée.
A l’échelle régionale, les échanges intracommunautaires formels ne représentent encore que 11 à 13 %, un chiffre jugé faible pour une union douanière. L’accent sera mis sur la transformation locale des produits agricoles, des ressources minières (phosphate, gaz) et sur le renforcement de secteurs tels que le textile ou le numérique, indique le communicateur. Pour le moment, le numérique par exemple ne représente que 3 % du produit intérieur brut (Pib) régional contre une moyenne mondiale de 25 %.
Un rattrapage nécessaire
Le deuxième axe majeur du plan « Impact 2030 » porte sur
les infrastructures économiques. Avec seulement 19,3 % de routes bitumées,
contre 29,2 % pour la moyenne africaine, l’Union accuse un retard criant.
L’accès à l’électricité plafonne à 44,7 %, avec de fortes disparités : 18,9 % au
Burkina Faso contre 70,4 % au Sénégal.
Pour y remédier, la Commission a identifié 18 grands
projets d’infrastructures répartis en quatre programmes : transport, énergie,
numérique et zones industrielles. D’un coût total estimé à 14 846 milliards de
F Cfa, ces investissements visent la construction d’un réseau routier et
ferroviaire intégré, le déploiement d’un backbone internet régional et la mise
en place de pôles énergétiques au Niger, en Côte d’Ivoire et au Sénégal.
Le plan consacre également un axe prioritaire à
l’amélioration du développement humain. Les indicateurs sociaux de la zone sont
peu reluisants : l’indice de développement humain (Idh) ressort à 0,478, bien
en deçà de la moyenne africaine (0,547) et de la moyenne mondiale (0,732). Le
taux de scolarisation au secondaire reste inférieur à 55 % et le pourcentage
d’accès à l’enseignement supérieur est souvent inférieur à 10 % dans certains
Etats membres.
La stratégie prévoit la construction de centres de soins spécialisés, l’harmonisation des formations professionnelles et la création d’une identité numérique régionale, notamment pour améliorer l’accès aux services sociaux.
Réformes pour une gouvernance plus efficace
Le Plan « Impact 2030 » met également l’accent sur la
consolidation des fondements de l’intégration régionale. La réforme du cadre
juridique de la concurrence, l’accélération de la libre circulation et
l’interconnexion des postes de police aux frontières figurent parmi les actions
clés. Le taux d’informatisation des postes frontaliers devrait ainsi passer de
13,47 % à 25 % grâce au projet 2I-Ppf relatif à l’informatisation et à
l’interconnexion.
En matière de gouvernance, l’Uemoa veut moderniser son
fonctionnement à travers la réduction des délais administratifs, la digitalisation
des procédures et un pilotage stratégique renforcé. Actuellement, une passation
de marché peut prendre jusqu’à six mois, constituant un frein majeur pour
l’exécution rapide des projets.
Pour atteindre ces résultats, l’implication du secteur privé, la mobilisation de financements innovants et l’amélioration de la coordination entre Etats membres seront déterminantes.