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Zone Uemoa / Finances publiques: Le déficit budgétaire se réduit, mais la dette reste élevée

Economie
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Les Etats de l’Uemoa poursuivent leurs efforts d’assainissement budgétaire en 2025. Si le déficit se réduit, le niveau d’endettement demeure néanmoins élevé.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 17 déc. 2025 à 09h11 Durée 3 min.
#Finances publiques

La situation des finances publiques dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) montre des signes d’amélioration progressive. Selon la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), le déficit budgétaire global de l’Union, base engagements et dons compris, s’est établi à 3 800,4 milliards F Cfa sur les neuf premiers mois de 2025 contre 4 408,3 milliards un an plus tôt, soit 3,4 % du produit intérieur brut (Pib), contre 4,4 % à la même période de l’année dernière.

La réduction du déficit résulte d’un effort de maîtrise des dépenses, combiné à une mobilisation accrue des recettes et des ressources extérieures. Le dernier Rapport sur la politique monétaire dans l’Umoa (Bceao, décembre 2025) indique que les recettes budgétaires des pays de l’Union sont ressorties à 18 276,3 milliards F Cfa à fin septembre 2025 contre 16 101,2 milliards à la même période en 2024. Cette progression de 2 175,1 milliards correspondant à une hausse de 13,5 % émane principalement de la progression des recettes fiscales liée à la bonne orientation de l’activité économique et aux efforts de mobilisation des ressources par les administrations fiscales et douanières. Quant aux dons budgétaires, ils s’élèvent à 878,8 milliards à fin septembre 2025, soit une hausse de 13,1 % par rapport à fin septembre 2024.

Charges en hausse mais sous contrôle

Les dépenses totales et prêts nets ont enregistré une progression de 7,8 % en s’établissant à 22 955,5 milliards à fin septembre 2025 contre 21 286,5 milliards à la même période en 2024. Cette augmentation est imputable aux dépenses courantes (+5,5 %) et en capital (+12,7 %) ainsi qu’aux autres dépenses (+18,3 %), détaille le rapport.

Malgré cette amélioration, la dette publique demeure à un niveau élevé, fait remarquer la Bceao. A fin septembre 2025, l’encours de la dette publique totale de l’Union est estimé à 98 833,5 milliards F Cfa à fin septembre 2025, soit une progression de 7 153,1 milliards correspondant à une hausse de 8,2 % par rapport à la même période en 2024. Cela correspond à 64,7 % du Pib contre 64,6 % un an plus tôt. Le ratio des intérêts de la dette rapportés aux recettes fiscales s’est établi à 17,3 %, traduisant une charge toujours significative pour les finances publiques.

La Bceao souligne que la poursuite de la consolidation budgétaire reste nécessaire afin de préserver la soutenabilité de la dette, dans un contexte où les besoins de financement des Etats demeurent importants et où l’exposition des banques au risque souverain reste élevée.

Pour l’ensemble de l’année 2025, le déficit budgétaire est attendu à 3,9 % du Pib, avant de reculer à 3,3 % en 2026, selon les projections de la Banque centrale.