La Nation Bénin...
La 4e édition du Programme de cours accéléré (PCA) a été officiellement lancée jeudi 17 décembre à Bopa dans le département du Mono. Elle offre de nouvelles chances aux enfants non scolarisés et déscolarisés de goûter à l’éducation formelle.
Si le Programme de cours accéléré (PCA) n’avait pas existé, il fallait à tout prix le rendre disponible pour sortir les enfants déscolarisés et non scolarisés de l’ignorance. L’Unicef, le gouvernement béninois et la plupart des communes du Bénin l’ont compris et se donnent la main pour le rendre dynamique et pérenne. En témoigne le lancement hier de la 4e édition dudit programme à Bopa. Depuis sa première édition en 2012, que d’adolescents ont été touchés et que de performances le Bénin a enregistré !
Résultats importants
«La création du PCA résout un problème éducatif et social car des adolescents livrés à eux-mêmes et n’ayant aucune perspective d’avenir basculent dans la catégorie des personnes vulnérables», explique la représentante résidente adjointe de l’Unicef au Bénin, Isabelle Bardem. Au nombre des résultats importants, elle souligne la mise à disposition des documents stratégiques et outils pédagogiques nécessaires à la mise en œuvre du programme. Les exploits s’apprécient également au regard de la forte demande sociale enregistrée. La qualité des enseignants et apprentissages constitue un défi du système éducatif béninois, avec seulement 29% des élèves du CM2 ayant un niveau acceptable de maîtrise du français et des mathématiques. Dans ce cas, relève la représentante résidente adjointe de l’Unicef, le PCA «constitue un cas de déviance positive», au regard du taux de succès encourageant à l’examen du Certificat d’études primaires (CEP), session de juin 2015. «Sur les 249 candidats ayant effectivement composé, 195 sont admis, soit un taux de réussite de 78,31%», a-t-elle apprécié.
Avec l’ouverture de 40 nouveaux PCA au titre de la rentrée scolaire 2015-2016, le programme couvre actuellement 47 communes qui totalisent 96 centres avec un effectif d’environ 9000 apprenants dont plus de la moitié est constituée de filles, encadrés par plus de 200 enseignants, a-t-elle salué.
En termes de performances, il convient aussi de souligner la satisfaction des besoins des apprenants qui ont décerné, à travers la voix de leur porte-parole, Georgine Sènou, un satisfecit total à l’Unicef, pour leur avoir donné une nouvelle chance de réussite dans la vie.
Bonnes perspectives pour l’éducation
Au-delà de ces retombées, le PCA augure d’un lendemain rassurant en faveur de l’éducation au Bénin. Son appropriation par les communes est une réalité manifeste. Aujourd’hui, souligne Isabelle Bardem, sept conseils communaux payent les salaires des animateurs, avec comme pionnière la commune de Djougou. Neuf autres communes s’alignent déjà, informe-t-elle.
Mieux, le programme de cours accélérés de cette année a enregistré vingt nouvelles communes adhérentes. Sur place, à la berge du lac Ahémé à Bopa, les documents officialisant ce partenariat ont été signés par les trois parties prenantes, à savoir l’Unicef, le gouvernement représenté par le ministre des Enseignements maternel et primaire et les communes adhérentes.
Pour le maire de Bopa, Frédéric Dandévèhoun, représentant des communes bénéficiaires, l’objectif de ce programme est une déclinaison des objectifs de développement durable qui prône l’éducation pour tous. Son sentiment fera l’unanimité des autorités qui y voient une chance inouïe pour les bénéficiaires sauvés de certains fléaux sociaux, tels que les mariages forcés et précoces, le travail forcé, l’exploitation et autres abus.
Le représentant de la coordination des Associations des parents d’élèves de la localité, Alphonse Kpanou et celui du collectif des artisans, Modeste Hadonou, estiment que le PCA est venu combler tant soit peu le vide créé par la gratuité de l’enseignement maternel et primaire. Toutefois, le premier exhorte le gouvernement à créer les conditions favorables aux animateurs. Lesquels se résument au recrutement d’enseignants, à leur appui en matériels didactiques et en vivres en vue de la réussite du programme.
Eléonore Yayi Ladékan, ministre des Enseignements maternel et primaire est bien consciente des défis à relever. «Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour la pérennisation du PCA», s’est-elle engagée au nom du gouvernement. Elle exhorte les apprenants à profiter au mieux de cette opportunité pour assurer une bonne relève?