Département du Mono: La rentrée scolaire à deux vitesses
Education
Par
Désiré C. VIGAN A/R Mono Couffo, le 22 sept. 2021
à
12h56
Plusieurs établissements scolaires touchés par le débordement du fleuve Mono n’ont pas pu effectuer la rentrée, lundi 20 septembre. Les apprenants des zones inondées contraints de prolonger leurs vacances ne seront pas pénalisés au moment des évaluations. En leur faveur, le préfet s’est engagé pour la mise en place d’un programme scolaire spécial.
Dans le Mono, la rentrée scolaire 2021-2022 est à double vitesse. Si certains établissements ont ouvert leurs portes, d’autres en revanche sont restés fermés pour cause d’inondation.
Du Collège d’enseignement général Lokossa à celui d’Athiémé en passant par le collège catholique de Lokossa et l’Ecole primaire publique centre de la même ville, la matinée du lundi dernier a été rythmée par diverses activités qui tranchent d’avec le silence ayant régné pendant les vacances. Entre autres, l’inscription des nouveaux apprenants, la mise à disposition des emplois du temps et le démarrage des cours par endroits sont les activités menées, ce lundi 20 septembre, jour de la rentrée, par les équipes dirigeantes des établissements scolaires, les apprenants ainsi que leurs parents.
Pour en arriver à ce résultat, « Les dispositions pratiques étaient au point depuis plus d’une semaine. Et sur le tableau du censeur, les emplois du temps sont établis y compris ceux des aspirants au métier de l’enseignement », explique Blaise Montcho, responsable du Ceg1 Lokossa où se trouvent 55 groupes pédagogiques.
Au préfet Bienvenu Milohin en visite de constat de l’effectivité de la rentrée scolaire, M. Montcho et ses collaborateurs ont également exposé ce qui se fait par rapport au respect des gestes barrières: « Quant aux mesures contre le coronavirus, indique-t-il, le nettoyage de l’établissement est une réalité et les dispositifs de lavage des mains à l’eau et au savon sont placés devant chacune des salles ». L’établissement scolaire a été aidé sur ce volet par des organisations de la Société civile. L’une d’elles vient de rajouter une vingtaine de dispositifs de lavage des mains à ceux reçus l’année dernière. Au Ceg1 Lokossa, retient le chef de l’établissement, « Tout le monde sait qu’on ne peut pas venir ici sans son masque ».
Des doléances
A la suite de ces explications suivies de quelques doléances portant sur l'insuffisance de mobilier, la délégation préfectorale rallie le collège catholique St Pierre Claver de Lokossa. Au dire du directeur pédagogique, Eusèbe Amoussou, l’établissement est composé de 25 groupes pédagogiques autorisés pour deux ordres d’enseignement à savoir l’Enseignement primaire et l’Enseignement secondaire. Aucune entrave à la reprise des cours n’ayant été notée, le préfet et sa suite ont félicité les responsables pour la partition qu’ils jouent dans l’ambition du département du Mono de rester un pôle d’excellence en matière de l’éducation. La délégation les a priés de faire en sorte qu’en fin d’année, le département trône à la tête du classement aux examens nationaux. La même exhortation a été faite aux responsables du Ceg d’Athiémé où environ 1 320 apprenants sont répartis dans 36 groupes pédagogiques. Ici, le maire Saturnin Dansou a rejoint la délégation pour le même constat. Les explications ainsi que les activités en cours dénotent que la rentrée s'est bien déroulée. Le maire et sa délégation revenaient de la visite de plusieurs autres écoles de ses arrondissements où il a profité pour apprécier la situation actuelle des zones inondées.
Dans le sous-secteur de l’Enseignement primaire, c’est au niveau de l’Epp Centre de Lokossa que le préfet et sa délégation ont fait le constat de la reprise effective des classes. Trois groupes pédagogiques y ont ouvert leurs classes pour accueillir environ trois mille apprenants. Les activités ont démarré dans certaines classes dans le respect des mesures barrières à la propagation de la Covid-19. Outre le port des masques faciaux tant par les enseignants que par les apprenants, plusieurs dispositifs de lavage des mains sont installés dans la cour de récréation.
Elaborer un emploi du temps spécial
D’une localité à une autre, la réalité n’est pas la même.
Notamment dans plusieurs arrondissements d’Athiémé où le débordement du fleuve Mono a submergé plusieurs infrastructures communautaires. Entre autres, on dénombre au moins six écoles sinistrées dans l’arrondissement d’Atchannou et trois autres dans l’arrondissement d'Adohoun. Elles n’ont pas pu ouvrir lundi leurs portes. Saturnin Dansou, maire de la commune d’Athiémé, précise que ces établissements sont recensés dans les sous-secteurs des enseignements primaire et secondaire.
Dans d’autres communes du département telles que Grand-Popo, Houéyogbé et Lokossa, dans une moindre mesure, plusieurs écoles ont également reporté leur rentrée. Un état de choses qui indique une reprise des classes à deux vitesses.
Sensible au sort que dame nature impose aux apprenants des zones inondées de son département, le préfet Milohin s’est engagé pour la recherche de solutions avantageuses. Cette démarche, selon lui, doit commencer par le recensement exhaustif des écoles afin d’élaborer un emploi du temps spécial à soumettre aux ministres en charge des sous-ordres des Enseignements primaire et secondaire. « Ceci, pour éviter aux apprenants sinistrés, insiste le préfet, de subir les conséquences de ces inondations au moment des évaluations finales»?