La Nation Bénin...
L’avenir appartient à la jeunesse entend –on souvent. Mais aujourd’hui le comportement de certains jeunes n’autorise pas à rêver pour un avenir radieux du pays. Tellement, il y a l’insouciance et l’inconscience dans beaucoup de leurs actes. Ce qui pose nécessairement un problème d’éducation.
Il y a quelques semaines, une affaire de munitions de guerre retrouvées chez des jeunes de la ville de Cotonou, a défrayé la chronique. Mais l’émotion et la stupéfaction ont été plus grandes lorsqu’on a su plus tard que ces adolescents étaient des élèves régulièrement inscrits dans certains établissements privés de la ville. 24 munitions de guerre détenues par des jeunes collégiens! Cela dépasse tout entendement. Et pourtant, ce fut une réalité à Cotonou.
A l’instar d’autres villes dans la sous-région, Cotonou copie progressivement les mauvaises habitudes de certaines villes dites évoluées, où les repères et autres modèles ont déserté le forum. L’éducation est totalement absente et la crainte des parents et autres enseignants ne sont plus de mise.
En effet, la jeunesse dans cette ville n’a plus de repères, et les valeurs traditionnelles telles que le respect des aînés, le sens de la responsabilité, de la dignité et autres sont en train de disparaître.
Du simple mode vestimentaire au comportement au quotidien des jeunes aujourd’hui, tout semble être sens dessous- dessus. De nuit comme de jour, on peut observer dans cette ville, des petites filles déambuler à moitié nues avec des tatouages de toutes natures, partout sur le corps. Malheureusement, le mal n’épargne pas les garçons. Pour s’en défendre, certains parlent de «mode taille-basse» avec des perles et autres dessous laissés à tout vent. A quoi répond concrètement cette façon de s’habiller qui permet à un jeune garçon de laisser tomber volontairement son pantalon sur ses fesses pour exhiber son dessous? Pour nombre d’entre eux, c’est le suivisme: copier l’Occident; reproduire tout ce qui est fait et dit dans les télénovelas sous le prétexte de suivre la mode occidentale ou bien pour faire «branché».
Pour beaucoup d’adultes, nos villes payent aujourd’hui la rançon du laisser-aller de certains parents qui ne mettent pas la rigueur nécessaire dans l’éducation de leurs progénitures. Les sorties sont-elles contrôlées ? Veille-t- on toujours sur l’emploi du temps scolaire des enfants ? Leurs fréquentations sont-elles contrôlées ? Ce sont là autant de questionnements qui posent la problématique de la responsabilité des parents aujourd’hui.
Du côté de la Côte d’Ivoire, on s’amuse à dire « Parents trop occupés, enfants trop gâtés ». C’est certainement ce à quoi l’on assiste de nos jours où la rue, les cafétériats conjugués aux nouvelles technologies comme : facebook, et whatsapp ont pris en charge l’éducation de certains jeunes. D’ailleurs, ils ne rêvent que de « grandir vite » et par tous les moyens. Conséquence, certains enfants abordent tôt le chemin de la facilité : drogue, fabrication de faux billets, trafic de tout genre…. C’est ce qui peut expliquer cette découverte à tout le moins surprenante de munitions de guerre dans les mains des enfants comme ces jeunes élèves présentés à la presse par la Police la fois dernière. Il y a quelques années, personne ne pouvait songer à pareille situation. Tellement l’éducation était stricte et rigoureuse. Mais aujourd’hui l’éducation a pris une autre tournure au point que mêmes des munitions de guerre peuvent être considérées comme banales. Où est-ce que ces jeunes ont trouvé leurs butins? Quelle ambition nourrissent-ils et à quel réseau appartiennent-ils à leur âge ? Ce sont là des interrogations qui doivent amener aussi bien les autorités que les parents à réfléchir.
Car, la jeunesse est le fer de lance du développement. Mais à l’allure où vont les choses, il faut prendre garde pour ne pas hypothéquer ce développement.